Mohamed Merah, Djokhar et Tamerlan Tsarnaev, et maintenant les deux assassins de Londres. Le terrorisme islamiste semble désormais plébisciter les «loups solitaires»...
Plus d’une décennie après les attentats du 11-Septembre perpétrés par dix-neuf pirates de l’air, l’acte «terroriste», selon le Premier ministre britannique David Cameron, qui a eu lieu mercredi à Londres n’a été commis que par deux hommes. Désormais, les djihadistes semblent ne plus agir en réseau, mais quasiment seuls, comme les frères Tsarnaev à Boston ou Mohamed Merah en France.
Est-ce à dire que les «loups solitaires» sont l’avenir du terrorisme? Indéniablement, selon Mathieu Guidère, professeur de veille stratégique à l’université Toulouse II, spécialiste des mouvements radicaux et auteur de Les nouveaux terroristes (éd. Autrement). «Chez les responsables d’Al-Qaida, il y a aujourd’hui une volonté de passer de meurtres de masse -11-Septembre, attentats de Londres ou de Madrid- à des meurtres sélectifs et ciblés, hautement symboliques et spectaculaires.» En effet, les «loups solitaires» attirent moins l’attention de la police, et sont plus difficiles à neutraliser pour les services de renseignement.
Le djihadiste français fait en effet partie des «néo-djihadistes», tel que les définit Mathieu Guidère. «Ils se définissent par leur volonté de ne pas être détectés, de choquer au maximum et d’être prêts à assumer leurs actions jusqu’au bout.» Mais, alors que Mohamed Merah semble avoir agi seul, les auteurs du meurtre de Londres étaient deux. «Plutôt que des loups solitaires, la tendance actuelle semble être le fonctionnement en binôme, comme à Boston», confirme Mathieu Guidère. Ces nouveaux djihadistes peuvent se radicaliser seul, via Internet, ou en petit groupe, comme en fréquentant une mosquée ou en ayant des connexions à l’étranger, à l’image de Tamerlan Tsarnaev au Daguestan et Mohamed Merah au Pakistan.
Selon Mathieu Guidère, ces nouveaux djihadistes «pratiquent un terrorisme spectacle, qui n’existerait pas sans la médiatisation, via les réseaux sociaux, Internet ou les médias traditionnels». En effet, après avoir égorgé le soldat britannique, les deux djihadistes ne se sont pas enfuis et n’ont pas attaqué les autres civils, mais les ont pris à témoin, leur demandant de filmer la scène et leurs propos. «Il y avait une volonté de médiatiser cette opération», juge Louis Caprioli. «Il y a une volonté de choquer et de marquer les esprits», acquiesce Mathieu Guidère, «mais aussi de susciter des vocations».
Car, si les actes de ce «binôme» ont été accomplis individuellement, sans l’appui d’un groupe, les deux djihadistes sont tout de même imprégnés de tout le support idéologique diffusé par Al-Qaida, souligne Louis Caprioli. L’un des deux agresseurs de Londres a en effet fait référence à la guerre en Afghanistan pour expliquer son geste. «En substance il parle de combattre les Croisés qui occupent les terres d’Islam et qui tuent des musulmans. C’est le même discours que celui de tous les responsables d’Al-Qaida.» Et c’est exactement la même référence que Mohamed Merah, ou, plus récemment, Djokhar Tsarnaev.
Plus d’une décennie après les attentats du 11-Septembre perpétrés par dix-neuf pirates de l’air, l’acte «terroriste», selon le Premier ministre britannique David Cameron, qui a eu lieu mercredi à Londres n’a été commis que par deux hommes. Désormais, les djihadistes semblent ne plus agir en réseau, mais quasiment seuls, comme les frères Tsarnaev à Boston ou Mohamed Merah en France.
Est-ce à dire que les «loups solitaires» sont l’avenir du terrorisme? Indéniablement, selon Mathieu Guidère, professeur de veille stratégique à l’université Toulouse II, spécialiste des mouvements radicaux et auteur de Les nouveaux terroristes (éd. Autrement). «Chez les responsables d’Al-Qaida, il y a aujourd’hui une volonté de passer de meurtres de masse -11-Septembre, attentats de Londres ou de Madrid- à des meurtres sélectifs et ciblés, hautement symboliques et spectaculaires.» En effet, les «loups solitaires» attirent moins l’attention de la police, et sont plus difficiles à neutraliser pour les services de renseignement.
Des assassinats symboliques
Louis Caprioli, ancien responsable de la lutte contre le terrorisme à la DST et conseiller du groupe GEOS, tempère: «L’avenir du terrorisme est multiforme. Les gros attentats sont toujours recherchés, mais il est plus difficile de monter de grosses opérations, avec la participation d’une cellule terroriste. Les djihadistes commettent donc des attentats de moindre ampleur, visant des cibles plus précises». Ces assassinats, symboliques, «peuvent viser tous ceux qui sont représentatifs de l’Etat oppresseur des musulmans en France comme partout dans le monde», qu’ils soient soldats, policiers, gendarmes... «Regardez Mohamed Merah. Il a commencé par abattre des militaires, et projetait de s’en prendre à un policier qu’il avait connu à la DCRI», souligne-t-il.Le djihadiste français fait en effet partie des «néo-djihadistes», tel que les définit Mathieu Guidère. «Ils se définissent par leur volonté de ne pas être détectés, de choquer au maximum et d’être prêts à assumer leurs actions jusqu’au bout.» Mais, alors que Mohamed Merah semble avoir agi seul, les auteurs du meurtre de Londres étaient deux. «Plutôt que des loups solitaires, la tendance actuelle semble être le fonctionnement en binôme, comme à Boston», confirme Mathieu Guidère. Ces nouveaux djihadistes peuvent se radicaliser seul, via Internet, ou en petit groupe, comme en fréquentant une mosquée ou en ayant des connexions à l’étranger, à l’image de Tamerlan Tsarnaev au Daguestan et Mohamed Merah au Pakistan.
«Terrorisme spectacle»
Et, pour préparer leurs actions, ils ont à leur disposition les directives précises publiées dans Inspire Magazine, éditée en anglais par Al-Qaida dans la péninsule arabique (Aqpa). «C’est comme cela que les Tsarnaev ont fabriqué leurs bombes, mais la revue donne aussi des instructions pour commettre des exécutions comme celle de Londres», dit Louis Caprioli.Selon Mathieu Guidère, ces nouveaux djihadistes «pratiquent un terrorisme spectacle, qui n’existerait pas sans la médiatisation, via les réseaux sociaux, Internet ou les médias traditionnels». En effet, après avoir égorgé le soldat britannique, les deux djihadistes ne se sont pas enfuis et n’ont pas attaqué les autres civils, mais les ont pris à témoin, leur demandant de filmer la scène et leurs propos. «Il y avait une volonté de médiatiser cette opération», juge Louis Caprioli. «Il y a une volonté de choquer et de marquer les esprits», acquiesce Mathieu Guidère, «mais aussi de susciter des vocations».
Car, si les actes de ce «binôme» ont été accomplis individuellement, sans l’appui d’un groupe, les deux djihadistes sont tout de même imprégnés de tout le support idéologique diffusé par Al-Qaida, souligne Louis Caprioli. L’un des deux agresseurs de Londres a en effet fait référence à la guerre en Afghanistan pour expliquer son geste. «En substance il parle de combattre les Croisés qui occupent les terres d’Islam et qui tuent des musulmans. C’est le même discours que celui de tous les responsables d’Al-Qaida.» Et c’est exactement la même référence que Mohamed Merah, ou, plus récemment, Djokhar Tsarnaev.
Bérénice Dubuc
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