J’ai déjà eu l’occasion décrire que la toute-puissance du groupe terroriste Hezbollah justifierait, à elle seule, une intervention militaire israélienne massive qui, peut-être, dans un deuxième temps, permettrait aux Chrétiens Libanais des Forces Libanaises et des Kataëb (Geagea, Gemayel, etc.) de retrouver la place qui est la leur. De toute façon, dans le long terme, le Liban ne pourra rester, ne serait-ce que partiellement chrétien, sans une cohabitation pacifique avec Israël. Le Liban contre Israël, c’est le Hezbollistan et non pas le Liban. Il est vrai que nombre de chrétiens libanais renégats, véritables collabos du Hezbollah, tel Michel Aoun, devront d’abord passer à la trappe. Nous n’y sommes pas encore, loin de là.
J’avais déjà signalé en août 2012 que l’option d’une attaque israélienne contre l’Iran reviendra à la une de l’actualité. Que le débat sur la gestion des aspects collatéraux d’une telle option se fera plus pressant. Que l’un des aspects collatéraux du dossier sera la réaction du Hezbollah et des militants palestiniens à Gaza en cas d’attaque israélienne contre l’Iran. Le scénario en cas de frappe préventive israélienne contre le nucléaire offensif iranien tient en une réponse iranienne prenant la forme de tirs de missiles à longue portée, accompagnés de tirs de barrages en provenance du Liban et de Gaza. L’Iran « n’a pas un nombre illimité de missiles », a déclaré l’an dernier le vice Premier ministre israélien Silvan Shalom. « Et ce n’est pas comme si Israël ne pouvait arrêter un tir de barrage en 24 heures, en frappant les infrastructures au Liban et à Gaza », avait poursuivis le ministre.
« Les roquettes tirées depuis le Liban et Gaza peuvent atteindre tout le territoire israélien. Ceci est notre problème principal », reconnaissait de son côté, en 2012, l’ancien chef des renseignements israéliens, Danny Yatom. L’une des leçons de la guerre de 2006, entre Israël et le Hezbollah – une guerre au cours de laquelle le Hezbollah avait tiré d’innombrables engins sur le nord d’Israël -, est que « nous devons les empêcher de tirer ces missiles, aussi bien au Nord (Liban) qu’au Sud (Gaza) », poursuivait Danny Yatom. Pour ce faire, ajoutait l’ancien chef des renseignements israéliens, Israël devra « agir avec toute sa puissance contre les infrastructures au Liban et à Gaza. Nous risquons de devoir détruire des parties du Liban et des parties de Gaza pour que nos citoyens ne soient pas tués ».
La dernière riposte israélienne aux tirs de missiles du Hamas a démontré – une fois de plus – qu’une série de frappes aériennes de courte durée est totalement insuffisante.
Ces jours-ci, le Hezbollah fait à nouveau la Une des médias, tels Maariv, As-Safir, Mediarama, etc. Ainsi, le journaliste free-lance libanais Maroun Charbel, depuis Beyrouth, sur la base des médias susmentionnés, écrit, en substance, qu’Israël se démène pour obtenir le classement du Hezbollah sur les listes des organisations terroristes de l’Union Européenne (extraits adaptés ; cf. lien vers source en bas de page). Israël compte sur le rôle que pourraient jouer les Etats-Unis et le Canada pour l’aider à obtenir cette qualification. Pour qu’une telle décision soit prise par l’Union européenne, il faudrait un vote à l’unanimité des 27 membres.
Or, l’Union européenne estime qu’elle n’a pas suffisamment de preuves pour qualifier le Hezbollah d’organisation terroriste et qu’au sein des pays membres, la France est le pays qui serait le plus opposé, craignant les conséquences d’une telle qualification sur la stabilité et la sécurité au Liban. En particulier sur celle de ses casques bleus au Sud-Liban en pleine zone Hezbollah ? Dans les médias très proches de l’axe syro-iranien, comme par exemple le site Mediarama et sa revue de presse, nous pouvons lire : « Israël cherche à placer le Hezbollah sur la liste terroriste européenne. La France s’y oppose fortement pour manque de preuves » (repris du journal As-Safir).
Manque de preuves ?
En novembre 2012, Samir Geagea (ndmg – leader du parti chrétien ‘Forces Libanaises’) avait brossé un tableau, je dirais même une nomenclature, des actes terroristes du Hezbollah. Nul n’est venu dire qu’il se trompait et aucun procès ne lui a été intenté. Ni même la plus petite menace de procès pour occuper l’espace médiatique. L’actualité de Maariv via As-Safir nous donne l’occasion de revenir sur cette conférence de presse du chef des Forces libanaises. Elle date du 14 novembre dernier.
Après avoir rappelé l’implication de quatre membres du Hezbollah dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri (sunnite) le 14 février 2005, de l’implication d’un autre membre du parti dans la tentative d’assassinat du député Boutros Harb (maronite) et de la découverte de documents syriens impliquant le Hezbollah dans l’assassinat en décembre 2005 du député Gebran Tuéni (grec-orthodoxe), Samir Geagea a dressé la liste terrible des assassinats du Hezbollah. Liste qui implique des Chrétiens comme des Musulmans libanais, des communistes mais aussi des Américains et des Français.
De cette liste je ne citerai que les actes touchant la communauté internationale et en particulier les Américains et les Français : le 18 avril 1983, attentat contre l’ambassade américaine (63 tués) ; 23 octobre 1983, attentat contre le siège des Marines à Beyrouth (près de 200 tués) ; 23 octobre 1983, attentat contre le siège du contingent français de la Force multinationale (Drakkar, 58 soldats français tués) ; 14 juin 1985, détournement d’un avion de la TWA (un passager tué) ; 18 septembre 1986, assassinat du colonel Christian Goutière, attaché militaire près l’ambassade de France. Paris a donc oublié le colonel Goutière ? Ses paras du Drakkar ? Ou Paris a-t-il peur d’un Drakkar bis ? (Fin des extraits adaptés ; cf. lien vers source française en bas de page).
En ce qui me concerne – cela sera ma conclusion – il est évident que la légion mercenaire du Hezbollah, mouvement terroriste libanais, téléguidé par la dictature alaouite syrienne, et, surtout, téléguidé par les mollahs intégristes iraniens, consolide, via la terreur et les assassinats, son mini-Etat, implanté au Liban. La légion mercenaire du Hezbollah pratique le terrorisme, sous le regard indifférent l’armée libanaise ; et sous le regard indifférent des Casques bleus de la Finul. Aucun Etat-membre de l’Union Européenne, ne tolèrerait, sur son propre territoire, une violation, aussi énorme et systématique, de sa propre Constitution, du Droit international public et du Droit humanitaire.
En termes géostratégiques, en termes de légitime défense et en termes de droit, il serait donc non seulement légitime, mais urgent, de traiter – enfin – le Hezbollah comme une cible. Autrement dit, d’un point de vue géostratégique et juridique, il serait temps d’anéantir, l’énorme arsenal – militaire et balistique – du Hezbollah. Certes, Israël peut charger ses forces aériennes d’accomplir cette salutaire besogne.
Mais ne serait-il pas plus juste, que, pour une fois, des Etats-membres de l’OTAN (pas nécessairement le Commandement de l’OTAN et certainement pas la Turquie, membre, pour l’instant, de cette même OTAN) s’en chargent eux-mêmes ? Ne serait-il pas plus juste, que des navires de guerres occidentaux envoyés au large du Liban se chargent de pilonner à coups de missiles l’arsenal du Hezbollah ? Après tout, les navires de guerre russes ne se gênent pas pour mouiller dans le port syrien de Tartous afin de soutenir le pouvoir syrien. L’armée turque ne se gêne pas pour soutenir l’opposition syrienne dans le nord syrien. Le Qatar ne se gêne pas pour financer le jihad en Syrie.
Le Hezbollah terrorise la France.
Qu’attend la France pour terroriser le Hezbollah ?
Et sources :
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