mardi 16 octobre 2012

Malala Yousafzai : « Ne blâmez pas les talibans, blâmez l’islam »

) Malala Yousufzai est arrivée en Grande-Bretagne. Elle a été immédiatement prise en charge au Queen Elisabeth Hospital de Birmingham, spécialisé dans le traitement des blessures de guerre. La jeune pakistanaise de 14 ans, victime d’un attentat la semaine dernière perpétré par des Talibans, a été blessée par balle à la tête et à l’épaule et doit désormais subir un long traitement (Euronews)

2) Voilà une aussi courageuse que excellente chronique « Au lieu de blâmer les talibans, appelons un chat un chat » de Kunwar Khuldune Shahid dans Pakistan Today
L’affaire Malala Yousafzai est du déjà vu, un million de fois. Des religieux « extrémistes » font preuve de brutalité ; la classe « éduquée » dénonce un acte haineux ; les « intellectuels » qualifient ses auteurs de « bêtes sauvages » ; les « progressistes » manifestent contre un « acte lâche » ; tous condamnent cet acte mais demeurent silencieux sur sa cause : l’idéologie. Dans le passé, tous ceux qui ont dénoncé les talibans ont agi en apologistes, justifiant l’idéologie religieuse et alléguant que ces « crétins incultes » avaient « malheureusement » mal interprété les enseignements de la religion de paix et de quiétude. Non, ils n’ont pas mal interprété ces enseignements, « malheureusement ».
Il est douloureusement amusant d’observer les «modérés» et les révolutionnaires de salon qui consomment du vin, fréquentent le sexe opposé sans complexe et n’ont pas prié et jeûné depuis des années, accuser les talibans, qui observent strictement la charia, d’infester leur religion d’harmonie. Or les talibans font ce que les Écritures – celles que les pseudo-intellectuels encensent ou n’ont pas le courage de critiquer – leur disent de faire. Lorsqu’on enseigne, sur la base des Écritures universellement reconnues par les musulmans comme « authentiques », qu’il faut tuer tous les non-croyants ou ceux qui menacent la grandeur de l’islam, des musulmans les tueront : où est l’erreur d’interprétation ici ?
Dire que l’esclavage ou les esclaves sexuelles, c’est repoussant ; que les agressions physiques contre les femmes, c’est dégoûtant ; qu’amputer la main du voleur, c’est inhumain ; que lapider des gens à mort, c’est bestial ; et dans le même temps, vénérer l’idéologie qui permet ces actes, est le summum de l’hypocrisie. Critiquer et se moquer des talibans qui suivent le véritable islam, tout en se complaisant dans un islam très agréable mais honteusement fallacieux pour ensuite prétendre que les talibans ont une mauvaise interprétation et se méprennent sur l’islam ? Quelle ironie !
Cessons de créer des quasi-religions ou de défendre des idéologies que nous avons tous appris à suivre aveuglément comme étant la vérité. Appelons plutôt un chat un chat et prenons conscience, même au prix d’une crise cardiaque, que la véritable cause de l’extrémisme religieux est la suivante : l’islam, en particulier dans sa forme brute, la seule forme « authentique ».
Les talibans ont justifié l’attaque contre Malala Yousafzai par les Écritures et les précédents historiques. On peut clamer haut et fort que les talibans ne comprennent pas l’islam, mais comment diable peut-on réfuter des messages clairs de violence et des preuves historiques – écrits par des historiens de l’islam – décrivant la brutalité de figures parmi les plus illustres de l’histoire de l’islam ?
Il est facile de décharger son vitriol contre les talibans pour l’agression d’une jeune fille de 14 ans, mais il est carrément hypocrite et pathétique de faire dans le même temps l’éloge de figures historiques qui ont fait la même chose dans le passé, qui ont commis des massacres de masse, détruit des terres, pulvérisé des lieux de culte et violé des femmes, tout simplement parce qu’ils ont manifestement agi au nom de l’islam. On ne peut reprocher aux talibans de suivre leur exemple ; on ne peut reprocher aux talibans d’utiliser la violence pour asseoir leur suprématie religieuse, comme les musulmans le font depuis des siècles ; on ne peut blâmer les talibans pour la lâcheté qui empêche d’appeler un chat un chat même s’il botte notre postérieur depuis des siècles.
L’existence de groupes tels que le Tehreek-e-Taliban-Pakistan et le Lashkar-e-Jhangvi est attribuable au fait que l’islam traverse encore l’Âge sombre tandis que les autres religions sont passées par la Réforme, aboutissant à une Renaissance collective – il y a de cela 500 ans. Aucune religion dans sa forme brute ne peut fonctionner à notre époque. Au lieu d’emprunter la voie de la facilité consistant à mépriser ceux qui suivent les enseignements de l’islam dans leur forme brute, l’approche logique serait d’accepter la vérité.
Ceux qui voient l’islam comme l’autorité suprême ne peuvent reprocher à Zia-ul-Haq d’avoir mis en œuvre les lois de la charia ; ils n’ont pas de raisons d’attaquer Mumtaz Qadri [l'assassin du gouverneur du Pendjab opposé à la loi sur le blasphème] ou de se désoler de la mort de Salman Taseer qui s’était clairement prononcé contre la loi sur le blasphème ; ils n’ont aucune raison de voir le Dr Abedul Salaam comme un trésor national pour son appartenance à une secte qui contredit clairement les enseignements de l’islam. Et oui, ils n’ont aucune raison de blâmer les talibans.
Il est temps que nos « penseurs » cessent d’emprunter la voie de la facilité et choisissent leur camp. Soit vous suivez l’islam authentique, soit vous êtes incroyant. Les talibans ont choisi leur camp. Et vous ?
Source : « Don’t blame the Taliban » par Kunwar Khuldune Shahid, Pakistan Today, 12 octobre 2012. Extrait traduit par Poste de veille

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