DAMAS (via InfoSyrie.com) — Adrien Jaulmes, envoyé spécial (spécieux) du Figaro à Alep et véritable « compagnon de route » – pour ne pas dire « idiot utile » – de l’ASL ["Armée syrienne libre"] a trouvé un moyen original de rallier son lectorat droitier au panache vert des insurgés : ce sont pour l’essentiel, explique–il, non pas des extrémistes comme le prétend le régime mais des ruraux « conservateurs », assez comparables finalement aux chouans de l’an II, ces paysans royalistes de l’Ouest dressés contre les excès révolutionnaires !
Simple mais il fallait y penser : en fait en France, si l’on suit le mirobolant Jaulmes, les guérilléros urbains d’Alep voteraient plutôt Philippe de Villiers… Et sans doute, la capitale économique de la Syrie, qu’ils essaient de mette à l’heure de Homs, serait leur « Puy-du-Fou (de Dieu) » !
Un mépris que semble partager Jaulmes qui nous ressert le couplet sur les chabihas, « nervis du régime, spécialistes du viol et du meurtre » et dignes représentants donc de cette minorité, contre laquelle nos « chouans islamistes », vêtus de probité candide, sont contraints, presque malgré eux, de faire le djihad.
Ses amis de l’ASL ont beau être, sous sa plume, « courageux » et tout au plus « conservateurs » (des abonnés du Figaro en puissance ?), Adrien Jaulmes se croit quand même obligé de prévenir ses lecteurs : pour ces exemplaires combattants de la foi et de la liberté, écrit-il, « les mots de “liberté” et de “démocratie” n’ont pas forcément une signification libérale ». Tiens donc ! Et la plupart des insurgés sondés par Jaulmes déclarent se battre d’abord pour la « religion ».
Et la « démonstration » de ce public relations de l’ASL en milieu réactionnaire français est assortie de considérations lénifiantes sur ces jeunes gens qui, peu pratiquants au fond, « fument comme des cheminées » et n’observent « pas très rigoureusement » le ramadan. Et en plus ouverts à l’étranger avec ça, accueillants : avec un ami comme Jaulmes pas très étonnant !
Ah, si, tout de même, dans son univers de bisounours ASL, héritiers de Charette et de La Rochejaquelein, il y a quand même une ombre au tableau. Jaulmes l’écrit incidemment : « L’isolement de la rébellion [juste aidée par le Golfe, les Américains, la Turquie, la Ligue arabe, les Libanais de Hariri et Geagea, NdlR] la rend vulnérable à des influences d’organisations musulmanes extrémistes venues du Golfe et d’Arabie séoudite ».
Et Jaulmes de faire allusion à « de mystérieux prédicateurs itinérants séoudiens » parcourant les zones rebelles « coran en main » . Et de citer ce combattant ASL du Nord qui s’inquiète de la présence, dans la région d’Idleb, de « combattants étrangers venus d’Angleterre et du Pakistan », et qui a même cette phrase : « Des membres d’al-Qaïda arrivent du monde entier ».
Voilà qui risque de dépasser les braves conservateurs ASL d’Alep, et d’effaroucher les lecteurs du Figaro, non ? Sans doute, mais Adrien Jaulmes a un responsable tout trouvé de cette dérive : Bachar et son gouvernement qui en refusant d’abandonner la Syrie à l’ASL – et donc à l’OTAN – poussent les insurgés à la radicalisation. Voilà, c’est pas plus compliqué que ça !
Ce gobeur – ou ce désinformateur conscient – de Jaulmes nous ressert là un argument de l’opposition radicale vieux de plus d’un an : les manifestants pacifiques contraints de prendre les armes face à la répression d’un régime impitoyable. Sauf que les premiers meurtres de policiers surviennent en avril, et que la proto-ASL massacre 120 policiers début juin : la patience des révoltés a été assez brève !
Mais que ne ferait-on pour exonérer « ses » rebelles de leurs petites « scories ». Et tant pis si les collègues de Libération ont dû signaler des exécutions sommaires, ces jours derniers à Alep, organisées par les « chouans » de M. Jaulmes.
Au fait sait-il seulement, cet abruti, ou cet abrutisseur, que la plus haute autorité morale des sunnites syriens, « conservateurs » ou pas, cheikh Ahmad Badreddine Hassoune, Grand mufti de Syrie, se tient résolument, dans cette crise, aux côtés du gouvernement et des représentants d’autres confessions, uni avec eux dans le rejet de l’ingérence, du terrorisme et de l’extrémisme religieux ? Sait-il que ce véritable musulman conservateur et patriote a déjà payé cette attitude de la vie d’un de ses fils, assassinés par des camarades de ces ASL d’Alep qu’il s’efforce de nous vendre comme des Vendéens pieux et modérés ?
Il est possible aussi qu’il ne veuille pas le savoir !
Simple mais il fallait y penser : en fait en France, si l’on suit le mirobolant Jaulmes, les guérilléros urbains d’Alep voteraient plutôt Philippe de Villiers… Et sans doute, la capitale économique de la Syrie, qu’ils essaient de mette à l’heure de Homs, serait leur « Puy-du-Fou (de Dieu) » !
Racisme anti-alaouite
Tout l’article de Jaulmes, dont on se demande si c’est la stupidité ou la duplicité qui le font écrire, consiste à dédramatiser le côté radical islamiste des jeunes gens de l’ASL : « Le soulèvement contre le régime de Bachar al-Assad, écrit-il, reste avant tout celui de la Syrie musulmane, pieuse, conservatrice et majoritaire », qui se dresse courageusement non seulement contre une « dictature sanglante » mais contre une « minorité religieuse schismatique et méprisée : les alaouites ».Un mépris que semble partager Jaulmes qui nous ressert le couplet sur les chabihas, « nervis du régime, spécialistes du viol et du meurtre » et dignes représentants donc de cette minorité, contre laquelle nos « chouans islamistes », vêtus de probité candide, sont contraints, presque malgré eux, de faire le djihad.
Ses amis de l’ASL ont beau être, sous sa plume, « courageux » et tout au plus « conservateurs » (des abonnés du Figaro en puissance ?), Adrien Jaulmes se croit quand même obligé de prévenir ses lecteurs : pour ces exemplaires combattants de la foi et de la liberté, écrit-il, « les mots de “liberté” et de “démocratie” n’ont pas forcément une signification libérale ». Tiens donc ! Et la plupart des insurgés sondés par Jaulmes déclarent se battre d’abord pour la « religion ».
Et la « démonstration » de ce public relations de l’ASL en milieu réactionnaire français est assortie de considérations lénifiantes sur ces jeunes gens qui, peu pratiquants au fond, « fument comme des cheminées » et n’observent « pas très rigoureusement » le ramadan. Et en plus ouverts à l’étranger avec ça, accueillants : avec un ami comme Jaulmes pas très étonnant !
L’extrémisme islamiste ? La faute à Bachar !
Les innombrables exactions, assassinats, raids dévastateurs contre des villes et villages syriens, l’épuration ethnique des alaouites (méprisés) et des chrétiens, notamment à Homs et à Houla, l’inféodation manifeste de la plupart des groupes armés au fondamentalisme d’inspiration salafiste ? Apparemment Adrien Jaulmes ne connait pas !Ah, si, tout de même, dans son univers de bisounours ASL, héritiers de Charette et de La Rochejaquelein, il y a quand même une ombre au tableau. Jaulmes l’écrit incidemment : « L’isolement de la rébellion [juste aidée par le Golfe, les Américains, la Turquie, la Ligue arabe, les Libanais de Hariri et Geagea, NdlR] la rend vulnérable à des influences d’organisations musulmanes extrémistes venues du Golfe et d’Arabie séoudite ».
Et Jaulmes de faire allusion à « de mystérieux prédicateurs itinérants séoudiens » parcourant les zones rebelles « coran en main » . Et de citer ce combattant ASL du Nord qui s’inquiète de la présence, dans la région d’Idleb, de « combattants étrangers venus d’Angleterre et du Pakistan », et qui a même cette phrase : « Des membres d’al-Qaïda arrivent du monde entier ».
Voilà qui risque de dépasser les braves conservateurs ASL d’Alep, et d’effaroucher les lecteurs du Figaro, non ? Sans doute, mais Adrien Jaulmes a un responsable tout trouvé de cette dérive : Bachar et son gouvernement qui en refusant d’abandonner la Syrie à l’ASL – et donc à l’OTAN – poussent les insurgés à la radicalisation. Voilà, c’est pas plus compliqué que ça !
Ce gobeur – ou ce désinformateur conscient – de Jaulmes nous ressert là un argument de l’opposition radicale vieux de plus d’un an : les manifestants pacifiques contraints de prendre les armes face à la répression d’un régime impitoyable. Sauf que les premiers meurtres de policiers surviennent en avril, et que la proto-ASL massacre 120 policiers début juin : la patience des révoltés a été assez brève !
Mais que ne ferait-on pour exonérer « ses » rebelles de leurs petites « scories ». Et tant pis si les collègues de Libération ont dû signaler des exécutions sommaires, ces jours derniers à Alep, organisées par les « chouans » de M. Jaulmes.
Au fait sait-il seulement, cet abruti, ou cet abrutisseur, que la plus haute autorité morale des sunnites syriens, « conservateurs » ou pas, cheikh Ahmad Badreddine Hassoune, Grand mufti de Syrie, se tient résolument, dans cette crise, aux côtés du gouvernement et des représentants d’autres confessions, uni avec eux dans le rejet de l’ingérence, du terrorisme et de l’extrémisme religieux ? Sait-il que ce véritable musulman conservateur et patriote a déjà payé cette attitude de la vie d’un de ses fils, assassinés par des camarades de ces ASL d’Alep qu’il s’efforce de nous vendre comme des Vendéens pieux et modérés ?
Il est possible aussi qu’il ne veuille pas le savoir !
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