Le quotidien palestinien Al Manar a diffusé, le 3 mars, une information de la plus haute importance, aussitôt reprise sur de nombreux médias. Selon ce journal, qui affirme avoir reçu les confidences de "diplomates arabes et européens", "plus de 137 officiers de renseignements et instructeurs de différentes nationalités sont aujourd’hui entre les mains des moukhabarat syriens". Ils auraient été arrêtés durant les affrontements ayant opposé au cours des dernières semaines les forces syriennes de sécurité aux gangs armés soutenus par les Etats-Unis, Israël, leurs alliés du Golfe et la France. Ces officiers seraient de nationalité saoudienne, qatarie, française, tunisienne, turque, émiratie, pakistanaise… Certains seraient originaires d’Etats africains. D’autres, Libyens et Algériens, auraient précédemment travaillé en Afghanistan au profit des Etats-Unis et d’Israël.
Al Manar - Quotidien politique indépendant
Ce n'est pas la première fois que ce genre de rumeurs circule. Autour du 20 février, plusieurs sites avaient rapporté la nouvelle de l'arrestation, en Syrie, d'une brigade spécialisée dans les transmissions forte de 120 militaires français. Diantre...! Quelques jours plus tôt, la radio Sham TV faisait état de "tractations en cours entre Damas et Ankara, pour la libération de 49 agents des services de renseignements turcs arrêtés sur le territoire syrien". Bachar Al Assad ayant affirmé au ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, au début du mois de février, que son pays ne détenait aucun prisonnier de cette espèce, on devrait donc supposer que la capture des 137 agents est intervenue au cours des quelques semaines écoulées. Bref, Damas serait aujourd'hui devenu Tanger et la Syrie envahie par des hordes d'agents maladroits et fort peu discrets à la solde de tous les ennemis du régime.
Sham FM International
On ne fera pas l'affront de demander aux services syriens de renseignements comment ils sont parvenus à ces beaux résultats, qui plus est en ces temps troublés où on les voit au four et au moulin, eux qui n'ont toujours pas répondu aux questions que les simples citoyens se posent depuis des années : dans quelques circonstances a été tué - dans un attentat ou dans une mise en scène destinée à en accréditer l’idée ? - le défunt Imad Moughniyeh, décédé au volant de sa voiture le 12 février 2008 dans l’un des quartiers les plus sécurisés de la capitale syrienne ? Pourquoi l'épouse de l'ancien responsable des affaires de sécurité du Hizbollah a-t-elle été renvoyée chez elle en Iran alors qu’elle semblait avoir quelques idées sur la question ? Comment les Israéliens ont-ils procédé pour repérer puis détruire le site nucléaire en cours de réalisation sur une rive de l’Euphrate, en amont de Deïr al Zor, bombardé en toute impunité dans la nuit du 6 au 7 septembre 2007 ? Qui a écrit et réalisé le scénario qui a permis la liquidation du général Mohammed Sleiman, tué dans son bungalow de la plage de Tartous, le 1er août 2008, sans faire couler une larme à celui dont il était pourtant devenu le conseiller militaire et sécuritaire avant son installation sur le trône de la République, Bachar Al Assad ?
Note de proposition adressée au ministre syrien de l'Intérieur
(22 février 2012)
Quoi qu'il en soit, en attendant que cette nouvelle baudruche se dégonfle, après avoir servi comme les autres à mettre en garde les pays plus haut désignés contre toute ingérence dans les affaires syriennes gérées avec le doigté que l'on sait par le système en place, on lira avec intérêt la "note de proposition" ci-dessus, reproduite le 5 mars courant par le site All4Syria. Signée du général Talal Asaad, directeur du bureau des relations publiques du ministère syrien de l’Intérieur, elle sollicite l’aval du ministre, Mohammed Al Chaar, à "la livraison, par le Club des Officiers de Police et sur le compte du budget du ministère, des repas destinés aux formateurs et officiers iraniens détachés en Syrie pour procéder à l’entraînement de leurs collègues syriens et les former à la lutte antiémeute"…
''Vendredi de l'Armement de l'ASL''
En réclamant à travers tout le pays, lors des manifestations du vendredi 2 mars, "l’armement de l’Armée Syrienne Libre", les Syriens qui s’exposent à tous les dangers depuis près d’une année pour affirmer leur droit à la liberté et à la dignité, ne sont pas allés aussi loin que le chef de l'Etat. Ils n'ont pas ouvert les portes de la Syrie à des "amis" du genre envahissant, dont la présence et l'activité, surveillés de près et limités dans l'espace du temps de Hafez Al Assad, sont devenues insupportables aux Syriens de toutes communautés et confessions sous Bachar Al Assad. Ils ont simplement demandé qu'on aide ceux qui assurent la poursuite de leur révolution pacifique à assumer leur mission, en les protégeant de la folie meurtrière d'un pouvoir devenu traitre et illégitime, comme tout régime qui tue son peuple.
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