Où en sommes-nous avec l’islam ? La question revient dans le cadre du « conflit syrien » qui en réalité est bien plus que cela. Que se passe-t-il réellement en Syrie et dans toute cette région ? Avons-nous une véritable stratégie face à l’islam ? Allons-nous continuer d’accepter que des gens sectaires et liberticides nous reprochent d’être islamophobes, comme si cette religion devait obligatoirement faire de nous des islamophiles ?
Le conflit « syrien » : une guerre entre sunnites et chiites.
En Syrie, d’une part, le jeu de l’Iran en faveur de la minorité chiite au pouvoir (la communauté alaouite à laquelle appartient la famille du dictateur Bachar Al-Assad appartient au chiisme), et d’autre part, le jeu de l’Arabie Saoudite en faveur des rebelles sunnites, ces jeux constituent un indice indiscutable de ce qui se trame au Proche et au Moyen Orient. L’Arabie saoudite et le Qatar sont clairement deux pays qui appuient ouvertement les milices rebelles sunnites en Syrie, avec armes et argent. De son côté, l’Iran, primo, envoie des armes au régime de Damas, et, secundo, intervient sur le terrain, notamment à travers de sa milice libanaise du Hezbollah.
L’Irak ne veut pas non plus rester absent du conflit syrien. Bien qu’officiellement les autorités irakiennes ne soutiennent pas la dictature alaouite syrienne, les mosquées chiites irakiennes sont de véritables pépinières de volontaires qui se rendent en Syrie Damas mus par un sens du devoir religieux, en clair, pour soutenir Al-Assad. Côté syrien sunnite, le réseau terroriste global d’Al-Qaïda a trouvé un filon en Syrie pour son appel à la guerre sainte, cette fois contre le régime laïc d’Assad, considéré comme hérétique chiite. Il faut s’attendre à ce que les musulmans d’Europe et d’autres continents qui s’incorporent comme djihadistes dans les milices rebelles syriennes finissent contaminés par le fanatisme du réseau d’Al-Qaïda.
Au Liban, l’équilibre instable entre les communautés chiites et sunnites – avec les chrétiens libanais une fois de plus coincés entre le marteau et l’enclume cet équilibre instable est sur le point de basculer à cause de l’implication du Hezbollah dans la guerre syrienne. Les violences entre libanais sunnites et libanais chiites sont particulièrement virulentes tout le long de la frontière du Liban avec la Syrie et elles pourraient s’emballer si choc frontal direct se produit entre l’armée libanaise et le Hezbollah.
A ce propos, Marc Fromager a récemment mis les points sur les « i » dans son éditorial du bulletin en ligne de l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED), qui propose également un dossier complet sur les conséquences de la guerre civile voulue et entretenue par la convergence contre nature de l’Occident et du terrorisme international sunnite. Le site de l’AED propose également ses solutions pour venir en aide aux chrétiens persécutés (C’est par ici).
Le phénomène que beaucoup considèrent comme la clef dans l’actuelle confrontation entre chiites et sunnites est le régime théocratique en Iran depuis 1979. Khomeiny n’avait pas condamné au sens strict la doctrine musulmane sunnite, mais avait en revanche sévèrement critiqué ses gardiens, à savoir les pays du Golfe. Il a livré une bataille dévastatrice contre l’Iraq de 1980 à 1988, mais sa fixation obsessionnelle, c’était l’Arabie saoudite, qu’il qualifiait de laquais des Etats-Unis.
Avons-nous une véritable stratégie face à l’islam ?
Avec le conflit syrien, la question se pose à nouveau de savoir comment nous comporter face à l’islam. Primo, il faut cesser d’appréhender, d’une part, l’islam en terre d’islam ; et d’autre part, l’islam en Occident. Car il s’agit, dans les deux cas, du même islam et du même coran. Le discours islamophile ne changera rien à cette réalité. Secundo, en Occident, l’islam doit respecter l’ordre constitutionnel et laïc. Les zones de non-droit sont à remettre au pas, par la force légale et par le droit.
Tertio, l’alliance de l’Occident avec tel ou tel pays musulman, cette alliance doit être considérée comme une alliance tactique à court terme, même si elle est renouvelable pendant un certain laps de temps. Quarto, l’Occident doit admettre, une bonne fois pour toutes, que l’islam est imprévisible ; et que par conséquent, la stratégie globale à moyen et long terme de l’Occident, face à l’islam, reste, essentiellement, un ensemble de tactiques à court terme, modifiables à tout instant.
Quinto, l’Occident a tout intérêt à maintenir un équilibre des forces entre islam sunnite et islam chiite. Et si les deux branches de l’islam, la branche sunnite et la branche chiite sont en guerre, l’Occident doit apprendre à en tirer profit. Car le temps que ces deux branches consacrent à se combattre signifie un temps de répit pour l’Occident.
Cette stratégie en cinq points ne poserait aucun problème à l’Occident, s’il s’agissait de l’appliquer à une forme contemporaine de fascisme ou de national-socialisme. Il n’y a donc aucune raison de ne pas appliquer cette stratégie au monde musulman (notamment ses régimes les plus extrémistes), aussi longtemps que celui-ci restera un obscur voile islamique recouvrant notre 21e siècle.
Des gens sectaires et liberticides nous reprochent d’être islamophobes
Pour ce qui me concerne, je dis carrément (pour provoquer) que je suis islamophobe. Oui, j’ai la phobie, la peur de l’islam. Pas une peur qui, face à l’islamisme, fait de moi un collabo, un capitulard. Non, une peur qui m’invite à aller au-delà de la peur et qui m’invite à dire que, oui, je suis islamophobe et que je combats l’islamisme précisément pour cette raison. Ceux qui avaient la phobie, la peur du nazisme, avaient deux choix possibles : devenir des collabos capitulards ou résister. Je choisis de résister en reconnaissant que la peur est l’une des motivations de ma résistance, l’autre motivation étant le refus de perdre ma liberté d’expression et d’opinion.
Je défends à la fois la laïcité et la société libre, avec son indéniable héritage culturel judéo-chrétien. L’on peut dire que c’est là une opinion conservatrice, une opinion de droite. L’on ne peut pas – et cependant certains le font – alléguer que c’est là une opinion « extrémiste ». Il se trouve que selon l’idéologie islamophile à la mode (idéologie islamophile qui juge et condamne l’islamophobie), l’islam aiderait, soi-disant, l’Occident, à redéfinir son identité ; à pratiquer le dialogue des cultures ; et à pratiquer le multiculturalisme. A cet égard, l’idéologie islamophile reproche, à l’Occident, d’avoir une identité judéo-chrétienne monolithique.
Et dans ce cadre, l’islam apporterait, paraît-il, quelque chose de nouveau. L’islam aiderait, soi-disant, les Occidentaux, à redéfinir leur relation avec les autres. L’islam aiderait, paraît-il, les Occidentaux, à lutter contre le racisme ; contre la discrimination ; contre le regard porté sur les musulmans. Un regard colonial, nous dit l’idéologie islamophile, un regard colonial influencé par l’histoire de l’Occident face à l’islam. L’islam aiderait, soi-disant, les Occidentaux, à transcender l’ère coloniale et les croisades. L’islam aiderait, paraît-il, les Occidentaux, à devenir multiculturels. Et l’islam aiderait, paraît-il, les Occidentaux, à faire de la lutte contre la discrimination, une priorité. Voilà résumée, en quelques lignes, l’idéologie islamophile.
Je n’invente rien. C’est bel et bien ainsi, qu’est formulée, l’idéologie islamophile, par les journalistes, les historiens, les sociologues, les enseignants, les chercheurs, les faiseurs d’opinion et les politiciens. Et quiconque n’adhère pas à cette idéologie islamophile, est, automatiquement, accusé d’être islamophobe. Car l’idéologie islamophile, non seulement s’est construite sur du sable mouvant ; mais en plus, elle ne peut souffrir quelque débat que ce soit. Quiconque n’adhère pas à l’idéologie islamophile ne peut qu’être islamophobe. Et quiconque est islamophobe ne peut qu’être raciste. On le voit ici, le niveau du débat, est à peu près aussi lamentable, que l’était, le débat sur le communisme (je suis anticommuniste et je ne suis pas, pour autant, « raciste » envers les communistes chinois, nord-coréens, vietnamiens et cubains…).
A ce propos, je rappelle que jusqu’en 1992, un anticommuniste était automatiquement considéré comme un « réactionnaire d’extrême-droite ». Résultat : le communisme, à l’échelle planétaire, entre 1917 et 1992, a tout de même tué, plus de 150 millions de personnes… Et puisque je mentionne des millions de personnes tuées, j’attends toujours les chiffres sur le nombre de personnes tuées en quatorze siècles au nom de l’islam. Combien de Juifs d’Orient ? Combien de Chrétiens d’Asie mineure et d’Orient, par exemple Arméniens ? Combien de musulmans tués par d’autres musulmans, par exemple, lors de la guerre Iran-Irak que tout le monde a oubliée ?
Autre phénomène, tout récent celui-là : pourquoi tant de musulmans, soi-disant modérés, et tant d’occidentaux islamophiles, ont-ils fait leur crise, parce que Ben Laden aurait dû être capturé vivant ? Ou, parce que Ben Laden aurait dû être jugé ? Ou encore, parce que Ben Laden n’aurait pas dû être balancé à la mer ? Pourtant, Ben Laden n’était pas un « bon musulman ». Ben Laden a tué 1000 fois plus de musulmans que de non musulmans, avec ses hordes maudites de kamikazes dégénérés. Ben Laden n’était qu’un grand criminel doublé d’un psychopathe grave.
Alors, oui, face à ce climat débilitant, face à ce crétinisme intellectuel, face à ce paradigme inversé, face à cette auto-détestation occidentale, je reste, jusqu’à nouvel avis, « islamophobe ». Et je demeure libre, comme je l’ai fait ci-dessus, d’écrire ce que j’entends par être « islamophobe ».
Même si c’est un « délit » aux yeux du Collectif Contre l’Islamophobie en France, aux yeux de la Rencontre Annuelle des Musulmans de France, aux yeux de l’Union des Organisations Islamiques de France, aux yeux du Conseil Français du Culte Musulman, aux yeux de l’Organisation de la Coopération Islamique, aux yeux de la Ligue Arabe, aux yeux de la Théocratie Iranienne, aux yeux du Hamas, aux yeux du Hezbollah, aux yeux des Frères Musulmans, aux yeux des imams, aux yeux des ayatollahs et aux yeux des veuves de Ben Laden.
© Michel Garroté www.dreuz.info
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