Washington a bien travaillé : après avoir laissé choir Hosni Moubarak, un de ses principaux alliés au Proche Orient, voilà que les USA laissent le champ libre à la réislamisation radicale de l’Egypte, événement dont les conséquences géopolitiques seront sans le moindre doute catastrophiques, non seulement pour la région, mais jusqu’en Europe occidentale.
Le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, vient d’être reconnu vainqueur de la présidentielle, contre le candidat des forces armées et des services spéciaux, héritier de la période Moubarak.
Avec quelques 13 millions de voix contre plus de 12,3 millions à son rival Ahmed Chafiq, ancien Premier ministre de Hosni Moubarak, Mohamed Morsi peut désormais entamer la deuxième phase, celle de la prise de contrôle du pays : mettre la puissante armée égyptienne sous sa coupe, placer un peu partout des islamistes fiables sachant utiliser les largesses de Washington sans inquiéter certains faucons favorables à un remodelage des Proche et Moyen Orient. Ce sera, du reste, la première fois, qu’une armée proche-orientale qui a été ces dernières décennies équipée, entraînée et encadrée à l’Occidentale, va devenir l’outil de défense d’un Etat islamiste. La Maison Blanche, Langley et le Pentagone jouent gros.
Ainsi s’achève une lente mutation égyptienne voulue par les puissants lobbies politiques, religieux et militaro-industriels qui décident des choix géopolitiques des Etats-Unis, évolution commencée sous la période de Bush père, qui s’est accélérée sous les deux mandats de son fils pour se terminer avec Obama.
À l’annonce de cette victoire, des cris de joie, accompagnés de rafales d’armes automatiques tirées en l’air, ont été entendus dans la ville palestinienne de Gaza. Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, issu des Frères musulmans, est actuellement sur le point de se retrouver un puissant allié dans la région, avec une Égypte tombée sous la coupe des islamistes. D’autant qu’en Syrie, dans un contexte de poussée régionale des « Frères », ce sont essentiellement eux (avec des mercenaires affiliés à la nébuleuse al-Qaïda) qui mènent les plus durs combats contre les forces gouvernementales, avec l’assentiment de Washington, de Paris, de Londres, d’Ankara et des monarchies du Golfe persique comme l’Arabie saoudite et le Qatar.
Nationspresse.info (posté par Marino)
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