La Maison Blanche a fixé un rendez-vous pour des pourparlers entre le Président Barack Obama et le Premier ministre Binyamin Netanyahou le 27 septembre, selon les sources à Washington de Debkafile. Netanyahou passera dix jours aux Etats-Unis, au cours desquels il s’adressera à l’Assemblée Générale de l’ONU et lancera la contre-attaque d’Israël contre les thèmes violemment antisémites de la propagande anti-israélienne des responsables du régime de Téhéran.
Cet agenda indique que le premier ministre est prêt à s’accommoder des desideratas du Président Obama, en reportant, une fois encore une attaque israélienne contre le programme nucléaire iranien, au moins jusqu’après l’élection présidentielle du 6 novembre.
Il va sans dire que Netanyahou ne fixerait pas de date pour une rencontre avec Obama, au lendemain d’une attaque, ni que le Président serait, alors, en mesure de le recevoir. Si c’était le cas, il n’y aurait plus grand-chose à discuter entre eux.
Obama a tenu bon, face aux coups de semonce d’un certain nombre d’éditorialistes et d’analystes stratégiques américains influents, qui l’ont exhorté à offrir à Israël un engagement solennel de lancer une offensive préventive américaine contre l’Iran, à la tribune de la Knesset, comme un moyen de suspendre toute action militaire de la part du gouvernement Netanyahou, durant l’automne 2012. Une autre suggestion consistait à exposer formellement ses plans pour une action militaire, devant le Congrès américain, si l’Iran persistait à accélérer le développement de ses capacités à obtenir des armes nucléaires.
Obama a rejeté ces deux suggestions – et l’Iran continue d’accélérer son avance vers l’obtention de l’arme nucléaire, sans être le moins du monde inquiété.
Jeudi, des diplomates proches de l’Agence Internationale à l’Energie Atomique, à Vienne, ont dévoilé que l’Iran avait installé 1000 nouvelles machines à enrichir l’uranium dans ses installations souterraines fortifiées de Fordow, et qu’il étendait sa production vers l'uranium raffiné à 20%.
Des experts, qui ne sont pas liés par les contraintes diplomatiques de l’AIEA, ont révélé que l’enrichissement s’était orienté vers les 30%, il y a quelques mois, et était désormais sur la voie des 60%. Au moins 3000 centrifugeuses tournent désormais à plein régime, à Fordow.
Israël a récemment transmis des informations à Washington, démontrant que l’Iran avait déjà développé une bombe radioactive (“sale”).
Pourtant, les porte-parole officiels américains poursuivent leurs intonations, d’après lesquelles, il reste encore du temps pour la diplomatie – même après que toutes les parties aient admis que les pourparlers entre les six puissances mondiales et Téhéran ont été irrémédiablement rompus il y a plusieurs semaines. Et vendredi 24 août, sept heures de négociation entre les représentants de l’AIEA et l’Iran n’ont pas réussi à ébranler l’opposition implacable de l’Iran à la moindre réduction dans ses menées nucléaires, ainsi qu’à la moindre transparence les concernant.
On ne peut qu’en conclure que, même après que l’Iran aura la bombe, le mantra : « il reste encore du temps pour la diplomatie » continuera d’être diffusé à pleines bouches par les responsables américains et que le dialogue entre Washington et Téhéran filera bon train, éventuellement par de nouveaux canaux, comme c’est déjà le cas avec Pyongyang.
Après leur rencontre", le Président américain pourrait gratifier le Premier ministre israélien d’une déclaration un peu plus affirmée, concernant l’Iran, comme une sorte de prix de consolation pour sa retenue. Mais cela ne changera rien au fait qu’aucun n’aura levé le petit doigt pour stopper l’Iran nucléaire, tous deux préférant se plier à des pressions et autres considérations de politique intérieure.
Leur inaction a apporté à deux dirigeants du Moyen-Orient un coup de pouce majeur, et les a incités à aller de l’avant dans leurs propres initiatives nucléaires :
En mars dernier, le Prince saoudien Bandar bin Sultan, qui a récemment été désigné chef des renseignements généraux, s’est rendu secrètement à Pékin et en est revenu avec le consentement du Président chinois Hu Jintao, qu’il vendrait à l’Arabie Saoudite des missiles balistiques CSS-5 Dong-Feng 21 MRBM. Il s’est aussi dit d’accord d’envoyer des ingénieurs et techniciens nucléaires chinois, afin d’aider l’Arabie Saoudite à développer l’enrichissement d’uranium et d’autres capacités de production nucléaire.
Cette avancée technologique est déjà en pleine évolution à la Cité des Sciences et Technologies du Roi Abdulaziz, près de Riyad.
Au cours des toutes dernières semaines, le Prince héritier Salman a lancé des négociations avec Téhéran, en vue d’établir un pacte de non-agression et d’autres accords couvrant une coopération bilatérale, dans le dos des Américains, sur des sujets brûlants, tels que la Syrie.
Il devrait être évident, à partir de ces seules évolutions, que la course à l’armement atomique au Moyen-Orient, qu’aussi bien le Président Obama que le Premier ministre Netanyahou admettent qu’elle serait déclenchée par le fait que l’Iran obtienne la bombe, à moins qu’il n’en soit empêché, bat son plein, un fait dont ils se sont bien gardés d’en informer l’opinion publique dans les deux pays.
Mais il y a pire encore :
En poste depuis moins de trois mois, le Président égyptien Mohamed Morsi marche dans les traces des Saoudiens : il démarrera son premier cycle de voyages à l’étranger, la semaine prochaine, par une visite à Pékin, où il espère prendre exemple sur le projet nucléaire saoudien. Puis, il atterrira à Téhéran, pour assister ostensiblement à un sommet de l’Organisation des Non-Alignés, qui s’ouvre le 26 août, mais afin d’y cultiver, par la même occasion des relations avec Téhéran, en vue d’une action commune au Moyen-Orient.
Il a préparé le terrain pour cela en proposant la création d’un nouveau “groupe de contact”, composé de l’Egypte, de l’Arabie Saoudite, de l’Iran et de la Turquie, afin de démêler le conflit syrien, une fois encore dans le dos des Américains.
L’hypothèse optimiste selon laquelle le Président égyptien devra danser au son de la musique jouée par Washington, s’il veut obtenir une assistance économique, s’avère infondée.
Et Obama a les mains liées :
En juin 2009, il a lié la politique moyen-orientale de son Administration à raccommoder les relations américaines avec les Frères Musulmans. Aujourd’hui, il peut difficilement affamer l’Administration du Caire en lui comptant chichement son aide financière. Et le Président égyptien est sur son petit nuage. Certain qu’il peut encore aller plus loin, il peut même proclamer depuis Téhéran que les deux nations ont décidé de reprendre des relations diplomatiques, après les avoir rompues durant 31 ans.
Cet enchaînement d’évènements confronte Israël à trois situations difficiles :
1. Même si Riyad, le Caire et Téhéran s’avèrent incapables d’aller jusqu’au bout de leurs efforts pour se mettre d’accord, le fait demeure que l’Arabie Saoudite et l’Egypte ont montré le visage de la détente envers Téhéran.
2. L’Arabie Saoudite et l’Egypte sont en route pour fabriquer une bombe nucléaire, bien que l’Egypte en soit encore loin derrière.
3. Au cours des cinq semaines qui restent avant la rencontre Obama-Netanyahou, l’Iran, l’Egypte, l’Arabie Saoudite et la Chine auront avancé avec vigueur pour concrétiser leurs buts stratégiques, militaires et nucléaires, alors que les Etats-Unis et Israël resteront dans les starting-blocks, englués dans leurs discussions oiseuses et interminables pour savoir qui va aller frapper l’Iran, si jamais cela devait se produire un jour.
DEBKAfile Reportage exclusif
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire