Après la Belgique, la Grande Bretagne, la Suisse et la France, c’est en Californie du sud qu’un princesse arabe a été inculpée de trafic d’être humain – le terme politiquement correct pour parler d’esclavage lorsque les auteurs sont musulmans.
Meshael Alayban, 42 ans (photo) est une des femmes du prince saoudien Abdulrahman bin Nasser bin Abdulaziz al Saud. Elle a été arrêtée à Irvine dans une de ses propriétés après qu’une de ses esclaves, une kenyane, a réussi à s’échapper et a raconter son aventure aux passagers du bus dans lequel elle a réussi à monter.
Elle a expliqué – et c’est toujours le même scénario – avoir été recrutée au Kenya en 2012 pour aller travailler en Arabie Saoudite, 8 heures par jour, 5 jours par semaine, pour un salaire de 1 600 dollars par mois.
En arrivant en Arabie Saoudite, son passeport lui a été immédiatement confisqué, et elle a été forcée à travailler dans des conditions inhumaines, avec interdiction de partir.
“Ce n’est pas un conflit sur l’exécution d’un contrat,” a déclaré le procureur Tony Rackauckas, “c’est garder quelqu’un captif contre sa volonté.”
Le juge a fixé la caution d’Alayban à 5 millions de dollars, lui a imposé de porter un GPS, et lui a interdit de quitter le comté sans autorisation. Cependant, elle ne s’est pas présenté au tribunal hier mercredi 10 juillet.
Le procureur a donc demandé au juge de refuser toute caution, ou de la fixer à 20 millions de dollars, expliquant qu’il y a peu de chances qu’une somme, aussi élevée soit-elle, garantisse qu’une princesse saoudienne se présentera devant la cour. Il a ajouté que le consulat d’Arabie saoudite a déjà proposé de couvrir la caution d’un million de dollars exigée juste après l’arrestation de la princesse.
Selon la police, Alayban et sa famille sont arrivés aux Etats Unis en mai dernier avec la kenyane et quatre autres esclaves Philippines.
Au lieu d’un salaire de 1 600 dollars pour 8 heures de travail par jour, 5 jours par semaine, la victime s’est retrouvée obligée de cuisiner, de nettoyer et de faire d’autres tâches domestiques pendant 16 heures par jour, 7 jours par semaine, et fut payée 220 dollars par mois, a précisé le procureur. Elle a même été obligée de servir d’autres personnes dans quatre appartements différents situés dans le même immeuble, à laver la vaisselle, cuisiner, nettoyer, faire le repassage et le lavage.
Il est important ici de rappeler une notion essentielle, que j’ai déjà développé dans les autres cas d’esclavages découverts en Europe, et que les petits cerveaux des journalistes des grands médias n’ont pas la vivacité de relever.
Comme tous les princes saoudiens assis sur des champs de pétrole, Meshael Alayban et son mari, Abdulrahman bin Nasser bin Abdulaziz al Saud, sont richissimes au delà de toute notion européenne.
Pourquoi, dans ce cas, ne pas avoir respecté l’engagement de verser à la femme de ménage les 1 600 dollars par mois convenus et d’avoir « gratté » à 220 dollars ? L’écart est de 16 000 dollars par an, alors que, explique le procureur, 5 millions de dollars de caution ne seront pas assez élevés pour forcer la princesse saoudienne à se présenter au tribunal.
Pourquoi, lorsqu’un million de dollars représentent pour ces saoudiens à peu près 1 000 euros pour nous autres, ne pas s’entourer de personnel de maison de premier rang, qui offriront une qualité de service qu’une kenyane épuisée par 16 heures de travail ne pourra jamais offrir ?
Je n’ai pas interrogé cette princesse pour connaître ses motifs, mais je peux aisément les deviner : cela va du besoin d’imposer un rapport d’esclave à maitre avec ses employés, à l’envie d’humilier son serviteur par tradition barbare, ou peut-être, même, par incapacité de concevoir un rapport sur des bases psychologiques différentes avec du personnel de maison.
Toujours est-il que ce nouveau témoignage est la partie cachée de l’iceberg : des milliers d’esclaves sont employés dans les pays du Golfe, en Arabie Saoudite, et au Qatar chéri des diplomates français, dans un mélange d’indifférence et d’impuissance du reste du monde, qui regarde ailleurs.
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