dimanche 7 avril 2013

Synthèse de l'actualité internationale Mars 2013


La Corée du Nord continue son escalade

La Corée du Nord a réalisé un test de missile à courte portée au-dessus de la mer du Japon, après des essais d’artillerie le long de la frontière avec la Corée du Sud. Des bombardiers américains furtifs B-2 ont survolé l’espace aérien de la Corée du Sud pour une mission d‘entrainement. La Chine de Xi Jinping semble moins encline à soutenir Pyongyang, sans souhaiter pour autant que des troupes américaines s’établissent à ses frontières.

Des signes de ralentissement en Amérique…

Brésil. Le jaguar brésilien a enregistré une croissance économique de seulement 0,9% en 2012, mais une inflation de 5,8%. Une panne de la productivité explique en partie cette contre-performance qui relègue le Brésil à la dernière place des BRIC’s.
En dépit d’un retour à la croissance, le système parlementaire des Etats-Unis est de nouveau au bord de la paralysie car les cheks and balances ne jouent plus leur rôle. Républicains et Démocrates n’ont pu trouver d’accord sur la réduction des déficits, 85 milliards de dollars de dépenses ont alors été gelés. Selon le secrétaire de la Défense Chuk Hagel, cela ne permettra plus au Pentagone de poursuivre toutes les actions engagées. 115 000 fonctionnaires du ministère de la Justice ont reçu un préavis de chômage technique. Néanmoins, le magazine Forbes, qui publie son palmarès des milliardaires, rappelle que les Etats-Unis restent la terre d’élection du capitalisme… et des milliardaires car 442 y résident, devançant l’Asie-Pacifique et l’Europe. Le mexicain Carlos Slim reste l’homme le plus riche du monde devant Bill Gates et l’espagnol Amancio Ortega à la tête du groupe Zara. 

… la longue gestation d’un partenariat économique transatlantique…

Depuis 2011, une réflexion est menée pour parvenir à un accord de libre-échange entre Washington et l’Union européenne. Les discussions ne portent pas tant sur les barrières douanières tarifaires que sur les barrières non-tarifaires comme les normes de sécurité alimentaires. Ainsi les Européens, attachés au principe de précaution, interdisent l’importation de produits OGM, de bœufs aux hormones ou de poulets nourris avec des additifs (topamine), alors que la Food and Drug Administrationinterdit les fromages non pasteurisés (camembert au lait cru, brie, roquefort…). 
Autre point d’achoppement des négociations, le Buy America Act qui réserve les marchés publics aux firmes américaines. Néanmoins, les autorités américaines se montrent empressées à parvenir à un accord pour éviter les dérives du cycle de négociation de Doha (OMC).

… l’heure des bilans politiques en Amérique latine

Le temps est venu de juger les participants au plan Condor qui visait à l’élimination des opposants de gauche (ou supposés l’être) aux dictatures latino-américaines des années 1970. Une coopération entre l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Bolivie, le Paraguay et l’Uruguay permet de faire le procès des chefs de la junte militaire argentine de sinistre mémoire Jorge Videla et Reynaldo Bignone.
Venezuela. Hugo Chavez est mort le 5 mars 2013 malgré les soins reçus à Cuba, 60 ans jour pour jour après Staline. Et s’il fut réellement pleuré par la population, l’heure du bilan est venue. Entre 1998 et 2012, Hugo Chavez a effectivement réduit la pauvreté du Venezuela de 54,5% à 31,9% (désormais moins de 20% de la population vit avec moins de 2 dollars par jours), alors que le PIB par habitant progresse entre les mêmes dates de 5 218 à 5 672 dollars. Le reste du tableau est moins brillant pour un des grands pays pétrolier de la planète. Ce pays du socialisme du XXIème siècle souffre de maux comparables à ceux de l’Union soviétique : une économie de pénurie s’est installée et l’Etat a sous investi dans les infrastructures. Certains ponts se sont effondrés faute d’entretien et que dire du sous-investissement dans l’industrie pétrolière, dernier fleuron du pays ? La manne pétrolière a été dilapidée, rien n’a été fait pour préparer l’avenir, et le Venezuela est devenu un des pays les plus dangereux d’Amérique latine. Avant de mourir, Hugo Chavez a désigné son dauphin, Nicolas Maduro, un ancien conducteur de bus de Caracas, qui n’a pas le charisme de son mentor. De prochaines élections présidentielles devraient être organisées autour du 14 avril 2013, élections auxquelles se présentera très probablement Henrique Capriles, leader d’une droite composite. Le Venezuela va-t-il connaitre la fin du chavisme ? 
Argentine / Royaume-Uni. Une trentaine d’années après la guerre des Malouines, un référendum est organisé pour confirmer l’attachement de ces îlots à la couronne britannique. Ils sont toujours revendiqués par Buenos Aires et le bras de fer continue avec Londres qui estime qu’il n’y a rien à négocier. Les électeurs ont choisi à 99,8% le maintien dans le giron britannique.

Les catholiques ont un nouveau pape

Italie, Rome. Le conclave a choisi un remplaçant au pape Benoît XVI. Il s’agit de l’évêque de Buenos Aires Jorge Mario Bergoglio (d’origine piémontaise). Agé de 76 ans, il est non seulement le premier jésuite à devenir pape, mais il est aussi le premier latino-américain élu à la tête des catholiques. Cette première est remarquable, elle souligne la vigueur du catholicisme sur le continent latino-américain alors que la place de l’Europe décroit, y compris dans ce domaine spirituel. Le nouveau pape choisit de s’appeler François en l’honneur de Saint François d’Assise, fondateur de l’ordre mendiants des Franciscains. Une certaine forme d’humilité à accompagné la prise de fonction du pape François. Il doit limiter la décrue du catholicisme dans le monde, y compris sur son continent d’origine.

La France à l‘heure des économies

Comment faire des économies pour diminuer l’endettement public français sans détricoter l’Etat providence ? Une difficile quadrature du cercle dans un pays où lesBaby-boomers arrivent à l’âge de la retraite. Première piste, en désindexant les retraites complémentaires du privé de l’inflation : elles augmenteront mais moins vite que cette dernière. Résultat : les seniors y perdront en pouvoir d’achat. Deuxième piste en grignotant la politique familiale qui représente 12 milliards d’euros par an. Il s’agirait de mettre fin à l’universalité des allocations familiales, qui ne constituent pas une politique sociale, mais une politique familiale pour inciter les familles à avoir davantage d’enfants. Il faut rappeler le contexte de leur création. La France est le seul pays européen à manquer d’enfants dès le XIXème siècle, raison pour laquelle les Français n’émigrent pas comme les autres populations européennes parties peupler le monde, mais accueillent sur leur sol dès les années 1840 des immigrés. Le choc démographique de la Première Guerre mondiale a été rude pour le pays le plus vieilli d’Europe, dans l’entre-deux-guerres certaines années voient les décès l’emporter sur les naissances. Avec la Libération est décidée une politique nataliste ambitieuse pour rajeunir la population française, force est de constater que cette politique est un succès. La France a plus d’enfants que ses voisins, et même en 2012 les Françaises ont en moyenne 2 enfants, nous vieillissons donc moins vite que les autres pays européens, dont certains connaissent aujourd’hui un vrai drame démographique (Allemagne, Italie, Espagne, Pologne…). Le projet de diminuer les allocations familiales pour les familles aisées (dont la définition reste à donner) est passionnel. Le risque est de transformer les allocations familiales en politique sociale, le choc psychologique pourrait être considérable et nous faire perdre notre singularité démographique positive. Enfin, c’est aussi le risque ouvrir la boîte de Pandore, pourquoi ne pas alors conditionner le remboursement des dépenses médicales…

L’Europe communautaire ne sort pas de la tourmente

Chypre, qui intègre l’Union européenne en 2004 bien que divisée, est un paradis fiscal qui attire particulièrement, mais pas seulement les capitaux russes. Son secteur bancaire est hypertrophié, mais cela n’a pas chagriné Bruxelles avant que Nicosie ne demande une aide pour recapitaliser ses banques, juste après que l’on ait découvert que la viande de cheval vendue en lieu et place de la viande de cheval soit passée par un trader chypriote. La zone euro accepte de sauver Chypre – un plan de sauvetage de 10 milliards d’euros soit plus de la moitié du PIB de l’île - mais en demandant à ce que Chypre trouve elle-même 7 milliards d’euros, une première. Cette exigence est liée au fait que Chypre est un paradis fiscal, où les proches du pouvoir moscovite viennent placer des capitaux souvent d’origine frauduleuse. Aux autorités chypriotes de trouver la façon de réunir cette somme, car Bruxelles n’a pas demandé à ce que soit les petits épargnants qui paient, mais vise bien sûr plutôt les comptes russes assez opaques. L’émotion a été grande dans l’ile, comme à Moscou où Vladimir Poutine a fait part de son indignation.

La Chine face à de nouveaux défis

L’exécutif chinois se renouvelle en mars 2013. Le bilan du premier ministre Wen Jiabao est très mitigé. Outre le fait qu’il reconnait que la pollution « affecte le niveau de bien-être de la population et également la postérité et l’avenir de notre nation », le déficit public s’établit à 2% du PIB. Les dépenses augmentent dans de nombreux domaines : l’armée (+10,7%), infrastructures ferroviaires et surtout domaine social. Ce dernier point est devenu très sensible en Chine d’où le relèvement de 10% des retraites dans le pays de l’enfant unique et le souci d’augmenter la consommation intérieure. La Chine besoin d’une justice sociale que Wen n’a pas su lui donner même si le PIB par habitant a quintuplé entre 2002 et 2012, le revenu moyen annuel des urbains s’établit autour de 24 565 yuans mais autour de 7 917 pour les ruraux. L’exécutif chinois change de visage : Xi Jinping devient le nouveau président et Li Keqiang le nouveau premier ministre. Les défis à relever sont immenses : prendre garde aux inégalités et tisser un filet de protection sociale, réformer l’administration comme le système bancaire, juguler la spéculation immobilière… le nouveau président est partie en tournée en Afrique en commençant par la Tanzanie, puis le Congo-Brazzaville avant de partir en Afrique australe où il est attendu à la nouvelle réunion des BRIC’s de Durban.

Les tensions restent vives en Afrique

Les élections présidentielles au Kenya ont été remportées par Uhuru Kenyatta, fils de Jomo Kenyatta premier président du Kenya indépendant. Les élections se sont déroulées dans un climat très tend et le taux d’abstention atteint des records : 85%.
Les rebelles de Séléka ont pris le pouvoir à Bangui, le président, François Bozizé est en fuite. Michel Djotodia a pris le pouvoir et nommé Nicolas Tiangaye premier ministre. Aucune élection n’est prévue d’ici trois ans.

Le drame syrien continue

En Syrie, la guerre aurait déjà peut-être fait 70 000 victimes. L’Europe est quant à elle divisée sur la conduite à tenir. Paris et Londres veulent livrer des armes aux rebelles (l’armée de Bachar El-Assad en reçoit de la Russie et de la Chine) mais Berlin, qui redoutent que les armes servent à des islamistes radicaux, s’y oppose. Trouver une position commune à 27 est difficile… Il n’en demeure pas moins que cet attentisme n’honore pas la communauté internationale.
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