Michel Garroté, réd en chef – Un vieux souvenir me revient à l’esprit : en 1983, à l’occasion d’un reportage au Liban, plus précisément, lors d’un périple de nuit, depuis Beyrouth-Est jusqu’à Rosh Hanikra, j’ai vu et humé la ruine, les décombres, les cratères d’obus et une odeur persistante de poudre à canon et de cadavres. J’ai mis six heures pour parcourir une distance ridicule, un peu plus de 100 km. Six heures à cause des innombrables barrages de miliciens qui contrôlaient les véhicules à Beyrouth et dans ses faubourgs, à Tyr, à Saïda, et, encore ailleurs, dans le Sud-Liban. Je ne me souviens même plus des milices tant elles étaient nombreuses : les Forces Libanaises, la milice Amal du chiite Nabih Berri, les Druzes de Walid Joumblatt, l’Armée du Sud-Liban de Haddad, l’OLP, sans compter les soldats de la Force multinationale et ceux de la Finul.
Aujourd’hui, en 2012, je reste persuadé d’une chose qui me semble capitale : les chrétiens libanais (athées de culture chrétienne ; croyants ; ou croyants et pratiquants) étaient, à l’époque déjà, trop divisés pour gagner. Ce vieux souvenir me revient à l’esprit quand je songe à la France d’aujourd’hui face à l’islam. Les Français (athées de culture à la fois judéo-chrétienne et gréco-romaine ; juifs et chrétiens croyants ou croyants et pratiquants) sont à leur tour trop divisés pour gagner. Je me pose donc légitimement la question : la France actuelle, trop divisée, ressemblera-t-elle, bientôt, au Liban de la période 1975-1990 ?
Il ne s’agit pas de me faire mousser, mais d’analyser un problème que j’étudie et que je traite depuis plus de trente ans et après avoir sillonné – en prenant des risques concrets – des pays musulmans, ni libres, ni démocratiques.
Je crois qu’il est nécessaire et urgent d’appréhender d’une part, l’islam en terre d’islam ; et d’autre part, l’islam en Occident. Car il s’agit, dans les deux cas, du même islam et du même coran. Le discours islamophile officiel ne changera rien à cette réalité et ne changera rien au bien réel syndrome islamophobe. En Occident, l’islam doit respecter l’ordre constitutionnel et laïc. Les zones de non-droit sont à remettre au pas, par la force légale et par le droit. Il semblerait que désormais, les Français dans leur grande majorité, pensent cela, comme en témoigne un récent sondage (cf. plus bas). Très intéressante également, la récente analyse de Robert Ménard. Enfin, les informations du Figaro et de L’Express, reprises par Le Salon Beige, sont, elles aussi, très éclairantes.
Ainsi donc, Robert Ménard, journaliste, fondateur de l’association Reporters Sans Frontières et de Boulevard Voltaire écrit : Comme beaucoup d’entre vous, je suppose, je reçois, chaque jour ou presque, des textes, des photos, des vidéos adressés par des amis ou des amis d’amis. Des documents parfois faux, souvent tirés de leur contexte, mal interprétés, bourrés de partis pris. Et puis, de temps en temps, arrive sur ma messagerie quelque chose qui me saisit, m’oblige à me poser certaines questions que, trop brutales, je m’évertue, parfois, à chasser de mon esprit.
Robert Ménard : Ce fut le cas ce week-end avec la vidéo d’une émission diffusée sur France 24 et que je n’avais pas vue. Il s’agit d’un entretien mené le 25 juin dernier par le journaliste Gauthier Rybinski. Son invité : le Père Henri Boulad, ancien directeur du Centre culturel jésuite d’Alexandrie. Autant dire quelqu’un qui sait de quoi il parle. Et qui ne mâche pas ses mots. Pour lui, pas de doute, les Frères musulmans ont un plan, « clair comme le jour » dit-il, de « conquête ou de reconquête du monde ». Un « fascisme vert » qui profite de la « naïveté monumentale » de l’Occident.
Robert Ménard : Tout cela, je l’ai entendu mille fois. Non, la nouveauté – en tout cas, pour ce qui me concerne – c’est que le Père Boulad ne met pas en cause certains musulmans, les plus extrémistes, les fondamentalistes, les salafistes, mais l’Islam en tant que tel. Il y a, affirme-t-il, « incompatibilité totale entre Islam et démocratie ». Et pour trois raisons, explique-t-il, qu’il me semble essentiel de comprendre et de retenir. La première : pour les musulmans, le Coran est incréé, c’est-à-dire qu’il est intouchable. La seconde : les versets médinois qui appellent à la guerre, à la violence et à l’intolérance remplacent, abrogent, selon les musulmans, les versets mecquois, mystiques, religieux, ouverts.
Robert Ménard : La troisième : au XXe siècle, les musulmans ont décrété qu’il n’y avait plus lieu de réfléchir sur leur foi, c’est ce qu’on appelle la fermeture de la porte de l’interprétation, l’ijtihâd. Cerise sur le gâteau islamiste, si j’ose dire, le Père Boulad rappelle le principe de la Taqiyya qui fait du mensonge, de la duplicité, non seulement un droit mais un devoir pour tous les musulmans si c’est pour le bien de l’Islam. Qu’ajouter ? Rien. Si ce n’est – et le Père Boulad s’en charge – que « l’islamophobie » est le nouvel argument, « la nouvelle arme » des Frères musulmans pour faire taire des Occidentaux pétris de mauvaise conscience. Et pendant ce temps, accuse notre jésuite, ils continuent leur« infiltration ».
Sur www.lesalonbeige.org (LSB) on peut lire : La communauté musulmane de France s’apprête à fêter, vendredi, Aïd-el-Kébir. Selon un sondage de l’Ifop pour Le Figaro 43% des sondés considèrent l’islam comme une menace. 60% pensent que cette religion a désormais trop d’importance contre 55 % il y a seulement deux ans. En 1989, 33% des sondés se disaient favorables à la construction des mosquées. Ils ne sont plus que 18%. Pour le voile dans la rue, et sur la même période, les personnes opposées passent de 31% à 60%. Quant au voile à l’école, on passe sur la même période de 75% opposés à 89%.
Toujours sur LSB, on peut lire : Combattant salafiste venu des rangs d’Aqmi, Oumar Ould Hamaha, qui s’autoproclame « chargé de sécurité pour le djihad au Nord-Mali » a déclaré, par téléphone, à L’Express : « Ce que nous voulons, c’est instaurer la charia. Pas plus. Nous ne nous référons à aucun autre modèle que celui de l’islam, qui existe depuis plus de 1400 ans. Nous suivons le message du Prophète. Je suis né en 1963. Cela fait plus de vingt ans que je prêche. J’ai visité plus de vingt pays. J’ai passé 40 jours en France, à la fin de l’année 2000, avec un visa Schengen. J’ai prêché à la mosquée de Saint-Denis, à Meaux, à Melun. J’ai voyagé au Pakistan, en Inde, en Tunisie, au Maroc, en Algérie, en Libye, en Ethiopie, au Tchad, au Nigéria, au Ghana, au Togo, au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Niger, au Burkina Faso, en Guinée Conakry, en Gambie, en Mauritanie! Depuis plus de 12 ans, je suis engagé dans le djihad. Le djihad, c’est une obligation divine. Toute personne est tenue de s’y soumettre, les invalides et les malades mis à part.
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