Au
nord du Mali, la situation se complique après l'appel de Lyad Ag Ghali
en faveur de l'application de la charia au Mali. Lyad, ancien leader
touareg des années 90 est aujourd'hui un salafiste qui assume sa
nouvelle identité de combattant de Dieu. Dans un communiqué publié
dimanche 18 mars 2012, il appelle à la lutte armée pour l'instauration
d'une république islamique. Cette prise de position radicale signe la
rupture avec le MNLA, l'autre mouvement qui combat depuis la mi-janvier
l'armée malienne pour obtenir l'indépendance du nord du Mali.
En
fin de semaine dernière à Tessalit dans le Mali du nord, les chefs
militaires du MNLA rencontrent les responsables d'Ançar Dine, conduits
par Lyad Ag Ghali. Selon nos informations les cadres militaires du MNLA
demandent à Lyad de clarifier ses positions. Ils tentent de le
convaincre d'abandonner ses convictions islamistes d'instaurer la charia
au Mali, et lui demandent aussi de prendre ses distances avec Aqmi,
al-Qaïda au Maghreb islamique afin de combattre à leurs côtés pour
l'indépendance de l'Azawad. Mais Lyad refuse : son combat ce n'est pas
l'Azawad, c'est la charia. Après 72 heures de discussions, la rupture
entre les deux mouvements est consommée.
Le
MNLA veut se départir clairement de l'approche islamiste d'Ançar Dine.
Dans un communiqué publié lundi 19 mars au soir, le bureau politique du
MNLA précise que «la République pour laquelle nous nous battons est
basée sur les principes de la démocratie et de la laïcité» il ne saurait
y avoir de confusion possible entre notre combat et celui d'un groupe
qui vise à instaurer un régime théocratique.
Le
MNLA se passera donc du soutien militaire et financier d'Ançar Dine qui
progresse sur le terrain au nord du Mali. Une situation qui, selon un
porte-parole du MNLA, n'est pas pour déplaire au pouvoir malien.
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