Les rebelles de la coalition Séléka ont ainsi pris le contrôle de Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA) et mis en fuite le président François Bozizé, au terme d’une progression éclair. Ce qu’ils avaient été à deux doigts de faire en décembre dernier, avant la signature d’un accord de cessez-le-feu signé à Libreville.
A l’époque, afin de protéger le président Bozizé mais aussi dans le cadre d’un accord de défense conclu entre les deux pays, l’Afrique du Sud avait envoyé à Bangui un contingent de 400 soldats et sa présence a été l’une des raisons qui ont motivé la Séléka de reprendre les armes, étant donné que son départ figurait dans l’accord de Libreville.
Cela étant, la prise de Bangui par les rebelles ne s’est pas faite sans coups de feu. Et d’après Pretoria, plusieurs soldats sud-africains y ont perdu la vie. “Suite à des combats entre des membres des forces nationales sud-africaines de défense (SANDF) et les rebelles du Centrafrique, il y a eu des morts des deux côtés”, a en effet affirmé le brigadier-général sud-africain Xolani Mabanga, qui a indiqué ne pas pouvoir “confirmer aucun chiffre.”
Mais d’après Jacob Zuma, le président sud-africain, le bilan serait de 13 morts et de 27 blessés dans les rangs du contingent de la SANDF. “Nous n’avons pas décidé de nous retirer de la Centrafrique en raison de l’existence d’un accord entre nos pays” a-t-il par ailleurs déclaré. “Quand la poussière sera retombée, nous évaluerons si notre présence sera encore nécessaire”, a-t-il ajouté.
Etant donné que François Bozizé est en fuite, le chef de la Séléka, Michel Djotodia, s’est proclamé président. “Le premier ministre actuel reste en place et le gouvernement va être légèrement remanié”, a indiqué Eric Massi, le porte-parole du mouvement rebelle. “Bangui est calme et sous notre contrôle mais nous avons des choses à faire sur le terrain en termes de sécurité. Il faut mettre fin aux pillages”, a-t-il précisé.
Mais le renversement du président Bozizé a été condamné par la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma (qui est sud-africaine, ndlr).
“Les statuts de l’Union africaine prévoient, dans le cas d’un changement de pouvoir anticonstitutionnel, la suspension du pays (concerné) des activités de l’UA, l’isolement complet des responsables et l’adoption de sanctions contre ceux-ci”, a-t-elle fait valoir, par voie de communiqué.
Quant au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, il a condamné “la prise de pouvoir anticonstitutionnelle” de la Séléka et s’est dit “profondément préoccupé par les allégations de violations sérieuses des droits de l’homme”, ainsi que par “par la grave situation humanitaire dans le pays, et par le fait que des pillages soient toujours signalés dans la capitale Bangui, y compris dans des propriétés de l’ONU.”
Pour assurer la sécurité des ressortissants français et étrangers présents à Bangui, la France a renforcé ses effectifs présents sur place dans le cadre de l’opération Boali. Aux 250 militaires du 1er Régiment d’Infanterie (RI) sont venus s’ajouter 300 hommes supplémentaires, qui, prépositionnés au Gabon, appartiennent au 3e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) et au 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa), unité qui avait déjà été aux avant-postes, à Bangui, en décembre dernier.
http://www.opex360.com/2013/03/25/centrafrique-accrochages-meutriers-entre-les-rebelles-et-les-militaires-sud-africains/
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