« Pourquoi notre gouvernement a-t-il décidé d’accroître son aide aux opposants au régime d’Assad en Syrie ? » C’est à cette question que le Révérend Dr Peter Mullen – un prêtre anglican qui s’est fait connaître en osant braver le politiquement correct – consacre son blogue du Daily Telegraph de Londres. Pour lui, la réponse tient en deux mots, le politiquement correct. « Dans la manière dont l’Occident aborde le problème syrien, le politiquement correct l’emporte sur la réalité ».
« La réponse, explique le Révérend Peter Mullen, réside dans le cliché, le sentimentalisme et le rêve, dans une perception déformée de ce qui se passe réellement là-bas. Ce qui domine est une vision romantique de démocrates idéalistes et pleins d’espoir – l’illusion est renforcée s’ils peuvent être décrits comme “jeunes” –, qui sacrifient courageusement leurs vies (et leurs forfaits de téléphones portables) contre le brutal dictateur Assad.
Assad est sûrement un sale individu, mais beaucoup de ses opposants ne sont certainement pas blancs comme neige ; beaucoup d’entre eux sont peut-être même bien pires. Les “activistes” – comme la BBC, toujours experte en euphémisme, qualifie les opposants d’Assad – ne sont pas du tout des démocrates pleins d’espoir. La réalité est que l’opposition à Assad est largement un soulèvement de militants sunnites, dont l’objectif n’est pas simplement de chasser le méchant dictateur, mais d’exterminer tous ceux qui ne partagent pas leurs vues extrémistes : en particulier les Alaouites, les Druzes et les chrétiens ».
Le Révérend Peter dénonce la manière dont la presse dissimule systématiquement la réalité. « Est-ce que personne n’a remarqué qu’il y a, à travers toute l’Afrique du Nord et tout le Moyen Orient, un soulèvement musulman fondamentaliste et violent, que ceux qui vivent dans une béate ignorance exaltent comme “le printemps arabe” ? La Libye et l’Égypte sont en proie au chaos. Des forces plus obscures que toutes celles qu’imaginent la BBC et le Guardian sont en train de saisir les rênes du pouvoir et, avec le temps, elles feront peser sur la paix du monde une menace beaucoup plus grave que celle que représentaient des gens comme Kadhafi ou Assad.
En outre, la révolution n’est pas confinée à l’Afrique du Nord et au Moyen Orient. Nous devons aussi observer ce qui est en train de se passer au Soudan et en Somalie, au Mali, au Yémen, au Nigéria et dans une demi-douzaine d’autres foyers d’instabilité.
Le fait est que, tous les deux ou trois cents ans, il y a une révolte islamiste militante. Elle doit être vaincue. Elle a été vaincue à la bataille de Poitiers, à Lépante, à Malte. Il y a quelques siècles seulement, ils étaient aux portes de Vienne. Et si nous n’agissons pas de manière décisive, ils y seront bientôt de nouveau ».
Et le blogueur anglican de conclure : « Ce politiquement correct nous perdra ».
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