De nouvelles atrocités à Mazraat al-Qubeir, près de Hama
L’Iran
a bloqué l’initiative de la Secrétaire américaine et de l’envoyé de
l’ONU et de la Ligue Arabe, Kofi Annan, visant à
présenter à la session spéciale de l’organisme international, un
plan en vue de mettre en place un groupe de contact fondé sur cinq
membre permanents du Conseil de Sécurité et l’Iran pour tenter
de sortir de l’impasse syrienne. Téhéran a refusé de se joindre au
groupe, aussi longtemps qu’il est confronté à des conditions sur le
nucléaire, à la suite de la déclaration de la Secrétaire
d’Etat Hillary Clinton, disant à Istanbul que l’Iran doit se rendre
aux discussions nucléaires à Moscou, « prêt à prendre des mesures
concrètes » pour restreindre son enrichissement
d’uranium à un raffinement de 20%.
La
discussion autour de ce plan a, par conséquent, été abandonnée avant
même de commencer et confinée dans les couloirs de l’ONU. En
forçant le rythme, lors de la session de l’Assemblée Générale
extraordinaire sur la crise syrienne, Téhéran a, une fois encore,
démontré son refus de jouer la balle avec la communauté
internationale, jusqu’à ce que son statut de puissance de premier
plan au Moyen-Orient soit reconnu.
Les
sources iraniennes ont insisté, au cours des derniers jours, que les
discussions avec les six grandes puissances mondiales et
l’Iran ne concernaient pas seulement son programme nucléaire, mais
affectaient un plus large spectre, parce que le problème nucléaire
pouvait se tenir à l’Agence Internationale de l’Energie
atomique à Vienne. Téhéran a fait entendre clairement que la
poursuite de la diplomatie concernant le nucléaire, dépend entièrement
de la reconnaissance générale du statut de l’Iran comme
puissance majeure.
Pendant
ce temps, la situation en Syrie continue de se détériorer de façon
désastreuse, au milieu d’affirmations contradictoires, au
sujet d’un nouveau massacre au village de Mazraatal-Qubeir, du
district d’Hama. Les militants de l’opposition ont diffusé une séquence
vidéo illustrant le massacre de plus de 70 personnes, y
compris des femmes et des enfants, par les forces de sécurité
d’Assad et ses miliciens, moins de deux semaines, après le massacre
d’Houla. Les sources officielles à Damas démentent, en
p)rétendant que pas plus de neuf personnes sont mortes « entre les
mains de terroristes ».
Aucun
témoignage indépendant n’est disponible sur cet épisode, pour les
observateurs de l’ONU, qui se sont dirigés vers le village
proche d’Hama. Le Secrétaire de l’ONU a déclaré qu’ils ont dû faire
marche arrière, quand on leur a tiré dessus à l’arme légère, et qu’ils
réessaieraient vendredi.
Kofi
Annan a averti que si rien ne change en Syrie, l’avenir était porteur
d’une guerre civile totale. Ses paroles attestent de
l’absence de recours de l’organisme international pour mettre un
frein au bain de sang en Syrie, combinée au refus e l’administration
Obama d’intervenir dans la crise, dans l’appréhension que la
Russie et l’Iran intensifient le conflit. Cette crainte s’est
effacée.
Debkafile
rapportait, mercredi 6 juin : Israël demeure assoupi, malgré les graves
conséquences contre sa situation stratégique et
sécuritaire qui se profilent comme une menace, dans la nouvelle
proposition que Kofi Annan, l’envoyé de l’ONU et de la Ligue Arabe, est
sur le point de présenter devant l’ONU, jeudi 7 juin, afin
de sauver son plan de paix. L’essentiel de sa proposition ,
dévoilent les sources de Debkafile, est la création d’un « groupe de
contact » pour se saisir de la « patate
chaude » syrienne. Il devrait être composé de cinq membres permanent
du Conseil de Sécurité (les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie et la
Chine) + l’Iran, la Turquie, l’Arabie Saoudite et
le Qatar.
La proposition a obtenu la bénédiction de l’Administration Obama, signifiant son consentement de laisser les deux puissances qui
domineront ce groupe de contact, la Russie et l’Iran, en déterminer le cours et le dénouement de la crise syrienne.
Wasington
pense qu’eux seuls ont l’influence sur l’armée syrienne pour la mener à
l’éviction de Bachar al Assad et à son
remplacement à Damas par un régime militaire transitoire. Washington
espère aussi, selon nos sources, que son geste donnera une forte
incitation à Moscou pour pour pousser énergiquement sur
Téhéran et obtenir des concessions au prochain cycle de discussion
avec les six puissances mondiales, le 13 juin.
Pas
plus l’Iran que Moscou n’a rien promis de
la sorte aux Etats-Unis, mais l’administration espère que l’Iran
commencera à avancer sur les questions de son programme nucléaire, après
avoir obtenu la possibilité d’assurer un rôle central à
Damas.
Il y a
bien moins d’optimisme à l’extérieur des cercles de l’Administration et
en Israël. Ils n’attendent rien de moins de Téhéran,
lors du prochain cycle de négociations, que des concessions
symboliques et rien du tout, en ce qui concerne la réduction de ses
travaux sur l’arme nucléaire.
Cependant,
l’Administration Obama apparaît avoir opté pour cette orientation, même
si c’est la première fois depuis l’éclatement de
la révolte arabe en décembre 2010, que les Etats-Unis laisser aller
une crise majeure au Moyen-Orient et permettre à ses deux principaux
rivaux au Moyen-Orient, Moscou et Téhéran, en prendre la
charge.
Le 31
mai, Debkafile révélait en exclusivité, le 31 mai, que le Président
Barack Obama avait proposé au Président Valdimir Poutine
la création d’une vaste force de 5000 observateurs internationaux en
Syrie, dont la plupart seraient Russes, afin de sauvegarder le stock
d’armes biologiques et chimiques d’Assad de tomber entre
les mains d’Al Qaeda et des rebelles syriens. Cette équipe composée
de troupes russes serait le bras opérationnel du futur « groupe de
contact ».
En ce
qui concerne Israël, ce plan a des connotations désastreuses. Au lieu
de restreindre l’extension de l’influence iranienne dans
la région, comme Obama l’a promis, il ouvre toute grande la porte à
l’Iran pour lui permettre carrément de démultiplier sa présence dans le
pays limitrophes – et encore en guerre avec Israël-
tout en, dans le même temps, se retirant d’un effort concentré pour
réduire la menace du programme nucléaire iranien.
Les
stratèges politiques et sécuritaires israéliens n’ont jamais pris en
compte que la conséquence de la révolte syrienne pourrait
être l’établissement d’une emprise toale iranienne sur Damas, en
partenariat avec la Russie. Effectivement, depuis 15 mois, ils insistent
sur le fait que le soulèvement syrien est la preuve du
succès de l’Amérique, dans l’entreprise visant à briser la
dangerosité de l’axe Téhéran-Damas-Hezbollah.
DEBKAfile Reportage spécial
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