Le ministre des affaires étrangères pointe les risques relatifs au "respect de la dignité de la femme".
Alain Juppé, le 14 septembre 2009, à Bordeaux. | MAXPPP
Au lendemain de l'annonce, dimanche, de la réintroduction de la charia – loi islamique - en Libye, après quarante-deux années de règne de Mouammar Kadhafi, Paris a tenu à réagir.La France sera "vigilante à ce que les valeurs que nous avons défendu aux côtés du peuple libyen soient respectées : l'alternance démocratique, le respect de la personne humaine, l'égalité des droits entre l'homme et la femme. Pour nous c'est absolument essentiel", a expliqué lundi, Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères.
Tout en rappelant que le nouvel homme fort de Tripoli, le président Moustapha Abdeljalil, avait asssuré que les Libyens étaient des "musulmans modérés", Alain Juppé a cependant concédé : "C'est un problème pour nous, notamment en ce qui concerne le respect de la dignité de la femme".
Sous Kadhafi, la loi interdisait la polygamie et autorisait le divorce. Aujourd'hui, ce texte a vécu. "Cette loi est contraire à la charia et elle n'est plus en vigueur", a annoncé le président libyen.
Si, pour Alain Juppé, "les printemps arabes sont un très grand espoir mais sont aussi porteurs de risques", pas question de remettre en cause l'intervention militaire en Libye. "Cela peut être une opportunité fantastique pour nous, nos entreprises", a-t-il dit.
Hamon et Le Pen "inquiets"
De son côté, Benoît Hamon, le porte-parole du PS, s'est dit "inquiet" de l'annonce de la réintroduction de la charia en Libye, mais fait "confiance au peuple libyen pour se doter d'institutions et d'un gouvernement qui garantira demain l'égalité des droits".
Marine Le Pen, qui n'avait pas caché sa sympathie pour les partisans de Kadhafi, a dit son inquiétude de voir des pays "aux portes de l'Europe" "basculer dans une dictature islamiste".
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