lundi 8 avril 2013

ITALIE : RUPTURE DE FILIÈRES D'APPROVISIONNEMENT EN ARMES DE LA BANDE DE GAZA

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FN-2000 belge à Gaza. Cette arme ne peut venir que de Libye.


Le 7 décembre 2012, les douanes italiennes ont mis à jour un trafic d'armes destiné à la bande de Gaza et supervisé par Téhéran. Grâce à des renseignements fournis par les services israéliens, elles ont intercepté, dans le port de Naples, cinq containers en provenance de Vérone, chargés de matériels militaires. Selon le manifeste de chargement, ces derniers devaient en principe transporter des matériaux nécessaires à l'aménagement de cuisines et de salles de bain, une des spécialités de la ville de Vérone. Ces containers allaient embarquer sur un cargo égyptien.
En fait, les armes étaient achetées par l'intermédiaire du crime organisé au Kosovo et en Macédoine, puis acheminées par voie routière vers l'Italie, via la Croatie. En Italie, les cargaisons étaient regroupées dans des entrepôts discrets à Vérone où elles attendaient le moment favorable pour rejoindre Naples. Là, elles étaient embarquées à bord de navires à destination de l'Egypte. Bien que la destination finale annoncée de ces derniers soit Alexandrie ou Port Saïd, les navires faisaient escale dans le port d'el-Arish, au nord-Sinaï, où leur cargaison était discrètement débarquée puis acheminée vers la bande de Gaza. Les armes pénétraient dans la zone palestinienne en utilisant les tunnels de contrebande creusés à cet effet sous la frontière le long du « couloir de Philadelphie ».
Une autre filière a été découverte parallèlement. Des navires iraniens débarquaient clandestinement des armes dans des petites criques de la côte italienne de la mer Adriatique, dans la province de Vénétie. Des réseaux mafieux italiens se chargeaient ensuite d'acheminer ces armes vers Vérone où elles rejoignaient celles issues de la voie croate.
Il ne fait aucun doute que ces deux filières ont bénéficié de l'appui - contre rémunération - de mafias italiennes, particulièrement de la Camorra qui « gère » la ville de Naples. En effet, en Italie, aucun trafic de cette importance ne peut échapper au contrôle des organisations criminelles qui se partagent les « territoires ». Cet exemple est symbolique : il démontrer les liens qui peuvent unir un Etat (l'Iran), le crime organisé (les mafias albanophones et italiennes) et un mouvement terroriste (le Hamas).
Les services de renseignement israéliens, qui sont à l'origine de ce coup de filet, se félicitent d'avoir ainsi participé à l'interruption de deux routes importantes d'approvisionnement en armes la bande de Gaza. Toutefois, le 10 décembre 2012, deux navires de guerre iraniens faisaient escale à Port Soudan. Il est probable qu'ils y aient débarqué de nouvelles armes devant profiter aux Palestiniens du Hamas et du Djihad islamique.
Parallèlement, de nombreuses armes provenant des stocks de l'armée libyenne constitués par le colonel Kadhafi transitent actuellement par le Sinaï pour rejoindre la bande de Gaza. En effet, les nouvelles autorités politiques égyptiennes ne se soucient guère de tenter d'éradiquer ce véritable trafic qui traverse le pays, pour ne pas dire qu'elles le facilitent ! Pour preuve, des fusils d'assaut AK 103/2 d'origine russe et FN-2000 qui avaient été vendues à la Libye ont été retrouvés dans la bande de Gaza .
Quant à l'Iran, il se livre en permanence au soutien des groupes qui défendent ses intérêts à l'étranger. Ainsi, un navire chargé de missiles anti-aériens portables, de lance-roquettes et d'explosifs a été intercepté au large du Yémen, fin janvier 2013. Les autorités yéménites pensent que cette cargaison était destinée aux rebelles chiites Houthis qui sont actifs dans le nord du pays. Il est de notoriété publique que ce clan est soutenu en sous-main par Téhéran, qui conduit, par son biais, sa guerre souterraine contre l'Arabie saoudite et les monarchies sunnites et, à travers lui, contre l'Occident.
Enfin, l'aviation militaire israélienne a effectué un raid mercredi 30 janvier sur ce qui a été annoncé comme étant un convoi d'armes, dans la région de Jamarya, au nord de Damas, en Syrie. Selon certaines sources, il s'agissait d'empêcher des missiles sol-air SA-17 de rejoindre le Liban, où ils auraient ensuite été stockés dans des caches du Hezbollah. Il est toutefois étonnant que ce système imposant de défense anti-aérienne qui comporte trois véhicules blindés, ait été destiné à voyager par la route pour rejoindre le Liban. En effet, il était impossible que cela échappe à la sagacité des services de renseignement israéliens. Par contre, il est vrai que la Syrie possédait au moins trois batteries de ce type depuis l'été 2012. Le raid israélien ne visait peut-être pas un convoi en partance pour le Liban, mais à réduire la défense anti-aérienne syrienne de manière à avoir « ciel ouvert » aux alentours de Damas, ce qui est indispensable pour maintenir une surveillance efficace. Cela est indispensable pour tenter de détecter les « vrais » convois d'armes qui peuvent tenter de rejoindre le Liban à l'avenir.
En dehors de la lutte effrénée que mènent les services israéliens pour ralentir l'effort nucléaire militaire iranien, leur deuxième grand objectif est l'interruption des flux d'armements destinés leurs ennemis immédiats : le Hamas, le Djihad islamique palestinien et le Hezbollah libanais. Et parmi ces armes, tout ce qui peut représenter une menace contre les aéronefs, civils et militaires, a la priorité. Cela est parfaitement compréhensible car les aéroports internationaux israéliens sont tous à portée de tir missiles de type Manpads. Si l'ordre en était donné, des activistes équipés de telles armes pourraient se livrer à des actions terroristes particulièrement spectaculaires et sanglantes.
De plus, en cas de conflit de grande intensité, au nord, contre le Hezbollah, et au sud, contre le Hamas et le Djihad islamique palestinien, la menace que feraient peser des armements anti-aériens sophistiqués est totalement inacceptable pour l'Etat hébreu. En effet, Tsahal ne pourrait plus utiliser librement son arme première : les feux air/sol délivrés par des hélicoptères, des chasseurs bombardiers et des drones.
http://www.cf2r.org/fr/notes-actualite/italie-rupture-de-filieres-approvisionnement-en-armes-de-la-bande-de-gaza.php

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