L'heure des bilans a sonné en Afghanistan, dix ans après le lancement de l'opération américaine «Enduring Freedom» décidée dans la foulée de l'attentat contre les tours jumelles de Manhattan.
Cette décennie a été marquée par des progrès certains sur le plan des droits de l'homme et de l'accès des populations aux services de santé et d'éducation. Mais rien n'est acquis, et la situation sur le plan sécuritaire reste extrêmement tendue.
Dans la capitale, dans les principales villes du pays, la vie au quotidien s'est considérablement améliorée en dix ans, en particulier pour les femmes qui sont les plus affectées par le régime des talibans.
Mais les milliards de dollars d'aide promis pour la reconstruction n'ont pas produit le développement escompté à l'échelle du pays. L'accès aux soins médicaux reste limité. Et sur le front de l'éducation, des écoles ont été construites, mais de nouveaux obstacles ont surgi avec la dégradation des conditions de sécurité surtout dans l'est et dans le sud du pays. Les espoirs conçus dans les premières années de l'intervention étrangère ne se sont pas matérialisés.
Résultat : la stratégie visant à « gagner les cœurs et les esprits » a purement et simplement échoué. Ces dernières années, les civils ont payé un lourd tribut à la guerre, victimes des attentats terroristes, mais aussi trop souvent des opérations menées par les armées étrangères, de plus en plus perçues comme forces d'occupation par une partie de l'opinion.
Pour autant, une fraction importante de la population -notamment dans le nord- voit d'un mauvais œil les tentatives de négociations avec les talibans. Une large majorité de la population admet la nécessité exprimée récemment par Kaboul et Washington de concentrer l'attention sur la frontière pakistanaise.
La guerre des coeurs et des esprits est perdue car trop frileuse, des chefs servant en Afghanistan plus pour leur carrière personnelle que pour atteindre la victoire.
Des produits Psy Ops pas adaptés à la population visée, (dixit des Afghans), peur de se référer à des méthodes autres que celles préconisées par Galula. Des règles d'engagements trop strictes pour l'OTAN, non occupation du terrain, donner l'impression que les valeurs de la sociéte occidentale sont moindre que celles de l'adversaire car pour être bien vus, certains chefs acceptent de se fondre dans cette culture en oubliant l'ABC de la leur.
Militairement, sur le plan tactique , il n' y a pas photo , le soldat occidental a gagné la bataille, même désavantagé par la lourdeur de ses équipements. Equipement très performants mais trop lourd contre une guérilla. Guerre très coûteuse du fait des équipement très modernes et sophistiqués mis en oeuvre mais équipement bien trop fragile d'un point de vue technologique.
La politique du 0 morts n'est pas adaptée à la guerre.
Source : RFI
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