samedi 12 janvier 2013

Somalie: échec d'une opération française pour libérer un otage, un soldat tué


Une opération militaire française a échoué à libérer un otage français en Somalie, et un soldat a été tué au cours des combats, a affirmé samedi à l'AFP un responsable islamiste somalien.
"Les Français n'ont pas obtenu ce qu'ils cherchaient", car l'otage "n'était pas dans la zone" qu'ils ont attaquée dans la nuit de vendredi à samedi, a affirmé au téléphone à l'AFP Abdulaziz Abu Musab, porte-parole militaire des islamistes shebab. Il a assuré que les soldats français avaient laissé derrière eux le corps d'un de leurs camarades tué pendant l'opération.
Le ministère français des Affaires étrangères, interrogé depuis Paris par l'AFP, a affirmé n'avoir "pas de commentaire" à faire sur les informations faisant état d'un raid militaire en Somalie.
Au moins un habitant de la localité de Bulomarer visée par l'attaque a indiqué samedi matin à l'AFP avoir vu le corps sans vie d'un homme blanc, à la suite de cette attaque menée à partir de quatre hélicoptères de combat, selon des témoins.
"Un soldat français a été tué pendant l'échange de coups de feu et son corps a été laissé par ses camarades", après deux tentatives infructueuses de ces derniers pour le récupérer, a affirmé le responsable shebab, un mouvement islamiste rallié à Al-Qaïda.
Un agent de la DGSE (services français du renseignement) est détenu en Somalie par des insurgés islamistes depuis le 14 juillet 2009. Cet agent, présenté comme Denis Allex - a priori un pseudonyme - avait été enlevé à Mogadiscio avec un autre agent, qui a, lui, recouvré la liberté en août 2009.

Le Français Denis Allex, qui était retenu en otage en Somalie par des islamistes depuis le 14 juillet 2009, a été"abattu par ses geôliers", lors de cette opération menée par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, services secrets) dans la nuit de vendredi à samedi, pour tenter de le libérer, a annoncé le ministère de la Défense.
 
2 soldats tués
Deux soldats français "ont perdu la vie" et "17 terroristes ont été tués" au cours de ces combats, a-t-il précisé."Le commando de la DGSE a fait face d'emblée à une forte résistance", souligne le ministère dans un communiqué, et "au cours de l'assaut, des combats violents ont eu lieu".

"Ils le retenaient dans des conditions inhumaines"
Le communiqué rappelle que Denis Allex, lui-même agent de la DGSE, avait été enlevé à Mogadiscio alors qu'il effectuait "une mission officielle d'assistance" auprès du gouvernement de transition. "Face à l'intransigeance des terroristes, qui ont refusé pendant trois ans et demi toute négociation, et qui retenaient Denis Allex dans des conditions inhumaines, une opération a été planifiée et mise en oeuvre", est-il précisé.

Les familles sont au courant
"Les familles des victimes ont été informées. Le ministre de la Défense leur adresse ses plus sincères condoléances et s'associe à leur douleur. Il apporte son total soutien aux personnels de la DGSE dont il salue le courage et le remarquable travail", conclut le communiqué.

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian devait s'exprimer lors d'une conférence de presse au siège du ministère à Paris samedi à 11H30, au lendemain du feu vert donné par le président François Hollande à l'intervention de l'armée française au Mali, en soutien d'unités maliennes, afin de repousser les islamistes progressant vers le sud du pays. La France compte encore huit otages au Sahel.


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