Analyse de l’Abbé Alain René Arbez et de l’historienne Bat Ye’Or – Le synode de Rome pour le Proche Orient avait déjà propagé les mêmes arguments majeurs, en réalité de grossières contre-vérités répétées comme des mantras : les chrétiens et les musulmans s’entendent très bien ; en fin de compte, c’est l’Occident qui envenime les relations entre eux. Mais surtout, seul le conflit israélo-palestinien explique les multiples problèmes du monde arabe, et c’est donc la crise liée à l’existence d’Israël soutenu par l’Occident qui provoque l’exode des chrétiens de la région…
Par conséquent, dit le Patriarche en guise d’avertissement, laissez les chrétiens être « l’Eglise de l’Islam » dans le monde arabe. Le destin des arabes chrétiens et musulmans est « le même », insiste-t-il, alors, les occidentaux sont priés de ne pas « couper les chrétiens de leur environnement communautaire musulman ».
Quelle belle déclaration de soumission à la dhimmitude ! Quel vibrant plaidoyer pour que le monde musulman musèle encore davantage les chrétiens et continue de les éliminer ou de les islamiser par étapes, tout en interdisant aux Occidentaux d’en parler.
La responsabilité de ce hiérarque chrétien de Syrie est colossale face à l’avenir. Tragiquement pris dans l’étau, il met tout son poids spirituel dans la balance. Désireux de protéger sa petite chrétienté d’Orient, il est acculé au déni, mais son discours conduit les chrétiens à baisser encore la tête devant les avancées d’un islam conquérant. Mgr Laham développe sa position conciliatrice au nom d’une culture arabe idéalisée, et d’une solidarité nationale fantasmée. Mais c’est finalement au détriment de la vérité théologique qui lie le christianisme au judaïsme et non à l’islam.
Le marcionisme revit de beaux jours par la bouche de cette Eminence melkite mais la manipulation est pitoyable, car tout ce discours intimidant pour les observateurs occidentaux trop curieux sert les intérêts de l’OCI et de ses avant-postes.
Quel désastre que de voir s’éteindre ces communautés syriaques, assyro-chaldéennes, nestoriennes qui furent autrefois si florissantes et que l’irruption de l’islam sur leurs terres ancestrales a peu à peu marginalisées, absorbées, éjectées, avec la complicité parfois de leurs hiérarques mués en notables soumis à l’arbitraire du pouvoir islamique. Il est frappant de constater le contraste entre d’une part les prises de positions actuelles de certains patriarches envers l’islam et d’autre part les courageuses réactions des chefs de communautés chrétiennes aux premiers siècles face à leurs oppresseurs païens.
Aujourd’hui, la décomposition de la société syrienne est due au choc entre sunnites et chiites, et on voit parallèlement s’accélérer le processus de confrontation de l’islam avec les « infidèles ». Les communautés chrétiennes locales deviennent les otages des conflits inter-islamiques et cette confusion ravive de manière sanglante les paradoxes historiques aux issues incertaines.
Abbé Alain René Arbez et Bat Ye’Or.
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