Le sort des six otages français détenus par Aqmi n’a jamais été aussi précaire.
La visite de François Hollande en Afrique n’aura pas eu des conséquences positives pour les six otages français retenus au Sahel. Le président français, qui s’est placé en pointe pour obtenir des Nations-Unies l’autorisation d’une intervention armée dans le Nord du Mali, s’est attiré les foudres des islamistes, qui tiennent ce territoire. Résultat, l’un des trois groupes présents dans la région a menacé la vie du chef de l’Etat, mais aussi des six ressortissants français prisonniers.
Omar Ould Hamaha, qui se présente comme le porte-parole du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’ouest (Mujao), a répété ces menaces lundi matin sur Europe 1. "Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’ils [les otages] sont encore en vie et en bonne santé. Mais ils sont sous le risque après le discours du président français, leurs jours sont comptés", a-t-il prévenu, ajoutant qu’ils avaient "très peu de chances de survivre" et que, "pour le moment", aucun d’ultimatum n’avait été donné.
Le plus inquiétant, c’est que ces menaces, extrêmement violentes, extrêmement directes, sont d’une nouvelle nature. Jamais alors l’hypothèse d’une exécution, certes maintes fois suggérée, n’avait été si ouvertement exprimée. Ce point culminant dans les pressions peut, dans ce type de cas, être l’étape ultime avant l’assassinat, analyse Didier François, d'Europe 1.
Un point, tout de même, permet de garder espoir. Certes, l’homme qui a proféré ces menaces, le fameux Oumar Ould Hamaha, est bien le chef du Mujao, l’un des trois mouvements islamistes radicaux qui contrôlent le Nord du Mali. Mais ce n’est pas le groupe qui détient les otages. Les six français sont en effet entre les mains d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et plus exactement sous la responsabilité directe de son émir, Abou Zeid. Or, ce dernier est resté beaucoup plus discret.
Mais le contexte est, il est vrai, très défavorable pour les otages du Mali. Les islamistes savent en effet que l’autorisation par les Nations-Unies d’une intervention pour les déloger est pour beaucoup le fait de la France. Ils savent aussi que l’ONU est sans doute la seule puissance capable d’organiser et d’appuyer sur le terrain une telle opération, et ils en tiennent rigueur à la France. Ce qui rend pratiquement impossible la reprise des négociations sur le terrain.
Un porte-parole d’Ansar Dine, un autre groupe qui contrôle la région, prévient d’ailleurs au micro d’Europe 1 : "Votre intervention, ce sera comme votre intervention en Irak, en Somalie, la même chose qu’en Afghanistan. La même leçon va se répéter". Et de conclure par une surenchère verbale : "Nous, ce que nous voyons, c’est une guerre contre l’islam. Ici dans le nord, tout Musulman qui comprend l’islam va venir nous défendre".
Par Didier François, Walid Berrisoul et Anne-Julie Contenay
La visite de François Hollande en Afrique n’aura pas eu des conséquences positives pour les six otages français retenus au Sahel. Le président français, qui s’est placé en pointe pour obtenir des Nations-Unies l’autorisation d’une intervention armée dans le Nord du Mali, s’est attiré les foudres des islamistes, qui tiennent ce territoire. Résultat, l’un des trois groupes présents dans la région a menacé la vie du chef de l’Etat, mais aussi des six ressortissants français prisonniers.
Omar Ould Hamaha, qui se présente comme le porte-parole du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’ouest (Mujao), a répété ces menaces lundi matin sur Europe 1. "Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’ils [les otages] sont encore en vie et en bonne santé. Mais ils sont sous le risque après le discours du président français, leurs jours sont comptés", a-t-il prévenu, ajoutant qu’ils avaient "très peu de chances de survivre" et que, "pour le moment", aucun d’ultimatum n’avait été donné.
Le plus inquiétant, c’est que ces menaces, extrêmement violentes, extrêmement directes, sont d’une nouvelle nature. Jamais alors l’hypothèse d’une exécution, certes maintes fois suggérée, n’avait été si ouvertement exprimée. Ce point culminant dans les pressions peut, dans ce type de cas, être l’étape ultime avant l’assassinat, analyse Didier François, d'Europe 1.
Un point, tout de même, permet de garder espoir. Certes, l’homme qui a proféré ces menaces, le fameux Oumar Ould Hamaha, est bien le chef du Mujao, l’un des trois mouvements islamistes radicaux qui contrôlent le Nord du Mali. Mais ce n’est pas le groupe qui détient les otages. Les six français sont en effet entre les mains d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et plus exactement sous la responsabilité directe de son émir, Abou Zeid. Or, ce dernier est resté beaucoup plus discret.
Mais le contexte est, il est vrai, très défavorable pour les otages du Mali. Les islamistes savent en effet que l’autorisation par les Nations-Unies d’une intervention pour les déloger est pour beaucoup le fait de la France. Ils savent aussi que l’ONU est sans doute la seule puissance capable d’organiser et d’appuyer sur le terrain une telle opération, et ils en tiennent rigueur à la France. Ce qui rend pratiquement impossible la reprise des négociations sur le terrain.
Un porte-parole d’Ansar Dine, un autre groupe qui contrôle la région, prévient d’ailleurs au micro d’Europe 1 : "Votre intervention, ce sera comme votre intervention en Irak, en Somalie, la même chose qu’en Afghanistan. La même leçon va se répéter". Et de conclure par une surenchère verbale : "Nous, ce que nous voyons, c’est une guerre contre l’islam. Ici dans le nord, tout Musulman qui comprend l’islam va venir nous défendre".
Par Didier François, Walid Berrisoul et Anne-Julie Contenay
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