Les mutins ex-rebelles occupent toujours leurs principales positions
dans des collines du parc des Virunga au Nord-Kivu, dans l'est de la
République démocratique du Congo, après une attaque de l'armée
congolaise lundi durant quelques heures, ont indiqué mardi les deux
camps.
Les Forces armées conglaises (FARDC) avaient lancé une
attaque tôt lundi matin mais "dans l'après-midi les éléments FARDC ont
décroché des positions ennemies pour une bonne réorganisation", a
déclaré à l'AFP un officier supérieur loyaliste.
Les FARDC ont notamment bombardé avec des hélicoptères la colline de Mbuzi, comme elle l'a déjà fait plusieurs fois.
"Les mutins ont enregistré quatre morts et six blessés graves", selon l'officier.
Les
mutins évoquent de leur côté une "fuite" des FARDC "qui ne maîtrisent
pas le terrain". "Nous sommes toujours dans nos positions. La situation
est calme. Ca a duré jusqu'à 14H00 (12H00 GMT lundi). Ils ont bombardé
avec des chars et des hélicoptères et des mortiers", a affirmé à l'AFP
le porte-parole des mutins, le colonel Vianney Kazarama.
Selon lui, deux mutins ont été blessés.
Aucune source indépendante n'était en mesure de donner un bilan de ces affrontements fréquents depuis quelques semaines.
Les
mutins sont des ex-combattants de la rébellion tutsi-congolaise du
Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrée dans les
FARDC après un accord de paix le 23 mars 2009.
Ils ont commencé
début avril à faire défection de leurs unités au Sud et au Nord-Kivu, et
sont traqués depuis mai à l'extrême nord-est d'une petite bande du parc
national des Virunga, bordée par la Rwanda et l'Ouganda, à une
soixantaine de km environ au nord-est de Goma la capitale du Nord-Kivu.
Ils y occupent plusieurs collines, dont Mbuzi, Chanzu, Kavumu et Runyonyi, où se trouve leur QG.
Les
mutins se réclament du M23 (Mouvement du 23 mars), crée début mai par
le colonel Sultani Makenga après avoir fait défection. Ils revendiquent
la pleine application des accords de 2009, notamment en ce qui concerne
leur intégration. Ils dénoncent des problèmes de salaires, de
nourriture, de santé, d'obtention de grades et de fonctions.
Kinshasa
accuse le général en fuite Bosco Ntaganda, ex-chef d'état-major du
CNDP, d'être l'instigateur de la mutinerie. L'officier est recherché
depuis 2006 par la Cour pénale internationale (CPI) pour enrôlement
d'enfants soldats au début des années 2000 quand il était dans une autre
milice.
Le M23 a toujours nié tout lien avec Ntaganda.
L'ONG
Human rights watch (HRW) a accusé lundi l'armée rwandaise de soutenir
la mutinerie, d'avoir approvisionné le général Ntaganda en armes et de
lui avoir fourni 200 à 300 recrues, dont des civils enrôlés de force et
des enfants de moins de 18 ans.
Kigali a qualifié ces accusations d'"irresponsables".
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