lundi 8 juillet 2013

Japon : première extraction de « glace qui brûle » en milieu marin

Depuis la catastrophe de Fukushima et la mise à l’arrêt de l’ensemble de son parc nucléaire (à l’exception de deux réacteurs relancés l’été dernier), le Japon fait face à des risques de pénuries d’électricité et doit importer d’énormes quantités de matières fossiles pour produire son énergie. Même si le gouvernement nippon veut relancer le nucléaire et développer le renouvelable, le Japon cherche des sources d’énergie alternatives : le 12 mars, des chercheurs japonais ont réussi la première extraction sous-marine de gaz d’hydrates de méthane, autrement appelée « glace qui brûle ».

Un mélange de méthane et d’eau glacée
L’hydrate de méthane est un mélange de méthane et de glace, d’où son surnom de « glace qui brûle ». Le gaz est enfermé sous forme cristallisée dans les sédiments des eaux océaniques profondes. Cette ressource se trouverait surtout dans les régions sismiques.
Le 12 mars, les chercheurs japonais sont parvenus à extraire ce gaz en provoquant une chute de pression, à 330 mètres dans le sous-sol marin et à 1.000 mètres sous la surface de l’océan. Il s’agit de la première extraction en milieu marin, alors que des extractions dans les pergélisols (sols gelé en permanence) ont déjà abouti en Alaska.
Le ministre de l’Industrie japonais, qui s’est félicité de ce succès, espère que les progrès technologiques permettront bientôt à son pays d’exploiter la glace qui brûle au stade commercial. Une exploitation commerciale qui pourrait commencer dès 2018 selon le plan gouvernemental.
L’extraction réussie par les japonais est une réelle avancée sachant que la production du gaz d’hydrates de méthane est réputée pour être encore plus difficile que celle du gaz de schiste.
Il est toutefois encore trop tôt pour dire si la production commerciale sera possible. Les tests, qui dureront deux semaines au total se poursuivent cette semaine, de manière à s’assurer que l’extraction puisse se faire en continu.
De plus, comme l’exploitation du gaz de schiste, l’extraction de la glace qui brûle ne serait pas sans risque sur le plan environnemental : la libération incontrôlée de grandes quantités d’hydrate de méthane pourrait contribuer au réchauffement de la planète.
Un potentiel important pour le Japon
D’ici la fin des tests dans quelques jours, les japonais sauront probablement un peu plus précisément s’ils peuvent compter ou non sur « la glace qui brûle » pour ne plus avoir à importer 95% de l’énergie dont ils ont besoin.
Le potentiel du gaz d’hydrates de méthane serait en effet important pour le Japon : selon certaines estimations, les fonds marins qui entourent l’archipel en contiendraient une quantité équivalente à un siècle de réserves, en se basant sur le niveau actuel de consommation de gaz du pays.
D’autres estimations avancent que les réserves mondiales d’hydrates de méthane seraient supérieures aux réserves restantes de pétrole et de gaz, et équivaudraient à 370 ans de consommations de gaz (au rythme de consommation actuel).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire