Le chef de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, a démissionné dimanche 24 mars de son poste à la tête de la Coalition nationale, reconnue comme la représentante légitime du peuple syrien par des dizaines de pays et d'organisations internationales.
"J'annonce ma démission de la Coalition nationale, afin de pouvoir oeuvrer avec une liberté que je ne peux pas avoir au sein d'une organisation officielle", a indiqué Ahmed Moaz al-Khatib dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
Vraisemblablement opposé à la nomination d'un Premier ministre rebelle
La démission surprise de Ahmed Moaz al-Khatib intervient quelques jours après l'élection sans précédent d'un Premier ministre rebelle syrien, Ghassan Hitto. Choisi après des discussions houleuses à Istanbul mardi à l'aube, il est chargé d'administrer les territoires rebelles en Syrie, alors que la révolte contre le président Bachar al-Assad est entrée dans sa troisième année.
Un nouveau Premier ministre que l'Armée syrienne libre (ASL), la principale force armée de la rébellion, refuse de reconnaître ce dimanche. "Nous, l'ASL, ne reconnaissons pas Ghassan Hitto comme Premier ministre car la Coalition nationale ne l'a pas choisi par consensus", a indiqué Louaï Mouqdad, coordonnateur politique et des médias au sein de l'ASL.
Vraisemblablement opposé à la nomination d'un Premier ministre rebelle d'intérim, Ahmed Moaz al-Khatib aurait voulu démissionner depuis un certain temps.
"Durant ces deux dernières années, nous avons été égorgés par un régime d'une brutalité sans précédent, alors que le monde nous observait", a ajouté Ahmed Moaz al-Khatib dans son communiqué.
A la tête de la Coalition de l'opposition depuis quatre mois
"Toutes les destructions des infrastructures syriennes, la détention de dizaines de milliers de personnes, l'exil forcé de centaines de milliers d'autres (...) n'ont pas suffi pour que la communauté internationale prenne une décision afin de permettre au peuple de se défendre, a-t-il indiqué.
"Notre message à tous, c'est que seul le peuple syrien va prendre sa décision. J'ai fait une promesse à notre grand peuple que je démissionnerai si une ligne rouge était franchie. Aujourd'hui, j'honnore ma promesse", a affirmé Ahmed Moaz al-Khatib.
Ahmed Moaz al-Khatib a démissionné plus de quatre mois après avoir été choisi à la tête de la Coalition nationale formée à Doha sous la pression de la communauté internationale qui avait appelé les opposants au régime de Damas à s'unir.
Un de ses proches collaborateurs contacté la semaine dernière avait affirmé avant l'élection de Ghassan Hitto qu'une démission du chef de l'opposition n'était pas encore confirmée, mais qu'elle aurait lieu s'il estimait qu'il ne pouvait plus servir son pays à son poste.
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