En Egypte, berceau des Frères musulmans, Gamal Abdel Nasser les a combattus sans relâche. Anouar Sadate les a exploités pour réduire la gauche - comme l’avait fait Hassan II au Maroc - mais l’égyptien en a payé le prix de sa vie. Après la chute de Hosni Moubarak, les Frères prennent leur revanche. Leur priorité, depuis les années 1950, demeure le contrôle de la société à travers les femmes, au détriment des vrais défis. Comme en Tunisie et en Libye, ils préparent leur prochaine chute. Quant à la Syrie, elle est le théâtre de deux islam radicaux, l’un sunnite, l’autre chiite. Ils se neutralisent pour le plus grand bonheur des Syriens.
Gamal Abdel Nasser explique avoir voulu négocier avec les Frères musulmans, mais que ces négociations ont échoué en raison de la priorité exigée par les islamistes : imposer le voile islamique à toutes les femmes. Pourtant, le pays était, et reste toujours confronté à des problèmes économiques, politiques, sociaux et démographiques bien plus importants que le voile. Ce qui confirme que la question du code vestimentaire n’est que l’expression visible d’une volonté de conquête politique et idéologique de la société (Cliquez ici pour lire ou relire notre analyse de novembre 2006 : le foulard : premier acte d’une conquête politique de l’Occident, toujours d’actualité)
Depuis, l’Egypte a évolué. Mais une évolution ne signifie pas nécessairement une avancée dans le bon sens. Dans le cas du pays du Nil, les femmes libérées du milieu du siècle dernier, vêtues de robes courtes, maquillées et attirantes, avaient largement contribué au développement du cinéma arabe et de la danse. Dans le 21ème siècle, elles sont de plus en plus nombreuses à abandonner la carrière artistique pour se conformer aux exigences des islamistes, en se drapant de leur voile, de leur niqab, voire de leur burqa.
Gamal Abdel Nasser explique avoir voulu négocier avec les Frères musulmans, mais que ces négociations ont échoué en raison de la priorité exigée par les islamistes : imposer le voile islamique à toutes les femmes. Pourtant, le pays était, et reste toujours confronté à des problèmes économiques, politiques, sociaux et démographiques bien plus importants que le voile. Ce qui confirme que la question du code vestimentaire n’est que l’expression visible d’une volonté de conquête politique et idéologique de la société (Cliquez ici pour lire ou relire notre analyse de novembre 2006 : le foulard : premier acte d’une conquête politique de l’Occident, toujours d’actualité)
Depuis, l’Egypte a évolué. Mais une évolution ne signifie pas nécessairement une avancée dans le bon sens. Dans le cas du pays du Nil, les femmes libérées du milieu du siècle dernier, vêtues de robes courtes, maquillées et attirantes, avaient largement contribué au développement du cinéma arabe et de la danse. Dans le 21ème siècle, elles sont de plus en plus nombreuses à abandonner la carrière artistique pour se conformer aux exigences des islamistes, en se drapant de leur voile, de leur niqab, voire de leur burqa.
Le contrôle de la société par les Frères musulmans passe ainsi par la domination des femmes à travers la loi islamique exploitée pour imposer le port du voile, pour autoriser voire encourager la polygamie. Les exemples de la Libye qui, au lendemain de la chute de Kadhafi, tolère la polygamie, ou celui de la Tunisie qui autorise désormais la commercialisation du Viagra, prouvent que la priorité des islamistes est de s’occuper des femmes. Mais de quelle manière ??
Cependant, l’espoir n’est pas interdit. En Tunisie, la société civile s’organise pour « résister » contre les islamistes. L’affaire du viol d’une jeune femme par deux policiers, qui l’ont accusée de porter atteinte à la pudeur, a mobilisé la société qui a fini par obtenir gain de cause, obligeant le président Mounsef Marzouki à présenter les excuses de l’Etat à la victime. La radicalisation des salafistes, qui défient Ennahda, embarrasse sérieusement ce dernier, qui devra trancher dans son choix, en tenant compte des aspirations de la majorité de la population, foncièrement libérale. Les prochaines élections devront, selon toute vraisemblance, rééquilibrer le jeu politique et réduire l’influence des islamistes, toutes tendances confondues. L’espoir vient également de Syrie, où les rebelles tentent de limiter l’influence des djihadistes. Plusieurs accrochages ont opposé l’Armée Syrienne Libre aux groupes islamistes armés, et plusieurs chefs de cette mouvance ont été tués. L’ASL est composée en effet de militaires syriens déserteurs, donc foncièrement hostiles aux religieux. L’espoir réside dans le fait que les rebelles syriens utilisent les islamistes djihadistes comme chair à canon, en les envoyant mourir au front et accéder directement à leur paradis ! Ainsi, l’ASL gagne sur plusieurs tableaux : elle se débarrasse des djihadistes encombrant, les utilise pour pulvériser les positions du régime, tout en leur rendant service !
Certes, le régime de Bachar Al-Assad mise sur la radicalisation des révolutionnaires pour les diaboliser et se présenter comme le protecteur des minorités. Mais cette manœuvre touche ses limites. Car en s’appuyant de plus en plus sur les radicaux du Hezbollah et sur les Gardiens de la révolution iranienne pour réprimer les Syriens, le jeu d’Assad finit par être dévoilé. Dans ce cadre, il convient de rappeler que les Iraniens et le Hezbollah rivalisent avec Al-Qaïda. La République islamique était la première à introduire le kamikaze dans la guerre, en envoyant des adolescents sur les champs de mines irakiens, en leur promettant un accès direct au Paradis. Le Hezbollah a également initié les attentats suicides, bien avant Al-Qaïda, en pulvérisant le QG israélien à Tyr, en 1983, puis les ambassades américaine et irakienne au Liban, puis les forces américaines et françaises de l’ONU, à Beyrouth... Il faut dire aussi que le mythe du martyre est historiquement bien plus développé chez les Chiites, depuis la mort de Hassan et Hussein à Karbala, commémorée dans le sang et l’autoflagellation, tous les ans à l’occasion de la fête de Ashoura... (Cliquez ici pour lire ou relire notre analyse de décembre 2006 : l’idéologisation haineuse du Hezbollah qui dépasse le nazisme et ici pour revoir notre analyse sur la complémentarité entre le Hezbollah et Al-Qaïda, de mars 2008)
La radicalisation pousse la société civile, dans les pays du printemps arabe, à se désolidariser avec les nouveaux pouvoirs issus de la chute des dictatures. La jeunesse arabe, et plus particulièrement les femmes, affirment qu’ils n’ont pas fait la révolution pour remplacer une dictature militaire par une dictature théocratique et religieuse. De ce fait, les intellectuels arabes espèrent qu’après une courte expérience des islamistes au pouvoir, l’heure des comptes arrivera très vite et le tir sera rectifié. Théoriquement, cette analyse est plausible. Il reste à la concrétiser pour faire vivre et fructifier cet espoir fondé.
Dario S.
Source «MediArabe.info»
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