Dix jours ont passé, depuis que le Président Barack Obama a accusé l’Iran d’avoir instigué un complot avorté d’assassinat de l’ambassadeur saoudien à Washington, en avril dernier. Mais, jusqu’à présent, ni les Etats-Unis, ni l’Arabie Saoudite n’ont rien fait à ce sujet – même devant l’ONU. Vendredi 21 octobre, Obama a réaffirmé que tous les soldats américains d’Irak seront ramenés à la maison avant la fin de l’année. Deux jours plus tard, la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton a plaidé au Tadjikistan : « Aux pays de la région, particulièrement aux voisins de l’Irak, nous voulons insister sur le fait que les Américains se tiendront aux côtés de nos alliés et amis, dont l’Irak, dans la défense de nos intérêts communs et de notre sécurité »…
Elle s’exprimait, alors que l’Administration Obama préparait le retrait d’Irak, laissant derrière lui le Gouvernement et l’armée nationale à Bagdad dans l’incapacité de défendre le pays contre l’accroissement des cycles de terreur, dirigés par un Premier Ministre sous la férule de Téhéran et plus de 30 000 membres armés de la branche terroriste des Gardiens de la révolution iranienne, ls brigades al Qods, déployés sur place.
Le Premier Ministre Nouri Al Maliki est, si complètement sous l’emprise de l’Iran qu’il était effrayé d’accéder à la demande insistante de Washington d’étendre l’immunité à au moins 5000 soldats américains restant en Irak, alors que, laissé à lui-même, il aurait été enclin à le faire.
La présence militaire américaine d’une durée de 8 ans en Irak prend fin, par conséquent, en laissant l’Irak s’assoir, purement et simplement, sur deux de ses objectifs stratégiques essentiels :
1. La sortie des soldats américains, dont la présence en Irak depuis l’invasion de 2003 était vécue à Téhéran comme une menace continuelle à ses frontières. L’engagement américain en Afghanistan est perçu sous le même jour.
2. Un gouvernement faible est en place à Bagdad, dirigé par des Chi’ites, lourdement dépendant du bon vouloir de Téhéran. Déchiré par des querelles entre Chi’ites, Sunnites et Kurdes, l’Irak n’est plus en état de faire obstruction aux projets hégémoniques de l’Iran, envers le Golfe persique et la Syrie.
Le bras droit du régime iranien pour réaliser ces objectifs était –et est toujours- le Lieutenant-Général commandant d’Al Qods, Qassem Souleimani, l’homme également accusé par Washington d’avoir été le cerveau de la dernière tentative d’assassinat.
Washington est tout-à-fait averti des capacités d’ingérence de Souleimani dans les intérêts américains. D’ailleurs, il pavoise à ce sujet.
En juillet dernier, des sources américaines ont permis la fuite d’un message qu’il a envoyé en 2008 au Général David Petraeus, alors chef du Commandement Central et actuel directeur de la CIA : « Général Petraeus, vous devriez savoir que c’est moi, Qassem Souleimani, qui contrôle la politique de l’Iran envers l’Irak, le Liban, Gaza et l’Afghanistan. Et, effectivement, l’Ambassadeur à Bagdad est un membre de la Force Qods. La personne qui continuera de le remplacer est aussi un membre de la Force Qods ».
Il étalait alors l’étendue de son contrôle sur Bagdad aux dépends des Américains. Depuis lors, il n’a cessé d’étendre son contrôle, d’après les sources de Debkafile, en injectant l’équivalent de 30 000 hommes d’Al Qods formés au combat en Irak, tous entraînés aux tactiques de guérilla selon les normes des unités d’élite occidentales et moyen-orientales.
Au moins la moitié est déployée à Bagdad, sous l’uniforme de membres des unités des gardes du corps au service du gouvernement irakien et des personnalités politiques, que des sociétés locales ont embauchés. La plupart des personnalités chi’ites du gouvernement et du parlement utilisent désormais les coordonnées d’Al Qods pour leur protection. Cette vulnérabilité est ce qui rend si facile la manipulation de la part de Téhéran.
Aujourd’hui, Al Qods a la haute main sur la Zone verte de Bagdad, cette enclave de haute-sécurité construite à hauteur de milliards de dollars américains pour garder l’ambassade américaine et les zones de haut commandement en Irak, ainsi que le siège de son gouvernement à l’abri des bombes terroristes. Après le retrait militaire américain des deux derniers mois, 16 000 membres des équipes de l’Ambassade américaine demeurent encore dans la Zone Verte, dont 5000 officiers de sécurité constitués de contractuels civils.
Ils resteront nez à nez avec un nombre équivalent d’agents d’Al Qods defendant le gouvernement pro-iranien. C’est sur cette note discordante que l’Amérique est sur le point de mettre un terme à sa guerre en Irak.
DEBKAfile Analyse exclusive 23 octobre 2011,
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