Quelques 20 000 marine’s, membres de la marine et équipages aériens venus d’une demi-douzaine de pays, le groupe d’attaque d’un porte-avions nucléaire américain et trois navires armés de canons de la Marine américaine s’entraînent à l’attaque d’une division ennemie mécanisée fictive, ayant envahi son voisinage. C’est le plus vaste exercice amphibie mené en Occident, depuis une décennie, mis en œuvre afin de simuler une éventuelle invasion iranienne d’un pays du Golfe allié et un débarquement naval sur la côte iranienne. Reposant largement sur les épaules du personnel américain et de son matériel lourd, des éléments des armées française, britannique, italienne, hollandaise, australienne et néo-zélandaise ont été intégrés à l’exercice.
Alligator Audacieux est entré dans sa phase opérationnelle, lundi 6 février, le jour même où des manœuvres de grande ampleur ont débuté dans le sud de l’Iran, en face du Détroit d’Hormuz. Cette simultanéité atteste des préparatifs en vue d’une épreuve de force américano-iranienne impliquant Israël, qu’on peut lire entre les lignes, dans les propos du 5 février du Président américain Barack Obama (« Je ne pense pas qu’Israël ait décidé s’il allait attaquer l’Iran ») et de l’Ayatollah Ali Khamenei, le 3 février (« La guerre elle-même sera dix fois plus préjudiciable pour les Etats-Unis »). Lundi 6 février, le Président américain a ordonné le renforcement des sanctions par le gel des avoirs iraniens en Amérique et le blocage des opérations des banques iraniennes, y compris sa banque centrale.
Le vice-amiral Kevin Scott et le Général de Brigade Christopher Owens coordonnent l’exercice, qui se déroule sur de vastes bandes de terrains côtiers, en Virginie, en Caroline du Nord, en Floride, et sur l’Océan Atlantique, à partir du porte-hélicoptères amphibie, l’USS Wasp. Il est conduit par le porte-avions nucléaire USS Enterprise, accompagné de sa force de frappe, aux côtés de trois porte-hélicoptères amphibie : l’USS Wasp, l’USS Boxer et l’USS Kearsage. Sont présents sur leurs ponts 6 000 marine’s, 25 chasseurs-bombardiers et 65 hélicoptères de combat et de transport, principalement des MV-22B Ospreys [« balbuzard »] avec leurs équipages. En tout, 100 appareils aériens de combat sont engagés.
Les manœuvres sont prévues pour s’achever le 14 février, une semaine avant que ne se disperse l’exercice iranien, après quoi ses participants doivent être transportés par bateau vers des positions situées dans le Golfe Persique, face à l’Iran. Au total, trois porte-avions américains et leurs groupes d’attaque, le porte-avions français Charles de Gaulle et quatre ou cinq vaisseaux amphibies de la Marine américaine seront postés dans cette zone, selon les sources militaires de Debkafile.
Ce site a dévoilé en exclusivité, en février, un afflux massif d’un nombre sans precedent que forces militaires américaines sur deux îles stratégiques, celle, yéménite, de Socotra et, celle d’Oma, de Masirah, à portée du Détroit d’Hormuz et de l’Iran.
Les responsables de la marine américaine insistent sur le fait que ces manœuvres n’ont rien à voir avec l’Iran, mais le scenario en est révélateur : une division mécanisée du pays fictif hostile de Garnet (Iran) a envahi son voisin Amber (Arabie Saoudite), qui a fait appel à l’assistance d’une coalition pour stopper l’avance de l’ennemi au nord. Garnet a, déjà, miné les ports (Hormuz) et disposé des missiles contre les navires, sur sa ligne de côte.
Les forces coalisées sont requises afin de déployer une stratégie visant à la défaite de l’ennemi et ramener le combat sur son propre territoire (iranien). D’où, la prépondérance des forces amphibies des Marine’s dans ces manœuvres.
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