En 1936, les chefs Alaouites, parmi lesquels un certain Suleyman Assad, grand-père de l’actuel Président syrien Bachar el-Assad, écrivirent une lettre émouvante au Premier Ministre socialiste de l’époque, Monsieur Léon Blum, afin de solliciter son intervention pour éviter que la nation Alacouite ne soit annexée à la nation syrienne musulmane, à l’expiration du Mandat français.
« La nation Alaouite, que nous, soussignés représentons, supplie le gouvernement français et le parti socialiste français de garantir sa liberté et son indépendance dans ses frontières. La nation Alaouite, amie fidèle de la France, qui lui a rendu de grands services, et qui se trouve aujourd’hui sous la menace de la destruction et de la mort, remet son sort entre les mains des leaders socialistes français, certaine de trouver auprès d’eux un soutien fort et loyal. »
Cette lettre, écrite il y 87 ans est d’une cruelle actualité.
En 2013, retournement ironique de l’histoire, le président socialiste français n’aspire qu’à « punir » le petit fils Assad et soutient les islamistes arabes contre les Alaouites au pouvoir, sans se soucier le moindre du monde du sort qui sera réservé aux minorités – y compris les Chrétiens que le monde a déjà abandonné en Egypte. Ils auront droit à être égorgés jusqu’au dernier par les membres d’al-Qaïda, si les islamistes s’emparent du pouvoir grâce à l’aide occidentale.
Ci-après, la traduction d’un article rédigé en 2012 par le Dr Mordechai Kedar, analyste de l’arène interne syrienne, fruit d’une longue recherche, très éclairante sur la situation complexe de la Syrie, ainsi que la traduction de la supplique adressée par les chefs Alaouites à Léon Blum en 1936 :
« Depuis le début des pogroms en Syrie il y a un an et demi, j’ai écrit de nombreuses fois que si les Alaouites agissent avec sévérité, cruauté et font preuve d’ une insensibilité effroyable envers l’opposition, c’est qu’ils savent que cette dernière n’ambitionne pas seulement prendre le pouvoir, mais planifie également leur destruction, dès lors ils luttent avec férocité pour garder le pouvoir entre leurs mains et leurs têtes sur leurs épaules. De temps à autre, j’’entends les Musulmans s’exprimer oralement et par écrit de façon très dure à l’encontre des Alaouites, mais jamais, je n’ai pu percevoir la peur qui étreignait les Alaouites, la peur d’être massacrés par les Musulmans, si ces derniers en avaient un jour l’opportunité.
La Syrie moderne naquit dans le giron du Mandat français, qui fut imposé à ce pays après la première guerre mondiale et se termina en 1943. Comme c’est le cas avec d’autres états arabes du Moyen- Orient, la Syrie souffre de nombreuses maladies « génétiques », qui trouvent leurs origines dans les erreurs commises par les pays chargés d’exercer leurs mandats, à savoir la France et la Grande Bretagne. L’Italie, qui contrôlait la Libye, est responsable, dans une certaine mesure, du chaos qui règne dans ce pays.
La principale erreur commise par les nations européennes au Moyen-Orient, fut de créer des Etats qui regroupèrent des peuples d’ethnies différentes, composés de tribus, de minorités religieuses et laïques, les unes opposées aux autres, dans l’espoir qu’un jour tous ces groupes antagonistes se retrouveraient autour d’un feu de bois, entonnant joyeusement des chants patriotiques dans une parfaite harmonie. Ce beau rêve ne se réalisa pas, ne se réalise pas aujourd’hui et est loin de se réaliser demain.
Les 30 août dernier, une conférence eut lieu au Conseil de Sécurité des Nations Unies avec comme thème la guerre civile qui ravage la Syrie, responsable de la mort de 5 000 personnes rien qu’en ce mois d’août 2012.
Parmi les participants à la conférence, il y avait le Ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabius et le représentant syrien aux Nations Unies, Bashar al-Jafari. Le représentant syrien critiqua les pays occidentaux et notamment la France pour son soutien aux rebelles. Le ministre français lui rétorqua : « Vous parlez de façon négative du Mandat français, mais j’aimerais vous rappeler que le grand père de votre président actuel demanda à la France de ne pas quitter la Syrie et de ne pas lui accorder son indépendance. Ce document officiel, signé par le grand-père de Monsieur el-Assad, se trouve dans nos archives, au Ministère de l’Intérieur, et je peux vous donner une copie. »
Fabius se référait à une lettre, que des Chefs Alouites, parmi lesquels Suleiman el-Assad, le grand père de l’actuel président syrien, écrivirent et envoyèrent au Premier Ministre socialiste de l’époque, Léon Blum. La date de réception, qui figure sur le document, est celle du 15 juin 1936.
A cette époque, il y avait des négociations en cours entre le gouvernement français et un groupe d’intellectuels syriens, qui croyaient en la possibilité de créer un grand état syrien, regroupant des communautés différentes, comme en Europe. Cette lettre fut publiée par le journal libanais al-Nahar et dans le journal égyptien al-Ahram, mais elle ne fit pas la une des journaux.
Ce document devrait être lu en gardant à l’esprit les évènements tragiques qui se déroulent actuellement en Syrie.
Cela conclut le document qui fut écrit il y a 86 ans, mais qui aurait aussi bien pu être écrit hier. Ce document décrit tous les maux dont souffrent les peuples au Moyen Orient : fanatisme religieux, violence, marginalisation de quiconque n’appartient pas au groupe dominant, stéréotypes qui déterminent la manière dont il faut penser, maux aggravés par l’ignorance occidentale et sa naïveté à l’encontre des problèmes régionaux et la façon de les résoudre.
Avec tout le respect que je dois aux signataires de ce document, les Alaouites ne sont pas non plus exempts de problèmes. Malgré le fait qu’ils soient arabes et parlent arabe, ils se différencient des arabo-musulmans et de la scène arabe et se définissent comme la nation alaouite, parce qu’ils sont membres d’une religion différente. Les Alaouites forment des tribus distinctes des tribus arabes, vu qu’ils se considèrent comme les habitants de souche des montagnes de la Syrie occidentale, par opposition aux arabo-musulmans qui envahirent la région au VII siècle, en provenance de la péninsule arabique, et s’y imposèrent par le sabre du second calife musulman Umar bin al-Khattab, qui força les peuples conquis à se soumettre à l’islam.
Sans aucun doute, les Alaouites tirèrent les conclusions appropriées de ce qui fut écrit dans ce document et dirigèrent les Musulmans depuis 1966 avec une cruelle poigne de fer, car ils étaient conscients de ce qui les attendraient si les Musulmans devaient un jour les dominer.
Un détail important à noter est le fait que l’empire Ottoman n’est pas du tout mentionné, dans la lettre, même s’il essaya d’islamiser les Alaouites et les obligea à construire des mosquées dans leurs villages. Peut-être ne firent-ils aucune allusion aux Turcs afin de protéger la minorité alaouite qui vivait en Turquie, et par crainte d’une vengeance des Turcs sur leurs frères, s’ils avaient mentionné les Turcs d’une façon négative.
Mais le détail le plus surprenant fut la façon élogieuse dont ils parlèrent des Juifs dans la terre d’Israël.
Qui sait, peut être qu’à l’avenir, les Alaouites seront forcés de fuir les villes musulmanes syriennes pour échapper à leur sort funeste, comme décrit dans cette lettre de 1936, et éviter d’être décapités. Ils établiront leur état indépendant dans les montagnes d’Ansariyya et alors, cette minorité persécutée, dans une nouvelle ironie de l’histoire, essayera de s’unir aux Sionistes, qui, aux yeux des Arabes et des Musulmans, demeure toujours une Entité illégitime et méprisée »
Les Arabo-musulmans, aveuglés par leur idéologie pseudo-religieuse, restent fidèles à eux-mêmes quelle que soit l’époque : violence, oppression, conversion forcée des minorités et/ ou mise à mort. Partout où l’islam domine, c’est le chaos, la misère, l’injustice, le crime.
En fait, la crainte des Alaouites de tomber sous la domination musulmane les rend féroces et elle rejoint en quelque sorte la nôtre – sans la férocité. Eux s’accrochent au pouvoir, car ils savent quel avenir leur réserveront les Arabo-musulmans, s’ils venaient à le perdre.
Nous devons empêcher que les Musulmans ne prennent un jour le pouvoir en Occident et fassent de nous les minorités à soumettre, à humilier, à exterminer.
Mais l’internationale socialiste, leurs alliés écologistes, et les partis traditionnels de droite ne semblent pas le réaliser et ils s’enfoncent jour après jour dans le déni de la réalité du danger islamiste, malgré les clignotants d’un rouge qui devient de plus en plus écarlate.
© Rosaly pour www.Dreuz.info
Source : Assad’s Grand father’s 1936 letter Predicts Muslim slaughter of Minorities, Praises Zionists” by Dr Mordechai Kader – The Jewis Press.com/Elder of Zyion 01.09.2013. (traduit, adapté et commenté par Rosaly)
C’est triste de constater que l’histoire se répète ainsi..
Les « arabo-musulmans » sont encore et toujours nos ennemis bien plus qu’hier et bien moins que demain … C’est un cancer qui progresse.
Les « arabo-musulmans » sont encore et toujours nos ennemis bien plus qu’hier et bien moins que demain … C’est un cancer qui progresse.
Et donc si Fabius a des notions d’histoire de cette région comment expliquer son acharnement contre l’un des moindres enemis de ses coreligionnaires dans la région? Peut-être que les Alaouites d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier si l’on songe à l’occupation du Liban pendant près de dix ans et la complicité avec le Hesbollah grand ennemi d’Israel. On ne parle pas des petro-monarchies mais sans leur financement la guerre est impossible. Elles vont jusqu’à salarier les militants tous bien vétus, nourris, formés, encadrés et armés. Ce n’est pas qu’une question religieuse non plus, la crise a jetter sur les pavés la jeunesse Syrienne sunnite qui n’a trouvé que la guerre pour s’employer. Au passage ça se passait comment entre non-turcs du temps de l’Empire Ottoman? M’est avis que relativement mieux qu’après. Les pauvres minorités religieuses de Syrie ne semblent pas peser lourd face à la menaces iranienne sur l’Arabie Saoudite et Israel qui ne veulent à aucun prix d’un Iran militarisé nucléairement. Les astres sont en quelque sort en conjonction négative pour la Syrie.
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