mercredi 18 septembre 2013

Et si, catholiques, nous allions combattre en Syrie

croise
Olivier
Demeocq

Fondateur du Carré Parisien

Ce qui se joue en Syrie actuellement est un drame à plus d’un titre. Catholique et Français, j’ai eu la chance d’évoluer dans une société qui, bien qu’imparfaite, respecte ma foi, ma liberté de conscience, et une grande partie de mes libertés individuelles. Grâce à cela, mes amis sont chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes, athées ou je ne sais quoi et j’avoue ne pas les choisir sur ce critère-là. Je n’ai pas d’affection particulière pour les Assad, le rôle que la Syrie joue sur le Liban, le parti unique, le despotisme n’ont jamais été ma tasse de thé.

Au Carré Parisien, que je dirige, nous avons reçu Joseph Faudel, irakien, Albert Tanios copte d’Égypte, Youssef Petrus, chaldéen, Mgr Brizzard pour l’œuvre d’orient, Said Oujibou converti d’origine marocaine… leurs témoignages nous ont touchés. Les informations reçues de Syrie ces derniers jours, en se concentrant, sont un écho à leurs témoignages.
- Des tribunaux islamiques à Alep « libéré » rendent la justice au nom de la Charia.
- La ville de Maaloula est « tombée » puis a été « reprise ».
- 200 « Français » se battent pour établir une république islamique en Syrie, reniant ainsi l’identité de notre pays.

N’est-il pas temps pour les nantis que nous sommes d’oser nous aussi nous battre pour ce à quoi nous croyons encore ? Nous qui avons tant reçu ne devons-nous pas donner à notre tour ? Défendre ces chrétiens syriens m’interpelle. Au nom de ma religion mais pas seulement. Je sais aussi que leur présence en Syrie, en Égypte, en Irak est une bouffée d’oxygène pour mes amis musulmans ou athées face à ces barbus et tous ceux qui rêvent de société monolithique.
Nos gouvernants apportent le soutien de notre nation suivant des intérêts financiers à court terme, ils dénoncent avec raison le régime d’Assad et ferment les yeux sur l’Arabie Saoudite ou le Qatar au nom de la religion de l’argent. La comédie humaine qu’ils jouent devant nous doit-elle constituer le seul écho aux souffrances de ceux qui rêvent, en Syrie aussi, d’une société respectueuse des libertés individuelles ? L’Irak, l’Afghanistan, la Libye, suite aux interventions occidentales, sont-ils devenus des pays plus respectueux de ces valeurs prétextes à nos interventions ? Pouvons-nous réellement croire qu’à moins de trois heures d’avion d’ici, nous pouvons laisser en Syrie ou en Arabie saoudite, berceau du salafisme, prospérer de telles idéologies sans qu’elles pourrissent à terme notre chère France ?
Et si, pour nos valeurs, nous partions nous aussi combattre ceux qui, les reniant, se battent à Maaloula, et que nous ne revenions pas, nos proches nous pardonneront-ils ? Comprendront-ils que cet amour que nous leur portons nous commande d’aller nous battre plutôt que de continuer à rester simple spectateur et commentateur ? Admettront-ils que leur affection nous permettra aussi de surmonter notre peur lors du départ ?
 

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