L'affaire de la NSA est loin d'être terminée. Le Monde a publié un article ce lundi dans lequel il affirme que les Français étaient massivement espionnés. Laurent Fabius n'a visiblement pas apprécié et a décidé de convoquer "immédiatement" l'ambassadeur américain à Paris. "Ce type de pratiques entre partenaires qui portent atteinte à la vie privée est totalement inacceptable. Il faut s'assurer, très rapidement, qu'en tout cas elles ne sont plus pratiquées", a expliqué le ministre. Une convocation qui devrait donc faire des vagues. Et ce n'est pas fini. Depuis quelques heures, la classe politique réagit à ces révélations.
Manuel Valls est revenu sur cette affaire ce lundi matin sur Europe 1. "Les révélations du Monde (...) sont évidemment, telles qu'elles apparaissent (...), choquantes et vont appeler des explications précises des autorités américaines dans les heures qui viennent", a indiqué le ministre de l'Intérieur. "Si un pays ami, si un pays allié, espionne la France ou espionne d'autres pays européens c'est totalement inacceptable" a-t-il ajouté.
La polémique redémarre
Le ministre de l'Intérieur a donc demandé des explications car l'affaire est aujourd'hui relancée. Selon Le Monde, l'agence américaine de renseignement a intercepté de façon massive les communications téléphoniques des citoyens français. Le journal en a pour preuve des documents de l'ancien consultant de la NSA, Edward Snowden. Plus précisément, sur une période de trente jours, entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013, 70,3 millions d'enregistrements de données téléphoniques des Français ont été effectués par la NSA. Une véritable intrusion à grande échelle.
"La preuve la plus récente de cet espionnage apparaît dans un document daté du mois d'avril 2013 au détour d'une page d'un manuel d'utilisation du programme Prism, dévoilé par Edward Snowden, qui explique, en 41 pages, aux analystes de la NSA comment se servir de cet outil destiné à la collecte des données sur les serveurs des grands fournisseurs d'accès américain tels que Microsoft, Yahoo, Facebook ou Google" peut-on lire dans le journal.
Une méthode d'écoute bien rodée
La NSA dispose de plusieurs modes de collecte, indique Le Monde. Quand certains numéros de téléphone sont utilisés dans l'Hexagone, ils activent un signal qui déclenche automatiquement l'enregistrement de certaines conversations. Cette surveillance récupère également les SMS et leur contenu en fonction de mots-clés. Enfin, de manière systématique, la NSA conserve l'historique des connexions de chaque cible, précise le journal du soir. A en croire Le Monde, les services secrets américains se sont fortement intéressés aux adresses de messagerie Wanadoo et Alcatel-Lucent.
"Au détour d'une liste de 35 exemples d'adresses choisies pour montrer l'intérêt de cette recherche élargie, on découvre ainsi que la NSA s'est intéressée de très près, du 1er au 31 janvier 2013, à tout ce qui est lié à wanadoo.fr et alcatel-lucent.com" est-il indiqué. Les techniques utilisées pour cet espionnage de masse apparaissent sous les codes "DRTBOX" et WHITEBOX". Leurs caractéristiques ne sont pas connues, selon Le Monde, mais on sait que grâce au premier code, 62,5 millions de données téléphoniques sont collectés en France du 10 décembre 2012 au 8 janvier 2013 et que le second permet d'enregistrer sur la même période 7,8 millions d'éléments.
Les documents donnent suffisamment d'explications pour penser que les cibles de la NSA concernent aussi bien des personnes suspectées de liens avec des activités terroristes que des individus visés pour leur simple appartenance au monde des affaires, de la politique ou à l'administration française. Le graphique de la NSA montre une moyenne d'interceptions de 3 millions de données par jour avec des pointes à presque 7 millions les 24 décembre 2012 et 7 janvier 2013, précise le quotidien. Sollicitées par Le Monde, les autorités américaines n'ont pas commenté ces documents qu'elles considèrent comme "classifiés".
Mais la positon ferme de la France va sans doute contraindre les Etats-Unis à sortir de leur silence. A moins que Barack Obama ne sous-estime encore volontairement la portée des actes de la NSA. A noter, toutefois, qu'avec le programme Echelon effectuant lui aussi des écoutes depuis déjà deux décennies, il n'y a finalement presque plus d'effet de surprise...
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Sûr que les américains doivent trembler, on s'est entraîné au Mali, Hollande aurait bien voulu aussi le faire en Syrie, mais les Américains et les Russes l'ont privé de ce plaisir. Bon, une fois le Charles de Gaulle réparé et opérationnel, c'est-à-dire d'ici quelques mois si tout va bien, ils ont intérêt à faire attention.
Braquons les projecteurs sur la NSA et les E.U, cela détournera l'attention de la calamiteuse affaire Léonarda.
Convoquer un ambassadeur des E.U., voilà qui va redorer un peu l'image de la France à l'international.
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