vendredi 12 avril 2013

La Corée du Nord menace le Japon de son feu nucléaire


La Corée du Nord a menacé vendredi le Japon de représailles nucléaires s'il s'impliquait de quelque manière que ce soit dans un conflit qui éclaterait sur la péninsule coréenne. Qualifiant de "provocatrices" les déclarations de Tokyo sur l'interception d'un missile qui serait lancé par Pyongyang, l'agence officielle nord-coréenne KCNA a prévenu qu'un tel geste risquerait de plonger le Japon "dans des flammes nucléaires".
Le Japon a répondu à ces menaces en se disant prêt à répondre à tout type de scénario après de nouvelles menaces proférées par la Corée du Nord à l'encontre de l'archipel désigné comme première cible d'une éventuelle attaque nucléaire. "Nous sommes conscients des remarques faites par la Corée du Nord à travers les médias et autres canaux. Nous ne pouvons pas les commenter, mais nous pouvons dire que nous allons prendre toutes les mesures possibles pour répondre à tout type de scénario", a déclaré à l'Agence France-Presse un porte-parole du ministère de la Défense.
Vendredi matin, le Japon avait annoncé qu'il allait déployer des missiles Patriot sur l'île méridionale d'Okinawa de façon pérenne, afin de renforcer son bouclier antimissile, en pleine tension avec la Corée du Nord. Le ministre nippon de la Défense, Itsunori Onodera, a expliqué que des Patriot seraient installés en permanence sur deux bases militaires d'Okinawa "dès que possible en avril".
Son ministère envisageait jusque-là de procéder à ce déploiement constant d'ici à mars 2015, mais a décidé d'"avancer ce projet qui protégera la vie et les biens des personnes contre des missiles balistiques", a souligné Itsunori Onodera lors d'une conférence de presse. Cette annonce intervient en pleine tension régionale autour de la Corée du Nord, qui a menacé ses ennemis d'une guerre "thermonucléaire" et pourrait procéder dans les heures ou les jours à venir à un ou plusieurs essais de missiles à moyenne portée, d'après les services de renseignement sud-coréens.

Risque de défaillance d'un missile d'essai nord-coréen

Deux missiles Musudan ont notamment été transportés sur la côte orientale de la Corée du Nord, sur le littoral de la mer du Japon (mer de l'Est pour les Coréens), d'après Séoul. Le Musudan aurait une portée théorique de 3 000 kilomètres, donc la capacité d'atteindre la Corée du Sud ou le Japon. L'engin pourrait même toucher des cibles à 4 000 kilomètres en n'emportant qu'une charge légère, et donc théoriquement frapper l'île américaine de Guam dans l'océan Pacifique.
Un ou plusieurs éventuels tirs de missile pourraient survenir d'ici au 15 avril, jour de la naissance du fondateur de la République démocratique populaire de Corée (nom officiel de la Corée du Nord), Kim Il-sung, décédé en 1994. Le moment que choisira Pyongyang pour tirer est "imprévisible, a souligné Itsunori Onodera, mais nous resterons en état d'alerte afin de pouvoir réagir à tout instant."
Plus tôt dans la semaine, Itsunori Onodera a donné l'autorisation formelle aux forces d'autodéfense (nom officiel de l'armée japonaise) de détruire tout missile nord-coréen qui menacerait le territoire nippon. Des missiles Patriot ont été installés dans le centre de Tokyo et autour de la capitale, et des destroyers équipés du système radar Aegis et de moyens d'interception ont été déployés en mer du Japon.
Les géopoliticiens jugent très peu probable que la Corée du Nord vise délibérément le Japon et estiment que les mesures de protection prises par Tokyo ont surtout pour but de parer à toute défaillance d'un missile d'essai nord-coréen, au cas où un problème technique le ferait plonger sur l'archipel par erreur.
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