Si le camp du gouvernement syrien devait perdre la lutte contre l’opposition armée, la fin du pays en tant qu´État serait proclamée. Telle la Libye, désormais aux mains des seigneurs de guerre, dont le régime en tant qu´ État de droit n’est plus qu’une fiction. « Failed States », les Etats qui ont échoué, ainsi les appelle-t-on dans le jargon impérialiste, seulement on tait les raisons à cause desquelles ces Etats ont été amenés à l’échec.
L´ opposition armée syrienne n’est en aucun cas une armée de libération populaire. La seule appellation « opposition armée » est un euphémisme. En vérité, il s´agit de rebelles, qui du reste ne sont pas du tout des rebelles, de mercenaires, pour la plupart étrangers, qui se sont rendus en Syrie suivant leurs désirs criminels et leur fanatisme religieux afin de détruire un état séculaire. Ces escadrons de la mort, recrutés par les puissances occidentales et certains pays arabes n’ont jamais eu un quelconque rapport avec l’opposition civile, qui s’est soulevée au cours de la révolte arabe contre l’autocratie et les mesures néo-libérales et insupportables dictées par le FMI.
Vu ainsi, c’est un avantage essentiel pour les défenseurs d’un état de droit en Syrie, à savoir que ces groupuscules de mercenaires se battent déjà entre eux, ce qui réduit davantage leurs chances, qui s’amenuisent très vite, de défaire de manière définitive les troupes gouvernementales. Le paroxysme actuel des escarmouches qui ont lieu entre les membres de cette alliance anti-Assad fut l’exécution perfide de l’un des commandants principaux de l’Armée Syrienne Libre (ASL) par des combattants de la filiale Al-Qaïda : « Etat islamique en Irak ».
C’est ce qui a conduit à des affrontements entre l’ASL et les Irakiens que le quotidien allemand « Der Spiegel » avait couvert sous le titre suivant : « Combats entre rebelles et djihadistes. » En réalité, ces « rebelles » sont eux-mêmes dans leur écrasante majorité des djihadistes. Car, l’ASL a également pour but l’établissement d’un califat pour la période qui suivra le règne d’Assad. La différence entre les révoltés et les guerriers de Dieu sert à dissimuler le fait que les puissances honorables occidentales, dans leur combat contre l’alliance « Axe de résistance » formée par la Syrie, l’ Iran et le Hezbollah, se sont alliées à des terroristes islamistes.
Les querelles entre ces bandes armées, désormais étalées au grand jour, sont l’expression de la frustration engendrée par le déroulement de la révolte, qui semble plutôt ne pas tourner à leur avantage. Voilà qui devrait donner un nouvel essor à toutes les forces internes et externes, qui interviennent en faveur d’une solution politique du conflit. Sont également concernées toutes les branches de l’opposition qui désapprouvent une intervention militaire étrangère ainsi qu’un élargissement du conflit sur le plan religieux. Même en Occident, on devrait finir par se rendre compte que la stratégie consistant à procéder à un changement de régime par la violence a échoué.
Source : Junge Welt
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