Le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, Saïd Jalili, a effectué une visite « hautement stratégique » au Liban, avant de se rendre à Damas. Au pays du Cèdre, Jalili a rencontré le Président de la République, le Premier ministre, le Président du Parlement, et le chef du Hezbollah, et a défendu l’armement de la « Résistance », dans une tentative manifeste de pallier à l’inévitable chute du régime syrien et pour protéger le dispositif iranien au Liban face au séisme attendu en Syrie.
La visite de Saïd Jalili au Liban est qualifiée, tant dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, qu’à Téhéran, de « hautement stratégique ». Jalili, l’homme de confiance du Guide de la Révolution iranienne Ali Khamenaï, a en effet tenté de renforcer l’alignement du Liban sur la politique de l’axe chiite composé de l’Iran, l’Irak et la Syrie. Il a qualifié le pays du Cèdre de « première base avancée de la résistance ». Ce faisant, Jalili et ses propos ont suscité de violentes réactions au sein de la classe politique libanaise et plus particulièrement parmi les souverainistes de « l’Alliance du 14 mars ».
Ainsi, le leader druze Walid Joumblatt a ironisé en estimant que « Jalili aura mieux à faire de s’occuper des Iraniens qui vivent la révolution du poulet, et de leur proposer du poulet désormais plus cher que les missiles envoyés au Hezbollah... ». Le chef des Forces Libanaises, Samir Geagea, ainsi que les responsables du Courant du Futur, ont catégoriquement refusé le diktat iranien transmis par Jalili, et sa tentative d’exploiter le Liban dans l’après-Assad.
En effet, Jaili a transmis aux responsables libanais qu’il a rencontrés les instructions de l’ayatollah Khamenaï qui ne cesse d’appeler à la mobilisation en vue de mener la « mère des batailles ». Étant conscient de l’imminence de la chute de son allié Bachar Al-Assad à Damas, et craignant que l’étau ne se resserre autour de son programme nucléaire, Téhéran renforce son dispositif au Liban pour riposter contre toute agression qui pourrait viser son territoire.
C’est dans cette perspective que Jalili a apporté le « soutien infaillible » de la République islamique à la Résistance et au Hezbollah, estimant que « le Liban leur est redevable pour sa stabilité ». Selon Jalili, venu en « porte-parole » de Khamenaï, « l’armement du Hezbollah ne peut être négocié sous quelque forme que ce soit, avant la libération des Fermes de Chebaa, du village Al-Ghajar et des collines de Kafarshouba ». Ce faisant, l’Iran a confirmé l’option annoncée quelques heures plus tôt par Hassan Nasrallah selon lequel « l’armement du Hezbollah est non-négociable », signifiant aussi au président Michel Sleimane l’échec de sa vision du dialogue national autour de la « stratégie de défense », une manœuvre pourtant favorable au Hezbollah. Car elle aurait pu lui permettre de garder son arsenal en l’intégrant, d’une façon ou d’une autre, au sein de l’Etat libanais. Mais l’Iran en a décidé autrement.
Après Beyrouth, Jalili s’est rendu ce matin à Damas pour s’entretenir avec Bachar Al-Assad. D’aucuns estiment qu’il s’agira sans doute de « la dernière rencontre avec le dictateur en tant que président ». D’autres renchérissent en affirmant que « Jalili s’est rendu au chevet d’Assad, agonisant ». Quoi qu’il en soit, les propos de l’iranien à Beyrouth ont accentué les inquiétudes des Libanais. Plusieurs hommes politiques de premier rang, de plus en plus menacés physiquement, quittent le Liban et se réfugient à l’étranger. D’autres renforcent leur dispositif de protection et limitent leurs déplacements.
Dans ce climat pesant, des sources libanaises craignent une reprise des assassinats politiques, et plus particulièrement le risque qui plane sur le président Michel Sleimane. Damas lui reproche sa « neutralité » dans la crise syrienne, qui favoriserait l’opposition au détriment du régime ; le Hezbollah lui reproche son refus de la mainmise du parti de Dieu sur les institutions libanaises. Selon des sources diplomatiques et sécuritaires citées par le site « Youkal.net », « le régime syrien et le Hezbollah pourraient ainsi éliminer Sleimane pour le remplacer par le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Jean Kahwaji ». Ce dernier est connu pour avoir des liens privilégiés tant avec Bachar Al-Assad qu’avec Hassan Nasrallah. Il ferme les yeux sur les agressions syriennes et les bombardements à la frontière ; il couvre les extraditions d’opposants ou de réfugiés syriens vers Damas ; et tolère les agissements du Hezbollah et ses infiltrations dans l’administration et l’armée...
Le Liban est de plus en plus menacé par le « volcan régional » qui entrera en irruption avant, pendant ou après le séisme que provoquera la chute de Bachar Al-Assad. L’Iran entend profiter de la mort annoncée du régime syrien pour l’hériter et exploiter ses orphelins libanais dans sa stratégie régionale. Malheureusement, de nombreux hommes politiques libanais acceptent, par conviction idéologique ou religieuse (Hassan Nasrallah) ou par opportunisme politique (Michel Aoun), de servir de combustibles aux ambitions iraniennes.
Dario S.
Ainsi, le leader druze Walid Joumblatt a ironisé en estimant que « Jalili aura mieux à faire de s’occuper des Iraniens qui vivent la révolution du poulet, et de leur proposer du poulet désormais plus cher que les missiles envoyés au Hezbollah... ». Le chef des Forces Libanaises, Samir Geagea, ainsi que les responsables du Courant du Futur, ont catégoriquement refusé le diktat iranien transmis par Jalili, et sa tentative d’exploiter le Liban dans l’après-Assad.
En effet, Jaili a transmis aux responsables libanais qu’il a rencontrés les instructions de l’ayatollah Khamenaï qui ne cesse d’appeler à la mobilisation en vue de mener la « mère des batailles ». Étant conscient de l’imminence de la chute de son allié Bachar Al-Assad à Damas, et craignant que l’étau ne se resserre autour de son programme nucléaire, Téhéran renforce son dispositif au Liban pour riposter contre toute agression qui pourrait viser son territoire.
C’est dans cette perspective que Jalili a apporté le « soutien infaillible » de la République islamique à la Résistance et au Hezbollah, estimant que « le Liban leur est redevable pour sa stabilité ». Selon Jalili, venu en « porte-parole » de Khamenaï, « l’armement du Hezbollah ne peut être négocié sous quelque forme que ce soit, avant la libération des Fermes de Chebaa, du village Al-Ghajar et des collines de Kafarshouba ». Ce faisant, l’Iran a confirmé l’option annoncée quelques heures plus tôt par Hassan Nasrallah selon lequel « l’armement du Hezbollah est non-négociable », signifiant aussi au président Michel Sleimane l’échec de sa vision du dialogue national autour de la « stratégie de défense », une manœuvre pourtant favorable au Hezbollah. Car elle aurait pu lui permettre de garder son arsenal en l’intégrant, d’une façon ou d’une autre, au sein de l’Etat libanais. Mais l’Iran en a décidé autrement.
Après Beyrouth, Jalili s’est rendu ce matin à Damas pour s’entretenir avec Bachar Al-Assad. D’aucuns estiment qu’il s’agira sans doute de « la dernière rencontre avec le dictateur en tant que président ». D’autres renchérissent en affirmant que « Jalili s’est rendu au chevet d’Assad, agonisant ». Quoi qu’il en soit, les propos de l’iranien à Beyrouth ont accentué les inquiétudes des Libanais. Plusieurs hommes politiques de premier rang, de plus en plus menacés physiquement, quittent le Liban et se réfugient à l’étranger. D’autres renforcent leur dispositif de protection et limitent leurs déplacements.
Dans ce climat pesant, des sources libanaises craignent une reprise des assassinats politiques, et plus particulièrement le risque qui plane sur le président Michel Sleimane. Damas lui reproche sa « neutralité » dans la crise syrienne, qui favoriserait l’opposition au détriment du régime ; le Hezbollah lui reproche son refus de la mainmise du parti de Dieu sur les institutions libanaises. Selon des sources diplomatiques et sécuritaires citées par le site « Youkal.net », « le régime syrien et le Hezbollah pourraient ainsi éliminer Sleimane pour le remplacer par le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Jean Kahwaji ». Ce dernier est connu pour avoir des liens privilégiés tant avec Bachar Al-Assad qu’avec Hassan Nasrallah. Il ferme les yeux sur les agressions syriennes et les bombardements à la frontière ; il couvre les extraditions d’opposants ou de réfugiés syriens vers Damas ; et tolère les agissements du Hezbollah et ses infiltrations dans l’administration et l’armée...
Le Liban est de plus en plus menacé par le « volcan régional » qui entrera en irruption avant, pendant ou après le séisme que provoquera la chute de Bachar Al-Assad. L’Iran entend profiter de la mort annoncée du régime syrien pour l’hériter et exploiter ses orphelins libanais dans sa stratégie régionale. Malheureusement, de nombreux hommes politiques libanais acceptent, par conviction idéologique ou religieuse (Hassan Nasrallah) ou par opportunisme politique (Michel Aoun), de servir de combustibles aux ambitions iraniennes.
Dario S.
Source «MediArabe.info»
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire