Par Norbert Navarro
On se souvient du slogan de campagne de François Hollande durant la dernière présidentielle en France (« Le changement, c’est maintenant »). Après le renversement du président élu l’an dernier Mohamed Morsi, l’Egypte vient de vivre « le changement qui embarrasse », formule Guinée Conakry Info.
Car la joie « immense » et l’espoir « démesuré » d’une moitié de l’Egypte qui a manifesté sous les feux d’artifices de la place Tahrir au Caire « tranchent » avec les réactions des grandes chancelleries occidentales. Habituellement très promptes à brandir la fameuse « légitimité populaire », ces dernières sont « plutôt dans l’embarras vis-à-vis de la situation qui prévaut actuellement en Egypte », souligne le site guinéen.
Ce qui gêne le plus ces dernières heures, c’est le « retour de l’armée au devant de la scène politique », d’abord, la « vague » d’arrestations qui a déjà commencé dans le pays ensuite, complète le confrère, « personne n’ose parler de "coup d’Etat". Alors qu’il en est bien un ».
Résultat : « si on se risque à parler de coup d’Etat, on se met à dos les révolutionnaires d’aujourd’hui, les dirigeants égyptiens actuels avec. Alors que si on soutient ouvertement ce mode de destitution des chefs, on avalise un précédent qui remet en cause toute une tradition de pratique démocratique, considérée comme civilisée, rehausse Guinée Conakry Info Et c’est là le dilemme des grands de ce monde ».
« Bien des Egyptiens se sont certainement réveillés (…) avec la gueule de bois », enchérit L’Observateur-Paalga au Burkina-Faso. Le confrère estime que ce qui vient de se passer en Egypte est « à désespérer de ce fameux printemps arabe qui n’accouche que de crises sans fin ». Et de citer les cas de la Libye et de la Tunisie.
Dans le premier, « depuis la destitution de Kadhafi, ce sont les groupes armés qui font la loi, l’autorité de l’Etat ayant foutu le camp, regrette L’Observateur. (…) Dans le second, ce n’est pas non plus le paradis ».
Conclusion du journal burkinabè : « Jusque-là, ces printemps se sont révélés plutôt des automnes avec le délabrement des Etats en lieu et place de la chute des feuilles d’arbres. L’ancien président Hosni Moubarak doit bien rire sous cape. De sa chambre médicalisée, il doit bien se dire que de son temps, l’Egypte était tout de même mieux gouvernée ».
Egypte : vae victis
Mais tout le monde, dans la presse africaine, ne partage pas cette gêne. Pour le quotidien burkinabè Le Pays, un gouvernement qui « viole systématiquement, comme celui de Morsi, la Constitution du pays en faisant bon marché de la liberté et de la vie des citoyens, en vertu d’une doctrine religieuse ou raciale, est tenu pour illégitime, qu'elles que soient les acclamations populaires douteuses dont il puisse continuer à bénéficier au sein d’une frange de l’opinion nationale ».
Très allant, le quotidien ougalais estime qu’il « ne faut pas craindre le pire, en Egypte, suite à la destitution de Morsi, cet homme qui avait forgé toute sa vision de la politique et surtout de la démocratie, uniquement à partir d’une interprétation et d’une lecture complètement tronquées des textes coraniques ». Et Le Pays de conclure qu’en définitive, « Morsi, dans sa chute, ne doit s’en prendre qu’à lui-même ».
Tunisie : François Hollande y poursuit sa visite
Deuxième jour du séjour du président français dans une Tunisie où, après la chute de Mohamed Morsi en Egypte, les partisans du parti Ennahdha « retiennent leur souffle (…) à l’idée de la reproduction d’un scénario égyptien à Tunis », constate Tunisie Numérique. Remontés tous azimuts, plusieurs dizaines de sympathisants du mouvement islamiste se sont rassemblés (hier) devant l’ambassade d’Égypte à Tunis pour exprimer leur solidarité à Mohamed Morsi. Les manifestants ont scandé des slogans appelant à la préservation de la légitimité et ont mis en garde contre toute tentative de renversement du processus transitoire en Tunisie, relève le site tunisien d’informations en ligne.
La visite de François Hollande à Tunis conduit donc tout logiquement Le Pays à se demander « comment Ennahda, le parti des islamistes, la percevra ». Car Ennahda « veut un Etat islamique basé sur la charia alors que le pays des droits de l’homme veut un Etat moderne où aucun courant religieux n’imposera sa vue à l’autre ».
Mais pour logique qu’elle soit, cette question, à vrai dire, ne se pose pas pour le quotidien ouagalais. Car « vu l’état actuel de la Tunisie, que vaut l’orgueil des islamistes ? « La Charia ne nourrit pas le peuple ». Alors ? « Malgré leur majorité au Parlement, les islamistes n’ont pas réussi jusque-là, à apporter de vraies solutions aux préoccupations des Tunisiens. Cela devrait les amener, en toute humilité, à se montrer plus réceptifs au message du président Hollande », prédit Le Pays.
Car la joie « immense » et l’espoir « démesuré » d’une moitié de l’Egypte qui a manifesté sous les feux d’artifices de la place Tahrir au Caire « tranchent » avec les réactions des grandes chancelleries occidentales. Habituellement très promptes à brandir la fameuse « légitimité populaire », ces dernières sont « plutôt dans l’embarras vis-à-vis de la situation qui prévaut actuellement en Egypte », souligne le site guinéen.
Ce qui gêne le plus ces dernières heures, c’est le « retour de l’armée au devant de la scène politique », d’abord, la « vague » d’arrestations qui a déjà commencé dans le pays ensuite, complète le confrère, « personne n’ose parler de "coup d’Etat". Alors qu’il en est bien un ».
Résultat : « si on se risque à parler de coup d’Etat, on se met à dos les révolutionnaires d’aujourd’hui, les dirigeants égyptiens actuels avec. Alors que si on soutient ouvertement ce mode de destitution des chefs, on avalise un précédent qui remet en cause toute une tradition de pratique démocratique, considérée comme civilisée, rehausse Guinée Conakry Info Et c’est là le dilemme des grands de ce monde ».
« Bien des Egyptiens se sont certainement réveillés (…) avec la gueule de bois », enchérit L’Observateur-Paalga au Burkina-Faso. Le confrère estime que ce qui vient de se passer en Egypte est « à désespérer de ce fameux printemps arabe qui n’accouche que de crises sans fin ». Et de citer les cas de la Libye et de la Tunisie.
Dans le premier, « depuis la destitution de Kadhafi, ce sont les groupes armés qui font la loi, l’autorité de l’Etat ayant foutu le camp, regrette L’Observateur. (…) Dans le second, ce n’est pas non plus le paradis ».
Conclusion du journal burkinabè : « Jusque-là, ces printemps se sont révélés plutôt des automnes avec le délabrement des Etats en lieu et place de la chute des feuilles d’arbres. L’ancien président Hosni Moubarak doit bien rire sous cape. De sa chambre médicalisée, il doit bien se dire que de son temps, l’Egypte était tout de même mieux gouvernée ».
Egypte : vae victis
Mais tout le monde, dans la presse africaine, ne partage pas cette gêne. Pour le quotidien burkinabè Le Pays, un gouvernement qui « viole systématiquement, comme celui de Morsi, la Constitution du pays en faisant bon marché de la liberté et de la vie des citoyens, en vertu d’une doctrine religieuse ou raciale, est tenu pour illégitime, qu'elles que soient les acclamations populaires douteuses dont il puisse continuer à bénéficier au sein d’une frange de l’opinion nationale ».
Très allant, le quotidien ougalais estime qu’il « ne faut pas craindre le pire, en Egypte, suite à la destitution de Morsi, cet homme qui avait forgé toute sa vision de la politique et surtout de la démocratie, uniquement à partir d’une interprétation et d’une lecture complètement tronquées des textes coraniques ». Et Le Pays de conclure qu’en définitive, « Morsi, dans sa chute, ne doit s’en prendre qu’à lui-même ».
Tunisie : François Hollande y poursuit sa visite
Deuxième jour du séjour du président français dans une Tunisie où, après la chute de Mohamed Morsi en Egypte, les partisans du parti Ennahdha « retiennent leur souffle (…) à l’idée de la reproduction d’un scénario égyptien à Tunis », constate Tunisie Numérique. Remontés tous azimuts, plusieurs dizaines de sympathisants du mouvement islamiste se sont rassemblés (hier) devant l’ambassade d’Égypte à Tunis pour exprimer leur solidarité à Mohamed Morsi. Les manifestants ont scandé des slogans appelant à la préservation de la légitimité et ont mis en garde contre toute tentative de renversement du processus transitoire en Tunisie, relève le site tunisien d’informations en ligne.
La visite de François Hollande à Tunis conduit donc tout logiquement Le Pays à se demander « comment Ennahda, le parti des islamistes, la percevra ». Car Ennahda « veut un Etat islamique basé sur la charia alors que le pays des droits de l’homme veut un Etat moderne où aucun courant religieux n’imposera sa vue à l’autre ».
Mais pour logique qu’elle soit, cette question, à vrai dire, ne se pose pas pour le quotidien ouagalais. Car « vu l’état actuel de la Tunisie, que vaut l’orgueil des islamistes ? « La Charia ne nourrit pas le peuple ». Alors ? « Malgré leur majorité au Parlement, les islamistes n’ont pas réussi jusque-là, à apporter de vraies solutions aux préoccupations des Tunisiens. Cela devrait les amener, en toute humilité, à se montrer plus réceptifs au message du président Hollande », prédit Le Pays.
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