Le soleil de Rome quitte la coupole de la basilique Saint-Pierre. Un oiseau blanc en forme d'hélicoptère s'élève. À son bord un Pape, pour trois heures encore. Il se laisse à présent conduire jusqu'en son lieu de retraite, la résidence de Castel Gandolfo. Là, Benoît XVI, «Pape émérite» depuis jeudi soir, 20 heures, va attendre que son successeur soit élu. Il reviendra, discrètement, dans deux mois, dans une petite maison des jardins du Vatican où il entend vivre comme un moine, en «clôture».
Sur la place Saint-Pierre, une femme de 40 ans s'effondre en larmes. Marita Iversen est norvégienne, non croyante. Elle tenait à être là pour «témoigner de mon respect pour ce Pape que j'aime parce qu'il rassemble tellement de gens différents». Non loin, Raphaël Reali, un jeune économiste de 31 ans, catholique, a interrompu son travail pour assister «à ce moment historique dans l'histoire de l'Église» mais aussi pour saluer «l'exemple de l'homme et du chrétien» qui a su «renoncer à un pouvoir humain».
Quelques minutes plus tard, l'hélicoptère se pose dans les somptueux jardins de la résidence d'été des papes. L'on revoit Benoît XVI, très ému, ses deux bras tendus vers la foule, sur le balcon qui domine l'étroite place du village noire de monde. Il improvise sa dernière allocution publique: «Vous savez que cette journée est différente des précédentes. Je ne suis plus… pontife suprême de l'Église catholique. Je le suis encore jusqu'à huit heures ce soir, mais après, je ne le suis plus. Je suis simplement un pèlerin qui commence la dernière étape de son pèlerinage sur cette terre. Je voudrais encore avec mon cœur, mon amour et ma prière, avec ma réflexion, avec toutes mes forces intérieures, travailler pour le bien commun de l'Église et de l'humanité. Et je me sens très soutenu par votre sympathie. Merci à vous.» La silhouette blanche se tourne et disparaît.
Quelques heures auparavant, jeudi matin, cet étonnant pèlerin était entré, voûté et fatigué, canne à la main, dans l'imposante et colorée salle Clémentine du Vatican. Là, 144 cardinaux l'attendaient pour un dernier adieu. Benoît XVI ne devait pas prendre la parole mais simplement les saluer un à un. Ce qu'il fit. Mais il saisit l'occasion pour donner ses dernières recommandations à l'endroit même où il leur avait annoncé, le 11 février, sa décision de renoncer au pontificat. Il leur a demandé de «croître encore dans l'unité profonde, de manière à ce que le collège des cardinaux soit comme un orchestre, où les diversités, expressions de l'Église universelle, concourent toujours plus à la concorde et à l'harmonie supérieures». Et ce message d'une rate intensité: «Je désire vous dire que je continuerai à vous être proches par la prière, spécialement lors des prochains jours, afin que vous soyez pleinement dociles à l'action du Saint-Esprit pour l'élection du nouveau pape. Que le Seigneur vous montre ce qu'Il veut, Lui. Parmi vous, parmi le collège cardinalice, il y a aussi le futur pape, auquel je promets déjà, aujourd'hui, mes inconditionnelles révérence et obéissance.»
Un grand Pape nous fait sa révérence! Salut Benoit!
Sur la place Saint-Pierre, une femme de 40 ans s'effondre en larmes. Marita Iversen est norvégienne, non croyante. Elle tenait à être là pour «témoigner de mon respect pour ce Pape que j'aime parce qu'il rassemble tellement de gens différents». Non loin, Raphaël Reali, un jeune économiste de 31 ans, catholique, a interrompu son travail pour assister «à ce moment historique dans l'histoire de l'Église» mais aussi pour saluer «l'exemple de l'homme et du chrétien» qui a su «renoncer à un pouvoir humain».
Quelques minutes plus tard, l'hélicoptère se pose dans les somptueux jardins de la résidence d'été des papes. L'on revoit Benoît XVI, très ému, ses deux bras tendus vers la foule, sur le balcon qui domine l'étroite place du village noire de monde. Il improvise sa dernière allocution publique: «Vous savez que cette journée est différente des précédentes. Je ne suis plus… pontife suprême de l'Église catholique. Je le suis encore jusqu'à huit heures ce soir, mais après, je ne le suis plus. Je suis simplement un pèlerin qui commence la dernière étape de son pèlerinage sur cette terre. Je voudrais encore avec mon cœur, mon amour et ma prière, avec ma réflexion, avec toutes mes forces intérieures, travailler pour le bien commun de l'Église et de l'humanité. Et je me sens très soutenu par votre sympathie. Merci à vous.» La silhouette blanche se tourne et disparaît.
Quelques heures auparavant, jeudi matin, cet étonnant pèlerin était entré, voûté et fatigué, canne à la main, dans l'imposante et colorée salle Clémentine du Vatican. Là, 144 cardinaux l'attendaient pour un dernier adieu. Benoît XVI ne devait pas prendre la parole mais simplement les saluer un à un. Ce qu'il fit. Mais il saisit l'occasion pour donner ses dernières recommandations à l'endroit même où il leur avait annoncé, le 11 février, sa décision de renoncer au pontificat. Il leur a demandé de «croître encore dans l'unité profonde, de manière à ce que le collège des cardinaux soit comme un orchestre, où les diversités, expressions de l'Église universelle, concourent toujours plus à la concorde et à l'harmonie supérieures». Et ce message d'une rate intensité: «Je désire vous dire que je continuerai à vous être proches par la prière, spécialement lors des prochains jours, afin que vous soyez pleinement dociles à l'action du Saint-Esprit pour l'élection du nouveau pape. Que le Seigneur vous montre ce qu'Il veut, Lui. Parmi vous, parmi le collège cardinalice, il y a aussi le futur pape, auquel je promets déjà, aujourd'hui, mes inconditionnelles révérence et obéissance.»
Un grand Pape nous fait sa révérence! Salut Benoit!
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