Cela ressemble a un statu quo à Tessalit : la ville du nord du Mali est toujours entre les mains de l'armée mais les combats sont violents avec les rebelles touaregs qui maintiennent la pression. A cause de cette situation conflictuelle, ces dernières semaines, ce sont entre 20 000 et 30 000 personnes qui ont fui le Mali vers les pays frontaliers dans des conditions souvent difficiles.
Les renforts militaires envoyés sur Tessalit sont conduits par le colonel major el Hadj Gamou, et transportent notamment du ravitaillement, en carburant et en munitions pour le camp militaire situé à Amachach à six kilomètres au nord de la ville.
Ce convoi est appuyé par les moyens aériens de l'armée, des hélicoptères et des petits bombardiers selon nos informations. Face à ce déploiement, les rebelles ont eux aussi mobilisé leurs hommes. Ce qui explique les lourdes pertes lors des affrontements du 14 février, un carnage disent certains témoins. Il y aurait des blessés dans les deux camps et plusieurs d'entre eux auraient été évacués en Algérie vers la localité d'In Khalil.
La population, elle, a quitté la ville depuis plusieurs jours, et se trouve à une vingtaine de kilomètres dans des camps.
Une fois de plus, la stratégie de l'armée semble être de maintenir la pression, au nord du pays pour que les combats ne se déplacent pas vers Kidal. Kidal, grande ville dont les entrées et les sorties ont été presque interdites pendant plusieurs jours. Les contrôles restent aujourd'hui très stricts pour ceux qui circulent, mais l'étau s'est desseré, au grand soulagement des habitants.
La crise au nord du Mali, et ses conséquences pour les populations civiles.
Andéramboukane, chef lieu de la commune du même nom (11 000 km² / 35 000 habitants au total), dans le nord-est du pays pâtit de cette situation. Selon son maire, les 15 000 à 20 000 habitants du village l'ont déserté depuis le début des échanges armés entre rebelles touaregs et militaires maliens. Lui même est retourné sur les lieux hier. C'est un village fantôme, dit ce maire, Aroudeni Ag Hamatou, par ailleurs très inquiet pour ses administrés.
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