Les sources de Debkafile à Washington rapportent qu’en dépit de ses déclarations fortes contre l’horrible traitement réservé par Bachar al Assad à l’opposition, le Président Barack Obama a mis son véto, mardi 28 février, aux plans proposés, la semaine dernière, d’une intervention militaire arabo-occidentale pour arrêter le massacre. Il soupèse l’idée d’un plan alternatif visant à mettre en place des « couloirs humanitaires » dans les zones les plus engagées dans les combats. Cette solution devrait, également, dépendre de l’approbation russe, parce qu’Obama pense que c’est Moscou qui détient les clés du consentement d’Assad – ou, au moins, de son abstention de lancer son armée attaquer les routes de passage de l’aide.
Les Russes n’ont pas, jusqu’à présent, répondu à ces tentatives de tâter le terrain, de la part de Washington. Pas plus qu’ils n’ont retiré leurs menaces de faire barrage à tout plan de ce genre, s’il était soumis au Conseil de Sécurité.
Ankara a fait pencher la balance de la décision du Président américain s’opposant à une intervention militaire en Syrie, par ses réponses évasives, quant à sa participation à l’opération. Ce plan ne peut mener nulle part, sans la coopération de la Turquie et l’utilisation de ses bases, à partir desquelles des forces occidentales et arabes pourraient monter l’opération.
Les sources de Debkafile notent que les dirigeants turcs se font beaucoup entendre, par de belles paroles, sur la nécessité pressante de sauver le peuple syrien, mais, par contre, lorsqu’il s’agit d’en venir aux faits et de la planification opérationnelle, ils perdent soudains tout enthousiasme.
Debkafile a révélé en exclusivité la teneur de ce plan militaire en huit points, rejeté par Obama. Nous rappelons ces différents aspects, au cas où, parvenu à un certain point –si le projet de « couloirs humanitaires » ne parvient pas à décoller- ce plan pourrait redevenir d’actualité.
1. Un groupe de nations conduits par les Etats-Unis réserverait une portion du territoire syrien (185 180 kms-carrés) n tant que zone de refuge sécurisé, afin de protéger plus d’un quart de la population de la nation (5.5 millions d’individus) sous un bouclier aérien collectif.
2. L’opération serait exclusivement de nature aérienne. Aucune botte étrangère ne franchirait le territoire de la Syrie. Les avions des armées de l’air américaine, turque, française, italienne et britannique survoleraient la zone depuis trois bases du Moyen-Orient : Incirlik et Diyarbakir en Turquie, où les Etats-Unis maintiennent une force substantielle d’avions de chasse, et depuis l’installation britannique d’Akrotiri, à Chypre.
3. La France a offert de rendre disponible son porte-avions, le Charles De Gaulle, mais accepte l’idée que, sans la puissance aérienne américaine, ses satellites-espions et ressources opérationnelles et logistiques, l’opération ne sera pas faisable.
4. La zone de refuge sécurisée s’étendra de Tarkush, à la frontière nord de la Syrie avec la Turquie et comprendra les villes assiégées de Jabal Al Zaweya, Idlib, Hama, Homs et les villages de leurs alentours.
5. La zone de refuge sécurisée serait placée hors de portée de l’armée et des forces de sécurité syriennes et son espace aérien serait déclarée Zone d’Exclusion Aérienne. Les intrus syriens seraient mis en joue par les bombardiers de combat occidentaux chargés d’immuniser la zone protégée.
6. La mise sur pied d’une force de coalition consacrée à sauver la Syrie en encore le fruit d’un travail en cours. Sarkozy a obtenu le consentement de la Grande-Bretagne, de l’Italie, de la Turquie et du Qatar et se trouve en discussion avec l’Arabie Saoudite et l’Egypte. La participation de ces deux derniers rendrait possible d’étendre la zone sanctuarisée vers le Sud et l’Est de la Syrie, pour y inclure les villes rebelles de Deraa, Deir-al-Zour et Abu Kemal.
7. Une administration régionale syrienne assistée par des officiers de liaison occidentaux s’occuperait de la gestion des affaires courantes de cette zone sanctuarisée au jour-le-jour. La coalition prendrait en charge les besoins de la population en nourriture, en médicaments et en soins médicaux.
8. Le but de la mission de l’expédition occidentalo-arabe ne chercherait pas à évincer Bachar al-Assad ni à s’engager dans des combats avec les forces syriennes à l’extérieur de la zone sanctuarisée.
DEBKAfile Reportage exclusif
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