jeudi 25 octobre 2012

L'Emir du Qatar monte une OPA sur le HAMAS

Le dirigeant Qatari, le Cheikh Hamad bin Khalifa Al Thani, a décidé de se rendre en visite dans la Bande de Gaza, cette semaine, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à visiter l’enclave, mais pas seulement en tant que patron bienveillant qui vient distribuer un chèque mirobolant de 245 millions de $ à la population assiégée. Il a de grands projets pour les dirigeants du Hamas islamiste, qui pourraient avoir des répercussions de grande ampleur pour Israël, l’Egypte, la Jordanie et l’Autorité Palestinienne basée à Ramallah, menée par le rival du Hamas, Mahmoud Abbas. Il jouira sans aucun doute d’un accueil chaleureux, notamment en faisant fi du blocus maritime israélien à l’encontre de la Bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir lors d’un coup de force en 2007, deux ans après qu’Israël ait cédé ce territoire à l’Autorité Palestinienne.
Les plans du Cheikh Hamad pour Gaza procèdent d’une extension de ses propres ambitions régionales. Il y a deux ans, il a commencé à imposer sa marque dans les politiques moyen-orientales en Libye, où il a injecté ses forces spéciales et sécuritaires, ainsi que de l’argent frais dans les opérations de l’OTAN visant à renverser Mouammar Khadafi. Après l’exécution de Khadafi, l’Emir du Qatar a mis sa patte dans le conflit syrien, parrainant certaines factions qui combattent pour débarrasser leur pays de Bachar al Assad.
Ces deux projets d’Al-Thani demeurent inachevés, bien qu’ils mettent en lumière son mode opératoire et ses objectifs.
Jusqu’au début de l’hiver 2011, les investissements politiques, militaires et du renseignement qataris et les buts de l’Administration Obama en Libye marchaient main dans la main, bien que Washington ait choisi de mener l’opération « depuis l'arrière des lignes ».
Mais, après l‘élimination de Khadafi, il vient d’y avoir exactement un an, le 20 octobre, leurs chemins se sont séparés. Les Etats-Unis ont pesé de tout leur soutien derrière un groupe d’anciens insurgés, alors que l’Emir prenait sous sa coupe des factions bien plus radicales.
Cette division du travail s’est accentuée face au principal obstacle consistant à mettre en place un gouvernement central stable à Tripoli. Cette situation a aussi fourni un terreau favorable à la prolifération des Frères Musulmans et des Salafistes fondamentalistes.
Le type exact de relations entre les factions radicales et les milices sous le patronage Qatari et le réseau d’Al Qaeda au Maghreb (AQMI) qui se déploie à travers toute l’Afrique du Nord est difficile à cerner avec précision. Mais elles laissent une vaste zone grise qui a pu être exploitée en vue du meurtre de l’Ambassadeur américain Chris Stevens et trois autres Américains à Benghazi, le 11 septembre.
Depuis ce jour, les circonstances de cet attentat n’ont pu être pleinement établies – même après que ce soit devenu une « patate chaude » que se renvoient Barack Obama et Mitt Romney, au cours de leur campagne pour la Présidence. Mais l’engagement dans les combats des factions en Libye pèse lourdement lors de la visite de l’Emir qatari dans la Bande de Gaza, parce qu’elle se reflète dans les luttes politiques internes dans la Bande de Gaza, qui débordent sur le Sinaï Egyptien, entre le Hamas dirigeant, les groupes salafistes et les factions d’Al Qaeda.
Depuis la chute de Kadhafi, des flots d’armes clandestines n’ont fait que souligner la connexion libyenne, en transformant le Sinaï et Gaza, devenus le plus vaste supermarché de contrebande d’armes et de munitions du Moyen-Orient. Ils sont nombreux ceux qui tournent autour et il y en a pour tout le monde. Les terroristes islamistes de toute allégeance, y compris al Qaeda, ont librement pris part, depuis des mois à cette redistribution de la contrebande de matériel militaire lourd.
Les autorités égyptiennes n’ont pas voulu interférer, lorsque le million de Bédouins habitant le Sinaï, et encaissant les dividendes du chaos, ont muté, du rôle de petits trafiquants sans envergure à celui de riches marchands, seigneurs de guerre influents locaux, commandant des milices privées.
Au cours des trois derniers mois, la spirale des attentats contre Israël, qui sont planifiées et organisées dans la Bande de Gaza, ont visé également à maintenir les forces de sécurité égyptienne basées dans le Sinaï à l’écart de leurs infâmes transactions.
Hisham al-Saidni, alias Walid Al Masri, chef de la faction salafiste basée à Gaza et dans le Sinaï, connue sous l’appellation de Majlis Shura al-Mujahidin, n’était pas localisé dans le Sinaï où se terrent la plupart de ses hommes de main. Il a préféré travailler depuis l’extérieur de Jabaliya, au nord de la ville de Gaza. Il comptait bien sur le fait que le Hamas détourne les yeux de ses faits et gestes.
En l’éliminant, lors d’une frappe aérienne, le 13 octobre, alors qu’il pilotait une motocyclette à Jabaliya, Israël a trempé les mains jusqu'au coude dans un nid de frelons islamistes faisant la jonction à l’extérieur des frontières de Gaza et du Sinaï entre les groupes terroristes et a touché un nerf qui remonte aussi loin que le palais d’Al-Thani à Doha.
La visite du cheikh Hamad a pour but de mettre son estampille sur Gaza, en tant que zone d’influence Qatari. Durant son bref séjour, accompagné d’un vaste entourage comprenant son épouse, il a inspecté les projets concrets qu’il a financés par le passé et les nouvelles entreprises qu’il parraine, trois routes, un hôpital et la fondation d’une nouvelle ville.
Le plan global de l’Emir Qatari est de consolider le régime du Hamas dans la Bande de Gaza, après qu’il avoir abandonné le gouvernement d’Egypte, jugé inepte et incapable de tirer le pays vers le haut, englué qu’il est dans son marasme économique. Il pense qu’il devient impératif que le régime palestinien basé à Gaza regagne la maîtrise de la situation sur le Sinaï, au détriment des groupes terroristes bédouins et salafistes sans foi ni loi, et sur toutes les foyers de trafic d’armes de la Péninsule. S’ils continuent d’alimenter des émeutes, l’influence du Qatar en Libye reflera progressivement.
Pour réaliser cette maîtrise, le Cheikh Hamad veut transformer l’organisation terroriste islamiste du Hamas en une force de combattants d’élites disciplinée, sur le modèle des Brigades al Qods iraniennes, afin qu’il serve de bras opérationnel du Qatar dans la bande de Gaza et sur la Péninsule stratégique du Sinaï.
Cela promet un nouveau regain de vitalité au Hamas, après la perte de ses bases de commandement, de ses atouts et positions d’influence à Damas, comme conséquence du conflit syrien.
Les Islamistes palestiniens demeureront fidèles à leurs engagements de combattre l’Etat juif – simplement, maintenant, ils poursuivront leurs actions en tant qu’instrument du Cheikh Hamad, et Israël ne devra pas seulement combattre les Islamistes et Jihadistes de la Bande de Gaza et du Sinaï, mais les légions du Qatar en Libye et en Syrie.
Pour faire une démonstration de muscles à l’intention de son nouveau patron, on s’attend à ce que le Hamas redouble ses attaques contre Israël depuis la Bande de Gaza et le Sinaï.

 
DEBKAfile Reportage Exclusif

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