Consultant.
Ainsi donc, par la volonté souveraine de Sa Sainteté Benoît XVI, nos pères les cardinaux vont bientôt se retrouver en conclave pour découvrir par le processus électif celui que le Saint-Esprit a déjà choisi pour être Pierre.
Lorsque les portes de la chapelle Sixtine se refermeront sur les électeurs, les médias ressortiront le Gaffiot, dictionnaire Latin-Français dont les souvenirs douloureux hantent notre mémoire… et par la même occasion, enfileront contresens et idioties.
Ça n’a pas tardé, avec un édito surréaliste de FOG, qui nous explique que« Benoît XVI a (…) fait sauter le tabou de l’infaillibilité pontificale. »
Hein ?
L’infaillibilité pontificale – faut-il le rappeler ? – est un dogme précis, dont la définition solennelle date de 1870, qui dit que le Pape ne peut se tromper en matière de foi et de morale lorsqu’il s’exprime « ex cathedra », c’est-à-dire en tant que Docteur suprême de l’Église et en engageant sa pleine autorité apostolique. Autrement dit, si vous croisez le Pape chez Starbucks et qu’il confond lamentablement un Grande Latte avec un Venti Frapuccino, ça ne remet pas en cause son infaillibilité papale. Et toc pour FOG !
Autre exemple qui court les quotidiens français et qui se multiplie à l’approche du « extra omnes » fatidique : les sondages qui citent les« catholiques non pratiquants » ! Aura-t-on un jour la gentillesse d’expliquer à mes deux hémisphères récalcitrants ce qu’est un non-pratiquant et en quoi sa « non-pratique » lui laisse la possibilité de s’auto-étiqueter catholique ® ? Un végétarien qui se tape un steack tous les trois jours est-il un végétarien non-pratiquant ou juste un gros bouffeur decheval bœuf ?
Les « non-pratiquants », c’est ce qui permet aux sondeurs de produire des opinions violemment opposées aux règles de l’Église tout en titrant : « Les catholiques sont pour le mariage des prêtres. » Lorsque l’on regarde ensuite le détail du sondage, ces catholiques-ci sont toujours « non-pratiquants » !
Or, bien que je fus de la désastreuse génération « Pierres vivantes », j’ai encore comme souvenir qu’être catholique, ça a un sens. Pour être catholique, il faut être ainsi baptisé, savoir que Jésus est Dieu, croire en Sa résurrection et en tout ce que professe le Credo de l’Église catholique, apostolique et romaine et bien évidemment se soumettre au Pape pour toutes matières de foi et de morale et à l’ordinaire – évêque et prêtres – pour la vie quotidienne.
Pourtant, selon les sondeurs, est « pratiquant » celui qui va à la messe au moins une fois par mois… On ne lui demande même pas de croire ! Or, Dieu sait que la foi, chez les cathos de 2013, est tristement à géométrie variable…
Et je ne vous parle même pas du label Catho Plus, Registered Trademark from Roma ! Pour l’obtenir, il faut – incroyable ! – obéir aux commandements de l’Église, qui sont d’assister à la Sainte Messe chaque dimanche et aux jours d’obligation, de confesser ses péchés au moins une fois par an, de communier – en état de grâce – au moins chaque année à Pâques, d’observer le jeûne lorsque l’Église le demande, et de subvenir aux besoins de cette susdite Église.
Bref, entre les sondeurs qui font dire ce qu’ils veulent aux touristes de l’Église et les journalistes qui n’ont que peu de culture (mon confesseur m’a dit de faire preuve de mansuétude, et l’euphémisme, c’est bon pour la mansuétude), nous nous préparons de difficiles semaines à venir.
Et, euh… sinon, c’était quand, ta dernière confession ?
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