Le dernier ouvrage de Jacques Attali, « Urgences françaises », développe l’idée d’une nécessité pour la France de s’adapter au plus vite aux contingences du nouvel ordre mondial en marche. Il est vrai que de nombreuses mesures fleurissent dans ce domaine. C’est particulièrement le cas de l’ONU qui, depuis quelques années, s’est lancée dans la mise en forme d’une « Assemblée parlementaire des Nations unies » (APNU). Il faut bien comprendre que la situation politique actuelle est le résultat d’un long travail de fond. Un idéal messianique promouvant la mise en commun de toutes les ressources des pays au sein d’une gouvernance planétaire nécessite l’instauration d’un Parlement mondial.
À l’origine, le projet fut lancé par le World Federalist Movement (WFM) en 1992, sous la plume du Canadien Dieter Heinrich : « The Case for a United Nations Parliamentary Assembly » (« Les arguments en faveur d’une Assemblée parlementaire des Nations unies »). Cet institut, créé en 1947, proclame clairement dans sa déclaration de Montreux sa volonté d’un gouvernement fédéral mondial avec « la limitation des souverainetés nationales », « le transfert à la Confédération des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire », « la création d’une force armée supranationale » et « la formation d’unions régionales » [PDF].
Fort de cet acquis et du soutien apporté, entre autres, par le Forum du millénaire en 2000 à New York, il a été décidé de créer en 2003 un « Comité pour une ONU démocratique », dans sa version allemande « Komitee für eine demokratische UNO » (KDUN). C’est ce comité, siégeant à Berlin, qui pilote les développements favorisant cette Assemblée parlementaire mondiale (APNU). Dans ses statuts, le KDNU défend le principe des intégrations continentales et l’émergence d’une société cosmopolite permettant une fédération planétaire [PDF]. Dirigé par Andreas Bummel, auteur d’un ouvrage bilingue anglais/allemand en faveur du Parlement mondial (Internationale Demokratie entwickeln), cet ancien membre du Parti libéral allemand (FDP) est soutenu dans sa mission par quatre instituts : « Démocratie globale », « WFM », « Société internationale des peuples menacés » (défense des minorités) et « Vision 2020, Ltd. » (ONG anglaise).
Le KDUN bénéficie de relais multiples. Le Parlement européen lui a apporté son soutien, en 2008, par la voix de son président Hans-Gert Pöttering. Cet appui est rehaussé par l’action du député allemand au Parlement européen Jo Leinen, membre directeur du KDNU, qui cumule des activités diverses œuvrant dans la même direction mondialiste. En effet, il préside le « Mouvement européen international » favorable à la fédéralisation du continent, institut fondé à l’origine par Józef Retinger (voir notre article « Qui connaît Józef Retinger ? »). Sans pouvoir tout citer, nous pouvons relever aussi, au sein du comité directeur du KDUN, la participation du politicien Armin Laschet. Membre du comité directeur du « Prix Charlemagne » (comme Hans-Gert Pöttering), il est à l’origine de l’élaboration d’un rapport adopté par le Parlement européen, en 2004, appelant à donner à l’Union européenne un siège permanent au Conseil de sécurité. Afin de mieux comprendre l’importance de ce maillage étroit où nous retrouvons de véritables « dynasties », nous rappelons le rôle éminent de la famille Giscard d’Estaing en faveur du mondialisme, avec en particulier Olivier Giscard d’Estaing (frère de Valéry) qui, président du Comité d’action pour un Parlement mondial (COPAM), a rejoint l’APNU afin d’appuyer ses ambitions.
Enfin, n’oublions pas le rôle de l’Église conciliaire qui, depuis Vatican II (et même un peu avant, avec Pie XII [PDF]), a joint ses forces et son influence au service du nouvel ordre mondial. En 2009, la publication de l’encyclique de Benoît XVI, « Caritas in veritate », appelle à l’instauration d’une « véritable Autorité politique mondiale » travaillant en liaison avec les Nations unies animées de principes maçonniques. Cette encyclique a reçu le soutien complet d’une étude du KDUN [PDF] estimant que ses principes sont « pleinement en harmonie avec la doctrine papale ».
« Étonnant, non ? » comme l’aurait dit le regretté Pierre Desproges
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