La télévision d’Etat syrienne a reporté deux attentats à la voiture piégée contre les quartiers généraux de l’armée de l’air et de la police sécuritaire, qui ont tué au moins 27 personnes et blessé 97, samedi matin 17 mars, accusant des « gangs terroristes ». Lors d’une troisième attaque, une bombe a été implantée sur un bus transportant des membres de l’Armée Palestinienne de Libération, dans la périphérie de la capitale syrienne Al Yarmouk. L’ALP pro-iranienne opère sous le commandement du renseignement militaire syrien.
Debkafile révèle que : les experts militaires occidentaux pistant les divers foyers de violence au Moyen-Orient, dans les huit derniers jours, perçoivent un lien entre l’explosion de tirs de missiles depuis Gaza contre le sud d‘Israël, qui s’est déclenché le 9 mars et les attentats qui ont frappé Damas, le 17 mars. Ils sont aussi liés à plusieurs autres incidents, dans la vaste région qui va de l’Irak, l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Liban, et l’Iran jusqu’en Syrie, alors que les Etats-Unis, des membres de l’OTAN et Israël ont intensifié leurs mouvements maritimes en Méditerranée, la Mer Rouge et le Golfe d’Aden.
Ces sources mettent en lumière trois développements militaires, impliquant tous l’Iran, en moins d’à peine une semaine :
1. Leur première intuition est que les voitures piégées, samedi, à Damas sont le fait de mains étrangères, probablement aidées par l’Arabie Saoudite et le Qatar, afin de raviver la révolte anti-Assad, après que le régime ait brisé la rébellion armée dans son dernier bastion d’Idlib. Les rebelles se sont dispersés, beaucoup d’entre eux vers la Turquie, bien que le mouvement de protestation ne soit pas éradiqué.
Cette défaite a été vécue douloureusement en Arabie Saoudite et au Qatar, les principaux fournisseurs d’armes et de financement des rebelles, et ils pourraient avoir frappé les centres stratégiques de soutien d’Assad, samedi, pour injecter un nouveau souffle à la révolte armée.
Le fait qu’un groupe palestinien pro-iranien à Damas ait également été la cible des puissances arabes anti-Assad ne constitue pas plus une coïncidence que le fait que le Jihad Islamique pro-iranien ait été la cible de l’armée de l’air israélienne, la semaine dernière.
2. Le transport aérien amenant de l’aide à Assad, le mois dernier, le plus important que l’Iran ait jamais organisé, a été crucial dans la contribution à sa victoire contre la révolte.
Comme le Général James Mattis, chef du commandement central américain l’a expliqué le 3 mars, devant la Commission des services de l’Armée du Sénat : « Ils (les Iraniens) travaillent très sérieusement pour maintenir Assad au pouvoir. Ils ont dépêché de nombreux experts. Ils lui envoient des armes. L’Iran produit un effort retentissant pour maintenir Assad en place et pour opprimer son propre peuple ».
Les sources militaires de Debkafile ajoutent : “Cet effort a été rendu possible avec l’autorisation de survol de son territoire, de la part de Bagdad, directement vers la Syrie. Selon nos sources à Washington, le Président Barack Obama a tenté d’intercéder auprès du Premier Ministre Nouri al Maliki, afin de bloquer les vols de transports iraniens vers la Syrie, mais sa demande a été purement et simplement rejetée.
Les transports aériens massifs d’équipement à l’intention de Bachar al Assad ont aussi servi à l’Iran de manœuvre pratique lui permettant de disposer des cargaisons de matériel lourd dans diverses arènes du Moyen-Orient qui constituent un intérêt stratégique dans d’autres conflits potentiels, telles que les hostilités entre la Syrie, le Liban et Israël.
Cette semaine, par conséquent, les Iraniens ont pris une part active à deux conflits du Moyen-Orient, en Syrie et dans la Bande de Gaza, où les Israéliens ont pu, en partie, se consoler, grâce aux performances de leur intercepteur « Dôme de Fer » fabriqué à domicile, en faisant exploser en vol un grande partie des missiles Grads fournis par l’Iran, avant même qu’ils n’atterrissent au beau milieu de leurs villes.
L’implication, lourde de conséquences, de l’Iran dans une troisième zone, celle du Yémen, a moins attirée l’attention. Téhéran maintient en permanence un flux ininterrompu d’armes et d’argent frais en direction des tribus yéménites du nord et du sud qui combattent le gouvernement, avec l’intention de gagner un pied-à-terre dans les ports du Yémen et de se frayer un accès aux détroits de la Mer Rouge et de Bab al-Mandeb, qui constituent le point de rencontre entre le Golfe d’Aden, la Mer Rouge et l’Océan Indien.
3. Mardi 13 mars, l’adjoint au Ministre de la Défense russe Alexei Antonov a vigoureusement démenti les accusations d’après lesquelles des forces spéciales russes étaient stationnées en Syrie. Il aurait seulement admis que « La Syrie dispose d’experts techniciens de l’armée russe », en continuant d’expliquer que : « Par exemple, là où nous exportons des tanks… nous devons envoyer des experts techniciens pour former nos homologues étrangers à faire usage de ces équipements ». Des sources du renseignement confirment que le responsable russe a bien mentionné les tanks, mais s’est abstenu d’évoquer les 50 batteries d’intercepteurs Pantsyr-S1, qui constituent maintenant la colonne vertébrale des défenses aériennes et anti-missiles syriennes, que Moscou a vendu à la Syrie ou dont les équipages de l’armée russe ont transmis les commandes au personnel syrien, depuis la mi-janvier.
C’est ce que voulait dire le Général Martin Dempsey, Président de l’Etat-Major interarmes américain, lorsqu’il avait fait allusion au fait que “les défenses aériennes de la Syrie sont cinq fois plus sophistiquées que ceux de la Libye, rendant les frappes aériennes plus risquées et plus compliquées”.
C’est pourquoi, si les Etats-Unis, une quelconque puissance de l’OTAN, la Turquie, l’Arabie Saoudite ou le Qatar, sont tentés de s’aventurer dans des opérations militaires pour mettre en place des zones de sécurité en Syrie sous un parapluie de protection de zones d’exclusion aérienne, sur le modèle libyen, le Général Dempsey les a avertis qu’ils seraient face à un défi mortel, du fait d’un réseau dense de défenses aériennes sophistiquées, fabriquées par les Russes et contrôlées par des experts russes. Ce réseau sert aussi de bouclier aux transports iraniens vers la Syrie, le protégeant ainsi des attaques.
DEBKAfile Reportage exclusif
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