Alors que nous sommes sur le point de marquer le 40e anniversaire des attaques terroristes du village olympique de Munich, dans lequel 11 athlètes israéliens ont été tués par des terroristes palestiniens, il est un véritable paradoxe de voir Israël exclus de la première réunion du Forum Global antiterroriste.
Cette initiative, dirigée par les États-Unis, en présence de 29 pays et de l’Union européenne, a eu lieu le mois dernier dans un effort pour améliorer la coordination des politiques antiterroristes au niveau mondial. Pourquoi n’a t-on pas invité Israël ? La réunion s’est tenue à Istanbul et personne ne voulait « provoquer » l’hôte, le gouvernement islamiste du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan.
Pire encore, en juillet, le forum a organisé sa première rencontre des victimes du terrorisme. Non seulement Israël a été exclue, mais les victimes israéliennes n’avaient pas leur place dans ses discours officiels. Quand on voit des attaques terroristes meurtrières telles que la récente en Bulgarie, en ciblant les touristes tout simplement parce qu’ils étaient israéliens, la marginalisation d’Israël est totalement inacceptable.
Etant moi-même victime du terrorisme, qui a eu la chance de survivre à une attaque à la voiture piégée, je ne peux pas comprendre ou justifier la marginalisation des autres victimes du terrorisme uniquement pour des raisons politiques. Si l’on extrapole l’expérience d’Israël sur la Grande-Bretagne, cela voudrait dire que dans les 12 dernières années environ 11 000 citoyens britanniques auraient trouvé la mort et 60 000 auraient été blessés dans des attentats terroristes. Dans le cas des États-Unis, les chiffres auraient été de 65 000 morts et 300 000 blessés. La souffrance d’Israël est loin d’être négligeable.
Elle est encore plus poignante si l’on considère la volonté d’Israël de faire face au terrorisme et de l’expérience pratique qu’il a acquise pour le vaincre. Israël a beaucoup à apporter dans ce domaine et tout le monde a beaucoup à apprendre si nous voulons vraiment vaincre les terroristes.
Fiamma Nirenstein, la vice-présidente de la commission des affaires étrangères de la Chambre des députés italienne (et membre de l’Initiative des Amis d’Israël) a fait une proposition qui est aussi juste qu’intéressante: organiser une minute de silence lors des Jeux olympiques de Londres en mémoire du massacre de 1972. Se souvenir, c’est important, d’abord, pour les victimes, mais aussi parce que beaucoup d’Européens ont adopté une mauvaise attitude envers le terrorisme palestinien après l’attaque de Munich. Les coupables qui ont été arrêtés ont été ensuite relâchés discrètement plus tard par crainte de nouvelles attaques. Et à cause de cette peur initiale, les terroristes avaient leur liberté pour profiter de la situation et faire pression pour plus de récompenses.
J’ai connu le terrorisme de première main. Beaucoup de mes amis et quelques collègues politiques ont été tués par des terroristes dont le seul mérite était d’avoir une cagoule, un pistolet ou une bombe. Néanmoins, même dans les moments les plus difficiles, j’ai toujours cru que la faiblesse et l’apaisement sont les mauvais choix. Le terrorisme n’est pas un phénomène naturel, il ne se produit pas spontanément ; ce n’est pas quelque chose d’éthéré. Il peut et doit être combattu en utilisant tous les outils fournis par le droit et la démocratie – et, surtout, il peut être vaincu s’il y a la volonté de le vaincre. Israël a fourni une preuve suffisante qu’il possède cette volonté, depuis que sa propre existence est en jeu.
Marginaliser ou isoler Israël afin d’éviter d’irriter la Turquie est une grosse erreur. Bien que les élections en Tunisie, en Libye et en Egypte sont quelque chose de nouveau et prometteur pour la région, la Syrie est plongée dans la guerre civile et il y a un danger que le plus grand arsenal d’armes chimiques de la région devienne hors de contrôle et accessible à tous – comme cela s’est produit avec les lances-missiles portables anti-aériens, qui ont disparu après la chute du colonel Kadhafi.
En Egypte, la montée de l’islamisme menace la stabilité économique et politique.
Le Hezbollah est encore au Liban, en gardant en vie son objectif d’éliminer Israël, tout comme les membres du Hamas dans la bande de Gaza.
En dépit des sanctions, l’Iran va de l’avant avec le développement d’une bombe nucléaire, dans ses efforts pour devenir le leader régional et exporter son idéologie islamiste et révolutionnaire aussi largement que possible. Il y a également d’autres domaines qui touchent directement l’Europe, tels que la région du Sahel en Afrique, au sud du Sahara, qui est en train de voir naître la domination d’Al-Qaïda.
L’isolement ne rend pas seulement Israël plus faible face à ses ennemis, mais aussi tous les Occidentaux. Et les praticiens du terrorisme ne savent que trop bien comment exploiter nos différences.
Se souvenir de Munich, 40 ans après, devrait être un rappel utile de nos réussites et échecs. Cela devrait nous aider à améliorer nos capacités collectives face au terrorisme. Israël est la clé dans cette lutte. Israël est une partie de l’Occident. Israël n’est pas le problème, il fait partie de la solution. Nous allons devenir le problème si nous continuons de geler Israël, le pays le plus touché par le terrorisme et, éventuellement, celui qui sait le mieux comment le vaincre.
Par Jose Maria Aznar -Article original en anglais
Cette initiative, dirigée par les États-Unis, en présence de 29 pays et de l’Union européenne, a eu lieu le mois dernier dans un effort pour améliorer la coordination des politiques antiterroristes au niveau mondial. Pourquoi n’a t-on pas invité Israël ? La réunion s’est tenue à Istanbul et personne ne voulait « provoquer » l’hôte, le gouvernement islamiste du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan.
Pire encore, en juillet, le forum a organisé sa première rencontre des victimes du terrorisme. Non seulement Israël a été exclue, mais les victimes israéliennes n’avaient pas leur place dans ses discours officiels. Quand on voit des attaques terroristes meurtrières telles que la récente en Bulgarie, en ciblant les touristes tout simplement parce qu’ils étaient israéliens, la marginalisation d’Israël est totalement inacceptable.
Etant moi-même victime du terrorisme, qui a eu la chance de survivre à une attaque à la voiture piégée, je ne peux pas comprendre ou justifier la marginalisation des autres victimes du terrorisme uniquement pour des raisons politiques. Si l’on extrapole l’expérience d’Israël sur la Grande-Bretagne, cela voudrait dire que dans les 12 dernières années environ 11 000 citoyens britanniques auraient trouvé la mort et 60 000 auraient été blessés dans des attentats terroristes. Dans le cas des États-Unis, les chiffres auraient été de 65 000 morts et 300 000 blessés. La souffrance d’Israël est loin d’être négligeable.
Elle est encore plus poignante si l’on considère la volonté d’Israël de faire face au terrorisme et de l’expérience pratique qu’il a acquise pour le vaincre. Israël a beaucoup à apporter dans ce domaine et tout le monde a beaucoup à apprendre si nous voulons vraiment vaincre les terroristes.
Fiamma Nirenstein, la vice-présidente de la commission des affaires étrangères de la Chambre des députés italienne (et membre de l’Initiative des Amis d’Israël) a fait une proposition qui est aussi juste qu’intéressante: organiser une minute de silence lors des Jeux olympiques de Londres en mémoire du massacre de 1972. Se souvenir, c’est important, d’abord, pour les victimes, mais aussi parce que beaucoup d’Européens ont adopté une mauvaise attitude envers le terrorisme palestinien après l’attaque de Munich. Les coupables qui ont été arrêtés ont été ensuite relâchés discrètement plus tard par crainte de nouvelles attaques. Et à cause de cette peur initiale, les terroristes avaient leur liberté pour profiter de la situation et faire pression pour plus de récompenses.
J’ai connu le terrorisme de première main. Beaucoup de mes amis et quelques collègues politiques ont été tués par des terroristes dont le seul mérite était d’avoir une cagoule, un pistolet ou une bombe. Néanmoins, même dans les moments les plus difficiles, j’ai toujours cru que la faiblesse et l’apaisement sont les mauvais choix. Le terrorisme n’est pas un phénomène naturel, il ne se produit pas spontanément ; ce n’est pas quelque chose d’éthéré. Il peut et doit être combattu en utilisant tous les outils fournis par le droit et la démocratie – et, surtout, il peut être vaincu s’il y a la volonté de le vaincre. Israël a fourni une preuve suffisante qu’il possède cette volonté, depuis que sa propre existence est en jeu.
Marginaliser ou isoler Israël afin d’éviter d’irriter la Turquie est une grosse erreur. Bien que les élections en Tunisie, en Libye et en Egypte sont quelque chose de nouveau et prometteur pour la région, la Syrie est plongée dans la guerre civile et il y a un danger que le plus grand arsenal d’armes chimiques de la région devienne hors de contrôle et accessible à tous – comme cela s’est produit avec les lances-missiles portables anti-aériens, qui ont disparu après la chute du colonel Kadhafi.
En Egypte, la montée de l’islamisme menace la stabilité économique et politique.
Le Hezbollah est encore au Liban, en gardant en vie son objectif d’éliminer Israël, tout comme les membres du Hamas dans la bande de Gaza.
En dépit des sanctions, l’Iran va de l’avant avec le développement d’une bombe nucléaire, dans ses efforts pour devenir le leader régional et exporter son idéologie islamiste et révolutionnaire aussi largement que possible. Il y a également d’autres domaines qui touchent directement l’Europe, tels que la région du Sahel en Afrique, au sud du Sahara, qui est en train de voir naître la domination d’Al-Qaïda.
L’isolement ne rend pas seulement Israël plus faible face à ses ennemis, mais aussi tous les Occidentaux. Et les praticiens du terrorisme ne savent que trop bien comment exploiter nos différences.
Se souvenir de Munich, 40 ans après, devrait être un rappel utile de nos réussites et échecs. Cela devrait nous aider à améliorer nos capacités collectives face au terrorisme. Israël est la clé dans cette lutte. Israël est une partie de l’Occident. Israël n’est pas le problème, il fait partie de la solution. Nous allons devenir le problème si nous continuons de geler Israël, le pays le plus touché par le terrorisme et, éventuellement, celui qui sait le mieux comment le vaincre.
Par Jose Maria Aznar -Article original en anglais
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