Le père jésuite Paolo Dall’Oglio affirme, aujourd’hui jeudi 23 août, que, toujours selon lui, le Proche-Orient attendrait du pape – qui sera au Liban en septembre prochain – qu’il appelle, selon l’affirmation du père jésuite, au respect du pluralisme religieux.
Le Pape n’est pas assez ferme vis a vis de l’islam car en tant que représentant suprême des chretiens ne devrait-il pas exiger leur securité et le respect du libre-exercice du culte chrétien de même que les musulmans jouissent de ces droits en occident ?
Au lieu de ca, c’est le silence radio quand les chrétiens se font massacrer au nom d’Allah, pourtant ça avait bien commencé avec son discours de Ratisbonne , pourquoi le renier?
Le christianisme doit se regénérer et proclamer haut et fort ses valeurs civilisatriçes judeo-chrétiennes face a un islamisme des ténèbres conquérant.
Il y a un gros travail de remise en question et de reconquête qui s’impose à l’Eglise qui doit montrer le chemin de la Foi salvatrice pour le salut de l’humanité.
Lettre à sa Sainteté le Pape
De la part de religieux membres des Eglises orientales, de politiciens et de partis politiques chrétiens libanais et d’associations culturelles chrétiennes.
Très Saint-Père,
C’est avec une joie immense que les Chrétiens d’Orient apprennent votre visite prochaine au Liban. Il s’agit sans aucun doute d’une visite apostolique pleine de promesses et d’espoir pour tous.
Les échos des préparatifs annoncent déjà beaucoup d’engagement de la part du Vatican, un véritable intérêt pour le Liban, et une série de bonnes intentions qui nous vont droit au cœur.
Parmi ces bonnes intentions, nous n’avons pu que noter le projet de Votre Sainteté de suivre des cours de langue afin de pouvoir Vous adresser à nous en quelques mots d’arabe.
L’effort est louable certes. Cependant, quelques mots en notre langue sacrée et surtout identitaire nous auraient touché avec bien plus de profondeur et de sentiments.
Très Saint-Père, le syriaque que nous entendons tous les dimanches dans nos modestes chapelles de montagne, dans nos églises de quartier et sur les autels des monastères, portent dans nos cœurs la résonance de notre passé, l’écho de nos martyrs, les prières de nos saints et la voix de nos aïeux.
Un Shlomo, un Qadish, un Barékh Mor de votre bouche seraient pour nous plus vastes et plus porteurs que toutes les grandes phrases en une autre langue.
Les Chrétiens de l’Orient martyr n’ont pas besoin de grandes paroles, mais juste de quelques mots dans lesquelles raisonnerait encore la voix de Saint Maron, Saint Ephrem, Saint Charbel, Mar Estéphanos Douaihy, Saint Nemtalla et Sainte Rafqa.
Notre langue syriaque n’est autre que l’araméen chrétien. Elle est donc par essence chrétienne et nous y tenons. Nos martyrs qui ont arrosé nos montagnes de leur sang l’ont pratiqué dans leur vie, leurs chants et leurs prières.
Elle est le témoin de notre identité et de notre culture. Elle est l’expression de notre foi en cette terre et en Jésus Christ.
Depuis la fondation du Collège Pontifical Maronite de Rome en 1584, notre langue a connu toutes sortes d’aléas. Vers les débuts du dit Collège, nos savants apprenaient et enseignaient le syriaque.
Les Sionite, Hesronite, Ecchellensis, Sciadrensis, Sciallac, Assemani, ont tenu les chaires de syriaque, d’arabe et d’hébreu dans les collèges et bibliothèques d’Europe.
Nos imprimeurs, comme Jacques Luna, ont imprimé les ouvrages en syriaque à Rome. Nos moines ont même fondé une imprimerie syriaque à Saint-Antoine-de-Qozhaya, au cœur du Liban, défiant l’Empire Ottoman.
Petit à petit, la Sainte-Eglise, cherchant une porte d’entrée vers le monde arabe, se mit à encourager les Syriaques maronites dans l’enseignement et l’usage de l’arabe. D’abord comme langue étrangère, puis de plus en plus comme vocable remplaçant le syriaque à l’intérieur même de la communauté.
En s’arabisant, les Maronites devaient œuvrer à l’évangélisation des peuples arabes. On délaissa de plus en plus les livres syriaques et l’on se lança dans l’impression d’ouvrage en arabe. Le syriaque, déjà éprouvé par l’épée de la dhimmitude, ne put résister longtemps à cet abandon filial.
Aujourd’hui, avec plus de quatre siècles de recul, nous constatons que les Arabes sont toujours musulmans malgré la traduction de tous les livres saints, de tous les livres de prière et de tous les chants maronites en langue arabe.
Aujourd’hui, avec plus de 420 ans d’expérience de cette politique, et avec la réduction du christianisme orientale à une peau de chagrin, nous constatons que les Chrétiens du Liban et d’Orient sont dépourvus de leur langue et amputés de leur identité.
L’invention du concept de l’arabité laïque vers la fin du XIX° siècle n’a nullement réussi à garantir leur existence ni le respect de leurs libertés.
En revanche, leur repère identitaire incarné par leur langue, s’est vu disparaître ne pouvant plus garantir la cohésion de leur diaspora avec leur montagne et leurs saintes vallées.
Si c’est l’ouverture sur l’Autre que nous recherchons en tant que Chrétiens, comment pourrions nous présenter ce que nous ignorons ? Dans la rencontre nous devrions nous ouvrir à l’Autre.
Dans l’accueil nous sommes supposés nous dévoiler et nous faire connaître.
Or nous ne nous reconnaissons pas nous-même. Nous ne pratiquons pas notre identité aussi clairement et franchement que notre concitoyen musulman. Il nous cherche encore et il est de notre devoir de l’éclairer.
Aujourd’hui, alors que les appels de plusieurs groupes se lèvent pour demander à l’Eglise et aux écoles chrétiennes, la restitution de l’enseignement du syriaque avec le catéchisme, vos paroles, très Saint-Père, pourraient contribuer avec force au réveil de notre riche culture endormie.
Un simple Shlomo, un Qadish, un Barékh Mor de votre part, très Saint-Père, réaliserait le vœu de notre saint de Hardin et de tous les autres saints qui nous ont demandé de ne jamais abandonner la langue de nos ancêtres.
Un grand nombre de jeunes et d’intellectuels souhaiteraient de votre part, ce grand signe d’espoir pour notre résurrection prochaine qui accompagnerait la renaissance du Liban.
Ce n’est pas seulement notre pays qui se trouve suspendu à vos lèvres, mais toutes les communautés chrétiennes d’Orient et toutes les Eglises syriaques de Syrie et de Mésopotamie.
En faisant part de notre dévouement et de nos sentiments les plus filiaux, nous vous remercions et vous attendons les cœurs pleins de joie, de foi et d’espoir.
Cette lettre ouverte a été publiée dans le quotidien libanais L’Orient-Le jour.
Mais ce même père jésuite admet – aussitôt – que la visite de Benoît XVI au Liban, prévue du 14 au 16 septembre, est très dangereuse parce que le gouvernement libanais actuel est d’une certaine façon encore lié au régime syrien. Donc il y a un problème sécuritaire immense, admet, en substance, le père Dall’Oglio. Le pape doit demander l’aide de quelques services secrets qui garantissent sa sécurité, car les services libanais ne suffisent pas dans la situation actuelle, avoue, en substance, le père Dall’Oglio.
C’est assez original, surtout de la part d’un prêtre conscient du péril en terre d’islam, d’appeler au respect du pluralisme religieux au Proche-Orient, tout en avouant que le pape risque de se faire assassiner au Liban…
Michel Garroté
Au lieu de ca, c’est le silence radio quand les chrétiens se font massacrer au nom d’Allah, pourtant ça avait bien commencé avec son discours de Ratisbonne , pourquoi le renier?
Le christianisme doit se regénérer et proclamer haut et fort ses valeurs civilisatriçes judeo-chrétiennes face a un islamisme des ténèbres conquérant.
Il y a un gros travail de remise en question et de reconquête qui s’impose à l’Eglise qui doit montrer le chemin de la Foi salvatrice pour le salut de l’humanité.
Lettre à sa Sainteté le Pape
De la part de religieux membres des Eglises orientales, de politiciens et de partis politiques chrétiens libanais et d’associations culturelles chrétiennes.
Très Saint-Père,
C’est avec une joie immense que les Chrétiens d’Orient apprennent votre visite prochaine au Liban. Il s’agit sans aucun doute d’une visite apostolique pleine de promesses et d’espoir pour tous.
Les échos des préparatifs annoncent déjà beaucoup d’engagement de la part du Vatican, un véritable intérêt pour le Liban, et une série de bonnes intentions qui nous vont droit au cœur.
Parmi ces bonnes intentions, nous n’avons pu que noter le projet de Votre Sainteté de suivre des cours de langue afin de pouvoir Vous adresser à nous en quelques mots d’arabe.
L’effort est louable certes. Cependant, quelques mots en notre langue sacrée et surtout identitaire nous auraient touché avec bien plus de profondeur et de sentiments.
Très Saint-Père, le syriaque que nous entendons tous les dimanches dans nos modestes chapelles de montagne, dans nos églises de quartier et sur les autels des monastères, portent dans nos cœurs la résonance de notre passé, l’écho de nos martyrs, les prières de nos saints et la voix de nos aïeux.
Un Shlomo, un Qadish, un Barékh Mor de votre bouche seraient pour nous plus vastes et plus porteurs que toutes les grandes phrases en une autre langue.
Les Chrétiens de l’Orient martyr n’ont pas besoin de grandes paroles, mais juste de quelques mots dans lesquelles raisonnerait encore la voix de Saint Maron, Saint Ephrem, Saint Charbel, Mar Estéphanos Douaihy, Saint Nemtalla et Sainte Rafqa.
Notre langue syriaque n’est autre que l’araméen chrétien. Elle est donc par essence chrétienne et nous y tenons. Nos martyrs qui ont arrosé nos montagnes de leur sang l’ont pratiqué dans leur vie, leurs chants et leurs prières.
Elle est le témoin de notre identité et de notre culture. Elle est l’expression de notre foi en cette terre et en Jésus Christ.
Depuis la fondation du Collège Pontifical Maronite de Rome en 1584, notre langue a connu toutes sortes d’aléas. Vers les débuts du dit Collège, nos savants apprenaient et enseignaient le syriaque.
Les Sionite, Hesronite, Ecchellensis, Sciadrensis, Sciallac, Assemani, ont tenu les chaires de syriaque, d’arabe et d’hébreu dans les collèges et bibliothèques d’Europe.
Nos imprimeurs, comme Jacques Luna, ont imprimé les ouvrages en syriaque à Rome. Nos moines ont même fondé une imprimerie syriaque à Saint-Antoine-de-Qozhaya, au cœur du Liban, défiant l’Empire Ottoman.
Petit à petit, la Sainte-Eglise, cherchant une porte d’entrée vers le monde arabe, se mit à encourager les Syriaques maronites dans l’enseignement et l’usage de l’arabe. D’abord comme langue étrangère, puis de plus en plus comme vocable remplaçant le syriaque à l’intérieur même de la communauté.
En s’arabisant, les Maronites devaient œuvrer à l’évangélisation des peuples arabes. On délaissa de plus en plus les livres syriaques et l’on se lança dans l’impression d’ouvrage en arabe. Le syriaque, déjà éprouvé par l’épée de la dhimmitude, ne put résister longtemps à cet abandon filial.
Aujourd’hui, avec plus de quatre siècles de recul, nous constatons que les Arabes sont toujours musulmans malgré la traduction de tous les livres saints, de tous les livres de prière et de tous les chants maronites en langue arabe.
Aujourd’hui, avec plus de 420 ans d’expérience de cette politique, et avec la réduction du christianisme orientale à une peau de chagrin, nous constatons que les Chrétiens du Liban et d’Orient sont dépourvus de leur langue et amputés de leur identité.
L’invention du concept de l’arabité laïque vers la fin du XIX° siècle n’a nullement réussi à garantir leur existence ni le respect de leurs libertés.
En revanche, leur repère identitaire incarné par leur langue, s’est vu disparaître ne pouvant plus garantir la cohésion de leur diaspora avec leur montagne et leurs saintes vallées.
Si c’est l’ouverture sur l’Autre que nous recherchons en tant que Chrétiens, comment pourrions nous présenter ce que nous ignorons ? Dans la rencontre nous devrions nous ouvrir à l’Autre.
Dans l’accueil nous sommes supposés nous dévoiler et nous faire connaître.
Or nous ne nous reconnaissons pas nous-même. Nous ne pratiquons pas notre identité aussi clairement et franchement que notre concitoyen musulman. Il nous cherche encore et il est de notre devoir de l’éclairer.
Aujourd’hui, alors que les appels de plusieurs groupes se lèvent pour demander à l’Eglise et aux écoles chrétiennes, la restitution de l’enseignement du syriaque avec le catéchisme, vos paroles, très Saint-Père, pourraient contribuer avec force au réveil de notre riche culture endormie.
Un simple Shlomo, un Qadish, un Barékh Mor de votre part, très Saint-Père, réaliserait le vœu de notre saint de Hardin et de tous les autres saints qui nous ont demandé de ne jamais abandonner la langue de nos ancêtres.
Un grand nombre de jeunes et d’intellectuels souhaiteraient de votre part, ce grand signe d’espoir pour notre résurrection prochaine qui accompagnerait la renaissance du Liban.
Ce n’est pas seulement notre pays qui se trouve suspendu à vos lèvres, mais toutes les communautés chrétiennes d’Orient et toutes les Eglises syriaques de Syrie et de Mésopotamie.
En faisant part de notre dévouement et de nos sentiments les plus filiaux, nous vous remercions et vous attendons les cœurs pleins de joie, de foi et d’espoir.
Cette lettre ouverte a été publiée dans le quotidien libanais L’Orient-Le jour.
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