Melenchon

Mélenchon va prendre la Bastille !

Frédélas revient sur ce pitoyable personnage

Propulsé à la une des médias, demandé par le tout-boboïsme parisien, nouvelle idole des journaleux bien-pensants et bien en cour, Mélenchon se sent pousser des ailes et commence maintenant à donner sa pleine mesure. Un zapping aléatoire sur n’importe quelle tv va apporter à vos oreilles plusieurs centaines de fois le mot ’’Hollande’’ et plusieurs dizaines de fois le mot ’’Mélenchon’’.

C’est devenu LA vedette et ça lui est monté à la tête, et le pire, c’est que ça se voit ! nous avions déjà noté sa dyspepsie de marxisme-léninisme avalé à la va-vite et non assimilé, mais à présent sur ce point, Mélenchon a mis le grand braquet. Il cite dans cette veine faisandée des tirades apocryphes sorties d’on ne sait où et s’en régale, le monstre ! en plus c’est triste à dire mais il semble réellement y croire !

Il en dit tant et tant, à propos de tout et n’importe quoi, qu’on ne peut plus résumer ! les pov’zouvriers qui se pressent en foule à ses meetings ne peuvent se comparer qu’à ces grappes de minettes chlorotiques qui se pâment aux concerts de tel ou tel rocker fraîchement primé : au bord de l’évanouissement, elles feraient n’importe quoi pour approcher le Dieu Vivant….les pov’zouvriers, à ces messes profanes marxistoïdales, se sentent monter en délire, pleins d’émotion à la si juste peinture du triste sort qui est le leur, bavée à longueur d’heure, à coup de discours-fleuves qui commencent à concurrencer ceux du regretté petit père des peuples, par l’oracle mélenchonien en pleines transes.

Mais quel aveugle a dit que l’histoire ne repasse pas les plats ? Ca a commencé exactement comme ça, dans la Russie tsariste des années 1900-1917. Les discours léniniens, le bouillonnement social exacerbé par la tatouillée reçue du vaillant Japon en 1905, avec des anarchistes, des modérés (mencheviks), radicaux (bolcheviks). Il y avait des réunions et des discours partout, et c’est de la partie la mieux payée (et même grassement payée) du ’’prolétariat’’ russe de l’époque, qui avait pignon sur rue à Moscou, que le processus s’est le plus envenimé. On connaît la suite…..

Mais au fait, la connaît-on vraiment, cette suite ? Vissarionotich Djougjatchvili Melentchev la connaît-il vraiment lui-même, lui dont le vernis historique s’écaille au moindre petit grattage d’ongle ? il est permis d’en douter.

Car le drôle ne se contente pas de ces one-man-shows enivrants où il déblatère ses régurgitations marxistoïdes qui font si bien monter la pression des foules de pov’zouvriers venus l’écouter, venus entendre ce qu’ils ont envie d’entendre depuis tant et tant de temps qu’ils haïssent en vain….

C’est qu’en plus, il se permet de penser ! et que je te publie des tracts à prétention économique, à l’usage de la partie de ses auditoires qui sait encore lire ! je viens d’en lire un ce matin, en douze points sous forme de dépliant sur papier glacé s’il vous plaît ! sûr que le pov’zouvrier mélenchonien moyen va se sentir plus intelligent en lisant ça !

En ces douze points, tout y passe, on comprend tout, pourquoi l’euro nous ruine, pourquoi il faut quand même le garder, pourquoi il pourrait nous assurer le bonheur s’il était mieux géré et orienté, pourquoi les patrons se servent de l’euro pour vampiriser le sang des pov’zouvriers, pourquoi le chômage disparaîtrait sans délai si on étendait l’ISF aux biens professionnels des entreprises, mais bien entendu après l’avoir augmenté grave, pourquoi si l’Etat empruntait, à taux zéro et en euros gérés ’’démocratiquement’’, la valeur de ses éternels déficits, nous deviendrions tous riches et heureux, pourquoi la rapacité des créanciers explique la faillite de l’euro mais profite un max aux prédateurs capitalistes, j’arrête, ça donne le vertige !

Il n’est pas besoin d’une bien grande culture, il suffit qu’elle soit sérieuse, pour constater que ce brûlot n’est qu’un tissu d’affirmations sans preuve , de termes non définis (exemple : ’’les créanciers’’, c’est qui, les créanciers ?), de propositions aussi catastrophiques les unes que les autres (exemple : taxer à fond les machines des entrepreneurs qui les préfèrent à de la main-d’oeuvre ; en voilà un beau programme ! la Wells Fargo, jadis et naguère, aurait fait un pont d’or à notre Mélentchev pour qu’il force le gouvernement des USA à le mettre en pratique !).

Derrière un tel document, hélas, on ne devine qu’un ramassis de médiocres sans la moindre culture historique ni économique, qui exploseraient au décollage au moindre contact avec les réalités socio-économiques. Le malheur de la Russie fut que les membres de ces minables conclaves, appelés ’’soviets’’, n’ont pas explosé en plein vol au décollage. Malgré le trop tardif sursaut de lucidité de Lénine avec sa NEP, dès lors, c’était plié tout ce qui est arrivé était inscrit dans les axiomes de départ : famines organisées, massacres de la dékoulakisation, misère absolue partout, massacres en Ukraine, horreurs des Goulags, procès de Moscou, défenestrations en Europe Centrale, asiles psychiatriques de Brejnev, tout, tout était dedans, inéluctable.

Mélenchon ne voit-il donc pas que ses discours et prétentions idéologiques procèdent de mêmes causes, qui aboutiront donc fatalement aux mêmes effets ? il est limité et médiocre certes, mais rusé, la ruse étant la compensation des médiocres. Donc quoi ?

La vérité, la voici : Mélenchon n’est pas l’égal des grands criminels communistes de l’Histoire. Ni dans le crime, ni dans la culture, ni dans l’intelligence supérieure. Et il le sait. Il sait que son rôle ne peut être que servir des ambitieux de haute volée supérieurs à lui. Il n’est donc qu’un gourou, qui a revêtu les habits des grands ancêtres marxisto-socialo-communistes.

Ce déguisement lui sert à racoler les nombreux déjantés nostalgiques de la grande époque de la lutte des classes, de la dictature du prolétariat et de la criminalisation de toute forme d’opposition aux dictateurs socialistes. La France est le plus important réservoir au monde de cette variété de gens ’’à gauche’’. Mélenchon est là pour les rabattre du ’’bon côté’’ : à gauche. Car une certaine proportion d’entre ces égarés, à la fois veufs et orphelins, s’est tournée vers Marine Le Pen (qui a notoirement gauchi ses discours à cause d’eux) ; le rôle du gourou Mélenchon est donc d’éviter le pire, c’est-à-dire la consommation des fiançailles de cet électorat déjanté avec Marine Le Pen. Avec les discours que ces nostalgiques sont ravis d’entendre, Mélenchon agit pour ramener ces brebis au bercail de gauche, c’est-à-dire : les faire voter Hollande au second tour.

Marine Le Pen fut d’une cruelle lucidité l’autre soir, quand elle a traité Mélenchon de ’’voiture-balai de M. Hollande’’. Une voiture-balai bien accrocheuse peinte en vives couleurs rouges, avec effigies de Marx, Engels, Lénine, Staline, Béria, Djerzinski et autres Trotsky. Ca fait rudement du bien d’avoir compris !

FREDELAS