lundi 7 octobre 2013

Le nettoyage ethnique des chrétiens d’Egypte

Un article de Michael Armanious, né en Égypte, analyste américain et producteur de films vidéo.
La violence envers les coptes a atteint un niveau inégalé depuis des siècles.
Partout où l'islam domine, les minorités sont persécutées.
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Sans réaction face aux atrocités, les Etats-Unis ont involontairement donné le signal qu’ils se retiraient de la région. La conséquence de ce retrait pourrait bien être la poursuite en toute impunité de la violence contre les chrétiens et autres minorités.
Iskander Toss, qui vivait depuis toujours dans la ville de Delga en Haute-Égypte, a été kidnappé la semaine dernière, roué de coups et traîné sur les chemins de terre du village jusqu’à ce que mort s’ensuive. Son crime ? Comme pour le massacre du centre commercial au Kenya la semaine dernière, son crime était d’être chrétien.
Quelques jours plus tard, les jihadistes d’Ikhwan [Frères musulmans] ont ouvert sa tombe et extirpé son cadavre qu’ils ont traîné à travers le village jusqu’à ce que la majorité des familles coptes terrorisées, prennent la fuite. Ce qui est unique dans la mort de Toss, c’est que les gens connaissent son nom. Tout au long des rives du Nil, des meurtres analogues se déroulent de manière régulière.
Delga, situé à 150 miles au sud du Caire, est l’une des plus anciennes et des plus grandes villes d’Egypte. Sur plus de 100.000 habitants, 25.000 sont des chrétiens. Delga avait un certain nombre d’églises, dont certaines remontaient au 4e siècle. La quasi-totalité d’entre elles ont été détruites.
Au cours des 75 derniers jours, depuis que Morsi a été contraint de quitter ses fonctions, les membres de l’Ikhwan et ses groupes affiliés ont bouclé le village. Ils ont forcé certains chrétiens à payer la « jizya », l’impôt de capitation supplémentaire que les chrétiens et autres non-musulmans sont tenus de payer (taxe extorquée pour être assuré de «protection»). Les membres de l’Ikhwan rendent la vie insupportable à la communauté chrétienne dans le village.
Le 16 septembre 2013, les forces armées égyptiennes se sont rendues sur place pour libérer Delga de l’Ikhwan et de ses partisans. Les forces armées ont attendu tout ce temps avant d’intervenir du fait des événements antécédents qui s’étaient déroulés à Kerdasa, un autre village au sud du Caire abritant de nombreuses familles chrétiennes.
A Kerdasa, les membres d’Ikhwan, avaient tout d’abord attaqué un poste de police, prenant 11 policiers et soldats en otages. Ils les avaient ensuite torturés et abattus devant les caméras, et avaient mis le feu au poste de police et à l’église du village. Les chrétiens avaient fui le village de Kerdasa.
La stratégie du gouvernement avait été d’attendre pour donner une chance au monde de voir ce dont Ikhwan était capable.
Ehab Ramzi, un avocat copte d’Egypte, a fourni des précisions sur les circonstances. Il a déclaré dans une interview télévisée que son immeuble de bureaux avait été incendié en même temps que 50 églises et 1.000 entreprises chrétiennes. Ces faits ont eu lieu en Haute-Egypte, a expliqué Ramsy, le jour où Morsi a été destitué. Ce fut la stratégie d’Ikhwan a-t-il dit : punir l’église de ne pas avoir soutenu Morsi.
Depuis l’éviction de Mohamed Morsi, le problème n’a fait que s’intensifier : la violence anti- chrétienne se manifeste maintenant en Egypte avec une régularité croissante. Depuis l’éviction de Hosni Moubarak en Février 2011, ce qui est arrivé aux chrétiens de Delga et Kerdasa, s’est produit dans toute l’Egypte.
Les chrétiens du village de Marinab dans le gouvernorat d’Assouan, à 700 miles au sud du Caire, ont également été assiégés par les djihadistes en octobre 2011. Leurs approvisionnements alimentaires et les contacts avec le monde extérieur ont été coupés jusqu’à ce qu’ils acceptent la démolition de leur église au prétexte que le code de la construction avait été violé du fait que le bâtiment était surmonté d’une croix, ce qui selon les djihadistes était offensant.
La mort d’Iskander Toss et les attaques permanentes contre les chrétiens d’Egypte démontrent une réalité troublante au Moyen-Orient : Le 19 septembre, Mohamed Hassanein Haykal, conseiller auprès de nombreux dirigeants du Moyen-Orient, a déclaré dans une interview télévisée que la plupart des pays de la région possédaient des armes chimiques, l’arme de prédilection des nations pauvres.
Haykal a également déclaré qu’à court terme, la politique étrangère incohérente du président Obama au Moyen-Orient pouvait menacer la stabilité de pays tels que le Liban, et toucher en particulier la minorité chrétienne, et à long terme, les pays du Golfe Persique. Il a ajouté que ce qui s’est passé à Delga n’est pas seulement un indicateur de ce qu’Ikhwan est capable de faire, mais de ce qui est à venir.
Le problème a atteint son paroxysme avec la réponse de l’actuelle administration américaine à l’attaque au gaz sarin qui a tué plusieurs centaines de personnes dans la banlieue de Damas le 21 août 2013.
En ne s’attaquant pas à Assad, cette marionnette de l’Iran chiite, les Etats-Unis ont non seulement renforcé les adversaires de l’Amérique, c’est-à-dire la Russie et la Chine, mais aussi encouragé les mollahs en Iran et les extrémistes sunnites de Syrie et d’Egypte, qui désormais pensent apparemment que la guerre d’usure des radicaux contre les Etats-Unis – qui dure depuis des décennies – a finalement porté ses fruits.
Alors que les peuples britannique et américain ont clairement fait savoir qu’ils ne soutenaient pas les projets de frappes contre le régime de Assad en Syrie, les chrétiens de Syrie et dans le reste du Moyen-Orient se sont à l’unanimité également opposés à ces frappes : ils craignaient qu’en réaction, cela puisse provoquer le déclenchement des forces jihadistes et la destruction totale du christianisme dans la région.
L’ironie du sort en l’occurrence est qu’en omettant d’agir contre Bashar Al -Assad après avoir déclaré qu’elle le ferait, l’administration américaine a non seulement exposé encore davantage au danger les minorités religieuses et ethniques de la région, mais elle a également exposé à un plus grand danger les musulmans modérés et réformateurs.
En parlant de l’utilisation d’armes chimiques comme d’une ligne rouge, et les jours d’Assad étant comptés, les Etats-Unis ont suscité des attentes chez les dirigeants du Moyen-Orient qui comptaient sur une réaction de leur part face aux atrocités.
En n’agissant pas, les Etats-Unis ont involontairement donné le signal que l’Amérique se retirait de la région. Ce retrait implique que la violence contre les chrétiens et autres non-musulmans peut continuer en toute impunité.
Le récent discours du président américain Barack Obama, donné à la veille du douzième anniversaire des attentats du 11/9, n’a rien fait pour détourner les djihadistes mondiaux de cette notion. Comme la crédibilité américaine dans la région s’est détériorée, la violence islamiste contre les chrétiens au Moyen-Orient s’est intensifiée.
Le problème est particulièrement évident en Syrie, où les chrétiens ont été chassés de leurs foyers à Maaloula par les djihadistes sunnites liés à Al -Qaïda. Plus tôt cette année, le quartier chrétien de Homs avait été complètement détruit et vidé de tous ses habitants – et plus de 100.000 personnes expulsées de leurs maisons. Des églises datant des deuxième, troisième et quatrième siècles avaient été détruites.
Si la violence contre les chrétiens au Moyen-Orient continue sans réponse significative de l’administration américaine et des dirigeants du Moyen-Orient, le signal sera donné à toutes les cellules islamistes résidant actuellement en Europe et en Amérique du Nord que l’heure du jihad est enfin arrivée.
Bien qu’Ikhwan ait été interdite et chassée des allées du pouvoir en Egypte, en tant qu’organisation internationale, elle constitue toujours une force non négligeable : même si elle est bloquée en Egypte, son plan bien établi est de créer des problèmes dans les démocraties occidentales.
Si le peuple américain et l’administration actuelle tournent le dos aux questions qui secouent le Moyen-Orient, la destruction à la fois du christianisme et de la liberté dans cette région, est une quasi-certitude.
Source : The Ethnic Cleansing of Christians in Egypt, par Michael Armanious, Gatestone Institute, 1 octobre 2013. Traduction par Nancy Verdier
 
Article totalement incompréhensible car l'auteur présente le régime syrien comme complice des massacreurs des minorités !? il faut le faire ; on peut effectivement lui reprocher d'avoir opprimer la majorité sunnite du pays mais aujourd'hui ce n'est pas lui qui massacre les chrétiens ou les dissidents de l'Islam, ni chez lui, ni ailleurs ! On peut tout au contraire penser que la présidence Obama a été un feu vert contre les régimes qui résistaient au fondamentalistes wahhabites ou concurrents
 
"Si la violence contre les chrétiens au Moyen-Orient continue sans réponse significative de l’administration américaine et des dirigeants du Moyen-Orient, le signal sera donné à toutes les cellules islamistes résidant actuellement en Europe et en Amérique du Nord que l’heure du jihad est enfin arrivée."
 
En éliminant les chrétiens les musulmans se tirent dans le pied, mais c'est probablement cela qu'ils recherchent. Détruire la civilisation est pour eux le seul moyen de réaliser leur rêve de retourner au septième siècle.
 Je suis, chaque jour, de plus en plus abasourdi par le tonitruant silence vaticanesque. Mis à par le fait qu'il n'est pas Pierre, François aurait-il décidé de donner raison aux prophéties de Malachie pour conduire son troupeau à l'abattoir? Un être humain mort noyé dans les eaux de Lampedusa aurait-il plus de valeur qu'un être humain mort torturé au nom de sa foi chrétienne en terre égyptienne ou syrienne?
Au risque de ne plus appartenir à une Eglise à la dérive, c'est en conscience que je prends mes distances vis à vis de comportements si peu chrétiens.
 

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