samedi 16 mars 2013

Sale Blanc ! Sale Gaulois ! Sale Souchien !


Sale Blanc ! Sale Gaulois ! Sale Souchien !

rab
Fabrice
Zimmermann
Documentaliste.

« Babtou »« Fromage »« Blanche-Neige »,« Souchien »« Face de craie », ou le plus neutre« Gaulois » : vous connaissez certainement ces expressions imagées, plus ou moins péjoratives, jetées à la face des Français de souche comme on distribue des coups à un ennemi. Peut-être en avez-vous déjà été la cible au coin d’une rue de cité ou dans les transports en commun ? Assenées avec plus ou moins de conviction par des individus se qualifiant volontiers entre eux de « négros » ou« bougnoules », singeant ainsi leurs « modèles » des faubourgs de New York ou même de Londres pour lesquels le terme de « nigger » a perdu son caractère injurieux et sonne même comme un cri de ralliement, ces injures sont symptomatiques d’une société française de plus en plus divisée. Divisée selon des critères ethniques, n’en déplaise à ceux pour qui le terme de « race » est devenu un horrible archaïsme à supprimer à tout prix.
Comme le démontre avec habileté Gérald Pichon dans son livre « Sale blanc ! Chronique d’une haine qui n’existe pas », sorti aux éditions IDées et préfacé par Pierre Sautarel (animateur du site Fdesouche), de concept forgé par l’extrême droite catholique, le « racisme anti-blanc », autrement appelé « leucophobie », est devenu désormais une réalité que chacun peut vivre quel que soit son bord politique, son âge et son pedigree pour peu que l’on appartienne à la nouvelle caste des « visages pâles ». Outre le constat de ce nouveau type de racisme inconnu jusque dans les années 90, l’auteur se penche sur les raisons structurelles de ce phénomène et décrit avec brio le conditionnement idéologique dont sont l’objet les « Français de souche » de la part des médias mainstream . Ceux pour lesquels cette forme de haine n’existerait pas et, pis, serait un fantasme dangereux pour la cohésion sociale. En découle une haine de soi morbide que développe une part croissante de « Gaulois ». Enfin, à cette attitude soumise, que d’aucuns qualifient de « dhimmitude » ou encore d’« ethnomasochisme », répond en écho une affirmation identitaire des différentes minorités, décuplée par le rejet viscéral d’un système considéré comme forcément oppresseur et discriminant.
On touche là au fond même du problème : sans vouloir établir de hiérarchie entre les différents racismes, le « racisme anti-blanc » n’est pas un racisme comme les autres dans le sens où il n’est pas basé sur une vision racialiste, comme a pu l’être l’antisémitisme ou le racisme anti-noir ou anti-jaune avant lui, mais il est guidé par un esprit de vengeance de la part de supposées victimes à l’égard de leurs supposés tortionnaires. Nous serions donc coupables pour les crimes de la colonisation de génération en génération, sans aucun espoir de recevoir un jour l’absolution pour ces exactions que nous n’avons pas commises. L’ostracisme que connaissent les individus issus de la diversité bien intégrés socialement de la part des autres membres de leur communauté, ceux que l’on dénomme les« collabeurs » ou encore les « bounty » selon qu’ils sont « beurs » ou« blacks », va dans le même sens. Le racisme anti-blanc n’est donc pas seulement une haine raciale mais aussi, fondamentalement, sociale. Pareil à la haine des islamistes pour la république laïque, le racisme anti-blanc qui sévit dans les banlieues est avant tout dans la remise en question d’un système de valeurs. Nous blancs, rejetons du Moloch occidental, serions l’incarnation même d’un système injuste, voire raciste.
Outre l’analyse des tenants et des aboutissants de cet esprit de culpabilité chez les « Gaulois », l’un des intérêts de ce livre est de proposer des solutions en rappelant que le racisme anti-blanc est, et doit rester, avant tout une affaire de blancs. Comme le dit si bien un célèbre adage populaire, nous sommes toujours responsables de ce qui nous arrive. Au-delà des solutions sécuritaires qui représentent un pis-aller par rapport à l’ampleur du problème et ne proposent pas de réelles solutions de sortie, il s’agit avant tout d’entamer un travail sur nous et d’en finir avec cette haine de soi qui nous annihile en tant que peuple. En effet, comment se faire aimer de l’autre quand on ne s’aime pas soi même ?
Dans ce livre, Gérald Pichon nous met aussi en garde contre le désastre que représenterait un affrontement entre races, à l’américaine, réduisant notre identité à notre couleur de peau, et rappelle que le combat est avant tout culturel et passe par la redécouverte de nos racines et de notre culture.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire