Ça faisait longtemps que je voulais découvrir le Gévaudan. Parce que l’histoire de la fameuse « Bête » qui y avait sévi au XVIIIe siècle me passionnait. Nous revenions de Montpellier avec des amis et, sur la route de Paris, avions décidé de passer la journée dans cette région peu connue. Histoire de se plonger un peu dans la France de jadis.
Preuve que le monstre avait marqué l’histoire régionale, des statues de la Bête surgissaient ici et là, au gré de notre ballade. Nous pûmes visiter un musée fort bien conçu, relatant l’horrible affaire semée de tant de cadavres. Les petites routes traversaient un paysage presque inchangé depuis l’époque des rois, transformant cette virée en retour aux sources.
Et puis, nous nous arrêtâmes dans la petite localité de Marvejols. 5.000 âmes, un passé à la fois médiéval et industriel. C’est là que, par hasard, deux chambres s’étaient trouvées disponibles pour la nuit.
Nous étions au cœur de la France profonde, prêts à respirer l’air pur s’engloutissant dans des ruelles abandonnées : en effet, la ville paraissait léthargique, comme après une catastrophe. Elle ressemblait en cela à toutes nos bourgades de France un dimanche après midi. Volets fermés, pas un chat dans la rue. Et là, ce fut le choc.
Nous ne nous attendions pas à cela. Toute – je dis bien toute – la population que nous croisions en marchant n’était visiblement pas française. Je dis visiblement mais j’aurais pu dire auditivement ! Outre de vieilles femmes voilées de la tête au pied qui conversaient et riaient en bas des maisons du XIXe siècle, on entendait moult dialectes arabisants. Des grappes de gamins, vaguement turcs, traînassaient non loin d’un kebab. C’était l’Orient, c’était le Constantinois à portée de chez vous. Le sentiment incroyable d’être au milieu d’un pays étranger sans avoir pris de billet d’avion… alors que nous étions dans l’univers le plus français qui soit ! Ce n’était pas le fait de rencontrer des étrangers sur notre chemin qui était stupéfiant, c’était d’en trouver autant à cet endroit ! Mais que faisaient-ils donc là ?
Depuis ce jour, j’ai compris que le Grand Remplacement n’était plus forcément « en cours » mais, dans nombre de localités, déjà quasiment effectif.
Au temps lointain où Jean Raspail écrivait son terrible roman, en 1973, l’invasion migratoire n’était qu’une prophétie. La France était encore bercée par les Lundis au soleil, par une prospérité jamais vue dans toute son histoire. De Gaulle avait stabilisé la République et donné son indépendance à la France. Pompidou avait géré en bon père de famille. En 1973, imaginer qu’un jour Marvejols deviendrait ce Marvejols n’était pas pensable. Oui, il y avait bien le père Le Pen et son bandeau de pirate pour essayer de nous faire peur. Mais personne ne croyait vraiment à ce groupuscule qu’on appelait FN.
40 ans après, en passant par Marvejols, nous avons vécu la fin de l’Empire romain. En direct et sans bruit
Preuve que le monstre avait marqué l’histoire régionale, des statues de la Bête surgissaient ici et là, au gré de notre ballade. Nous pûmes visiter un musée fort bien conçu, relatant l’horrible affaire semée de tant de cadavres. Les petites routes traversaient un paysage presque inchangé depuis l’époque des rois, transformant cette virée en retour aux sources.
Et puis, nous nous arrêtâmes dans la petite localité de Marvejols. 5.000 âmes, un passé à la fois médiéval et industriel. C’est là que, par hasard, deux chambres s’étaient trouvées disponibles pour la nuit.
Nous étions au cœur de la France profonde, prêts à respirer l’air pur s’engloutissant dans des ruelles abandonnées : en effet, la ville paraissait léthargique, comme après une catastrophe. Elle ressemblait en cela à toutes nos bourgades de France un dimanche après midi. Volets fermés, pas un chat dans la rue. Et là, ce fut le choc.
Nous ne nous attendions pas à cela. Toute – je dis bien toute – la population que nous croisions en marchant n’était visiblement pas française. Je dis visiblement mais j’aurais pu dire auditivement ! Outre de vieilles femmes voilées de la tête au pied qui conversaient et riaient en bas des maisons du XIXe siècle, on entendait moult dialectes arabisants. Des grappes de gamins, vaguement turcs, traînassaient non loin d’un kebab. C’était l’Orient, c’était le Constantinois à portée de chez vous. Le sentiment incroyable d’être au milieu d’un pays étranger sans avoir pris de billet d’avion… alors que nous étions dans l’univers le plus français qui soit ! Ce n’était pas le fait de rencontrer des étrangers sur notre chemin qui était stupéfiant, c’était d’en trouver autant à cet endroit ! Mais que faisaient-ils donc là ?
Depuis ce jour, j’ai compris que le Grand Remplacement n’était plus forcément « en cours » mais, dans nombre de localités, déjà quasiment effectif.
Au temps lointain où Jean Raspail écrivait son terrible roman, en 1973, l’invasion migratoire n’était qu’une prophétie. La France était encore bercée par les Lundis au soleil, par une prospérité jamais vue dans toute son histoire. De Gaulle avait stabilisé la République et donné son indépendance à la France. Pompidou avait géré en bon père de famille. En 1973, imaginer qu’un jour Marvejols deviendrait ce Marvejols n’était pas pensable. Oui, il y avait bien le père Le Pen et son bandeau de pirate pour essayer de nous faire peur. Mais personne ne croyait vraiment à ce groupuscule qu’on appelait FN.
40 ans après, en passant par Marvejols, nous avons vécu la fin de l’Empire romain. En direct et sans bruit
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