dimanche 23 octobre 2011

Les Tunisiens votent sous les menaces des islamistes


Dix mois après la révolte qui a entraîné la chute de l'ancien président Ben Ali, les inquiétudes montent autour de l'islamisme en Tunisie, et risquent de perturber les premières élections auquel sont conviés plus de sept millions d'électeurs.
 
La veille du rendez-vous électoral, le grand parti islamiste Ennahda a tenté d’une manière insidieuse d’influer sur les électeurs. Il a averti que son parti n’acceptera pas les résultats s’il s’avère qu’il y a manipulation.
 
Le leader d'Ennahda, Rached Ghannouchi a affirmé qu’en cas où les élections seraient truquées, il demandera à ses partisans de descendre dans la rue pour déclencher une seconde révolution.
 
Les autres acteurs politiques ont condamné les propos de Ghannouchi, considérés par les uns et les autres comme source de fitna, et comme une manière d’influer sur les électeurs. Le président du Parti tunisien du travail (PTT) va jusqu’à exiger de Ghannouchi de demander pardon auprès des Tunisiens pour ses déclarations, jugées « irresponsables et dangereuses pour un chef de parti qui menace de soulever la rue tunisienne au lieu de l’encadrer ».
 
Auteur de prêches enflammés dans les années 1970, il affirmé que son mouvement « Ennahda est le plus grand parti du pays et que sa popularité est en hausse ».
 
Le vieux leader de 70 ans a mis en garde contre les ingérences étrangères, dans les élections de dimanche 24 octobre, censées former l'Assemblée constituante.
 
Pour l'islamologue Amel Grami, Ennahda n'offre pas réellement d'alternative politique mais « attire une jeunesse en mal de repères, abreuvée depuis des années par les chaînes satellite du Golfe qui ont préparé les consciences au discours religieux ».
 
Rachid Ghannouchi est décrit ici comme un Khomeini tunisien. Le mouvement veut construire « un régime basé sur les valeurs de l'islam ».
 
Ennahda (Renaissance) a été fondé en 1981 par Rached Ghannouchi avec des intellectuels inspirés par les Frères musulmans égyptiens.
 
Interdit pendant l’ère de Ben Ali, les islamistes d’Ennahda sont revenus en Tunisie après la fuite de président en janvier dernier. Le mouvement revendique trois cent mille militants, et se positionne en tête des sondages.
 
Al Jazeera a accordé plus de 90% de son temps de diffusion à Rached Gannouchi, selon un rapport détaillé sur la couverture médiatique de la campagne électorale, publié en Tunisie par l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (INRIC).
 
Les prêcheurs de Rachid Ghannouchi ont fait également une exploitation scandaleuse des mosquées pour leur campagne électorale. Ces fraudes flagrantes ont lieu au grand jour, sans que personne ne s’inquiète. 
 
L’Egypte a au moins été plus courageuse, en interdisant l’exploitation des lieux de culte.
 
Les dirigeants militaires égyptiens ont modifié les règles électorales pour interdire l'utilisation de slogans religieux durant les campagnes, une mesure qui devrait conduire les Frères musulmans à abandonner leur traditionnelle devise « l’islam est la solution ».
 
Depuis la chute du président Hosni Moubarak en février dernier, de nombreux Égyptiens se sont inquiétés de l'influence croissante de l'organisation islamiste, qui s'est pourtant engagée à respecter les valeurs de la démocratie pluraliste. « Les campagnes électorales fondées sur l'utilisation de slogans religieux, sur la ségrégation raciale ou sexuelle, sont interdites », a précisé dans un communiqué le Conseil suprême des forces armées qui dirige le pays depuis huit mois. Tout contrevenant sera passible de trois mois de prison et d'une amende. 
 
Reproduction vivement encouragée, avec la mention suivante et le lien ci dessous :
© Ftouh Souhail pour www.Drzz.fr

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