François Hollande, c’est du costaud, du lourd, du poilu, du tatoué. Un homme, un vrai. La preuve ? À la suite du scandale planétaire déclenché par l’affaire PRISM, il a exigé des Américains qu’ils « cessent immédiatement » leurs écoutes.
Mais après la posture, l’imposture…
Ainsi, Evo Morales, Président bolivien, naguère très proche de son homologue vénézuélien, le défunt et regretté Hugo Chávez, était-il en voyage officiel en Russie, dans son avion présidentiel. De Moscou à La Paz, ça fait une trotte, même par la voie aérienne. L’avion présidentiel devait donc faire une escale technique en Europe. Il devait, oui, mais ne put. Car la France a dit non, comme le général de Gaulle, mais pour d’autres raisons. Tout comme, soyons justes, l’Espagne, le Portugal et l’Italie. Pourquoi ? Tout simplement parce que les Américains soupçonnaient la présence, dans l’appareil, d’Edward Snowden, l’homme par lequel le scandale PRISM est arrivé.
Finalement, Evo Morales a pu atterrir à Vienne, capitale d’une Autriche traditionnellement neutre, mais finalement moins couchée que cette France qui se goberge d’exception culturelle et politique du soir au matin. Superbe et triste ironie… Du coup, les réactions internationales sont à la hauteur de l’affront. « Une agression grossière, brutale, impropre et non civilisée » pour le Venezuela. « Une terrible offense au président Morales » pour l’Équateur. « Une provocation envers la Bolivie et toute l’Amérique latine… » pour la Bolivie, principale intéressée. Quant à celle de la France, elle vaut son poids de tortillas : « La France a fini par autoriser le survol de son espace aérien par l’avion de M. Morales. » C’est sûr qu’après l’avoir obligé à atterrir à Vienne, il était temps.
On aimerait bien rire d’une telle farce s’il ne s’agissait de la France, de sa place et de son image dans le monde. Misérable. Pitoyable. Pathétique. Non contente de coucher avec l’Amérique, la France se fait violer par icelle et en redemande. Et il n’est pas loin le jour où on exigera d’elle qu’elle simule le plaisir… Du temps de Jacques Chirac, au moins, nous avons été la défier jusque dans l’enceinte de l’ONU, tout comme le même Chirac n’hésita pas à faire un esclandre devant les caméras israéliennes à Jérusalem, alors que les flics locaux lui interdisaient d’aller parler à des Palestiniens. Et la droite qui ne dit rien ou presque, prisonnière de son infantile tropisme atlantiste à la Michel Sardou (Si les Ricains n’étaient pas là…). Et la gauche — qui, en son temps, avait accordé l’asile aux Italiens des Brigades rouges qui, eux, avaient du sang sur les mains jusqu’aux coudes — refuse sa protection à Edward Snowden dont le seul crime est d’avoir révélé au grand jour ce que tout le monde soupçonnait, savait ou dénonçait depuis des décennies.
Aujourd’hui, tout homme de bien ne peut que se sentir Bolivien.
Mais après la posture, l’imposture…
Ainsi, Evo Morales, Président bolivien, naguère très proche de son homologue vénézuélien, le défunt et regretté Hugo Chávez, était-il en voyage officiel en Russie, dans son avion présidentiel. De Moscou à La Paz, ça fait une trotte, même par la voie aérienne. L’avion présidentiel devait donc faire une escale technique en Europe. Il devait, oui, mais ne put. Car la France a dit non, comme le général de Gaulle, mais pour d’autres raisons. Tout comme, soyons justes, l’Espagne, le Portugal et l’Italie. Pourquoi ? Tout simplement parce que les Américains soupçonnaient la présence, dans l’appareil, d’Edward Snowden, l’homme par lequel le scandale PRISM est arrivé.
Finalement, Evo Morales a pu atterrir à Vienne, capitale d’une Autriche traditionnellement neutre, mais finalement moins couchée que cette France qui se goberge d’exception culturelle et politique du soir au matin. Superbe et triste ironie… Du coup, les réactions internationales sont à la hauteur de l’affront. « Une agression grossière, brutale, impropre et non civilisée » pour le Venezuela. « Une terrible offense au président Morales » pour l’Équateur. « Une provocation envers la Bolivie et toute l’Amérique latine… » pour la Bolivie, principale intéressée. Quant à celle de la France, elle vaut son poids de tortillas : « La France a fini par autoriser le survol de son espace aérien par l’avion de M. Morales. » C’est sûr qu’après l’avoir obligé à atterrir à Vienne, il était temps.
On aimerait bien rire d’une telle farce s’il ne s’agissait de la France, de sa place et de son image dans le monde. Misérable. Pitoyable. Pathétique. Non contente de coucher avec l’Amérique, la France se fait violer par icelle et en redemande. Et il n’est pas loin le jour où on exigera d’elle qu’elle simule le plaisir… Du temps de Jacques Chirac, au moins, nous avons été la défier jusque dans l’enceinte de l’ONU, tout comme le même Chirac n’hésita pas à faire un esclandre devant les caméras israéliennes à Jérusalem, alors que les flics locaux lui interdisaient d’aller parler à des Palestiniens. Et la droite qui ne dit rien ou presque, prisonnière de son infantile tropisme atlantiste à la Michel Sardou (Si les Ricains n’étaient pas là…). Et la gauche — qui, en son temps, avait accordé l’asile aux Italiens des Brigades rouges qui, eux, avaient du sang sur les mains jusqu’aux coudes — refuse sa protection à Edward Snowden dont le seul crime est d’avoir révélé au grand jour ce que tout le monde soupçonnait, savait ou dénonçait depuis des décennies.
Aujourd’hui, tout homme de bien ne peut que se sentir Bolivien.
Nicolas
Gauthier
Journaliste, écrivain.
Nicolas Gauthier est auteur avec Philippe Randa des Acteurs de la comédie politique. 29 € À commander en ligne sur francephi.com.
Nicolas Gauthier est auteur avec Philippe Randa des Acteurs de la comédie politique. 29 € À commander en ligne sur francephi.com.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire