Le conflit en Syrie ne connaissant aucun répit en l’absence d’un compromis pour mettre fin à près de deux ans d’effusion de sang.
Entretemps, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem est arrivé en Iran, après une visite en Russie, ces deux pays étant les alliés du régime de Bachar al-Assad. Il doit rencontrer son homologue Ali Akbar Salehi et le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale Saïd Jalili.
A l’approche du 2e anniversaire du début du conflit déclenché le 15 mars 2011 par une révolte populaire durement réprimée par le régime et en l’absence de toute initiative agréée internationalement en vue d’y mettre un terme, les protagonistes restent déterminés à se battre jusqu’au bout.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui s’appuie sur un large réseau de militants et de médecins, des accrochages opposaient «plusieurs bataillons rebelles aux forces régulières dans les faubourgs de Raqa (550 km au nord-est de Damas), d’où s’élevaient des colonnes de fumée».
Les combats «ont causé la mort de dizaines de soldats et de rebelles», a dit l’ONG qui n’était pas en mesure dans l’immédiat de donner un bilan précis. Située sur l’Euphrate, Raqa est tenue par l’armée qui cherche à repousser les avancées des insurgés et à nettoyer des poches rebelles dans la cité.
Selon l’OSDH et des militants sur place, les hélicoptères de l’armée sont entrés en action contre les rebelles. Quelque 240.000 habitants habitent en temps normal à Raqa mais quelque 800.000 déplacés du reste du pays sont venus s’y installer selon l’OSDH.
Sur d’autres fronts, des chars ont bombardé des enclaves rebelles à Hama (centre), alors que près de Damas des combats ont lieu pour le contrôle de Daraya, une enclave rebelle, et autour de l’académie de police à Alep (nord), a précisé l’ONG.
Les combats font tous les jours des dizaines de morts et vendredi encore 142 personnes ont péri selon l’OSDH. En près de deux ans les violences ont fauché la vie à plus de 70.000 personnes selon l’ONU, poussé à la fuite près d’un million de Syriens et dévasté le pays.
Les grandes puissances divisées
Malgré les horreurs de la guerre, les grandes puissances restes divisées sur le dossier; Washington et ses alliés veulent un départ de M. Assad, alors que Moscou refuse les ingérences étrangères et a bloqué, avec Pékin, des projets de résolution menaçant de sanctions le pouvoir syrien.
Les divergences ont encore éclaté au grand jour, après l’annonce par le secrétaire d’Etat américain John Kerry à une réunion jeudi à Rome d’une aide supplémentaire de 60 millions de dollars à l’opposition politique et, pour la première fois, d’aides directes non létales aux rebelles.
Même si M. Kerry n’a pas franchi le pas de la livraison d’armes, comme le réclament les adversaires de M. Assad, Moscou a fustigé cette aide en accusant les Etats-Unis d’envenimer le conflit.
Lors d’une conversation téléphonique vendredi, le président américain Barack Obama et son homologue russe Vladimir Poutine ont convenu de «la nécessité de faire progresser une transition politique pour faire cesser la violence aussi vite que possible», même s’ils divergent sur les moyens de le faire.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a prévenu qu’une solution militaire conduirait à une «dissolution» de la Syrie, et estimé que le Conseil de sécurité ne devait plus être «un témoin silencieux», avant une rencontre samedi en Suisse avec le médiateur international Lakhdar Brahimi.
L’opposition, qui refuse tout dialogue n’aboutissant pas au départ de M. Assad et réclame des armes pour les rebelles sous-équipés, a dénoncé l’absence d’engagements occidentaux sur un armement des insurgés.
«C’est le manque d’armement des rebelles qui a favorisé la montée des extrémistes», a souligné l’opposant Burhan Ghalioun, en allusion aux jihadistes qui combattent au côté des déserteurs et des civils armés.
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